19 mars 2022, 23:59

SCARLEAN + THE BLACKSTONE CO. + MUNDILFARI

@ Châteauneuf-de-Gadagne (L'Akwaba)

Une soirée 100% metal à seulement une demi-heure de la maison ? Avec qui plus est le concert d’un groupe que je connais depuis un moment, mais que je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir sur scène. Une seule option possible : y aller bien évidemment ! Assister enfin à un concert de SCARLEAN, ça ne se refuse pas (vous pouvez retrouver la chronique de son excellent second album, « Soulmates », ici-même, et l’interview réalisée avant leur concert prochainement).

C’est samedi 19 mars, à l’Akwaba, situé sur la petite commune de Châteauneuf-de-Gadagne dans le Vaucluse qu’a lieu la nouvelle édition du Destroying Da Stage (repoussé depuis 2020  pour cause de... Bon, vous le savez déjà !), avec au programme SCARLEAN bien sûr, mais aussi THE BLACKSTONE CO. (chronique de leur premier album ici), ainsi que MUNDILFARI, jeune groupe vauclusien qui a sorti son premier album, « The Last Soul Standing » en mai 2021.

Après une longue (trop longue) attente due à un happy-hour qui s’éternise, MUNDILFARI investit la scène à 20h45. Le groupe est composé d’un guitariste (Jean-Pierre "Jeep" Colin), un bassiste (Stéphane Loiso, qui remplace le précédent, Jean-Baptiste Blanchard), un batteur (Julien "La Bûche" Istre), une chanteuse et flutiste (Mélanie "Leina" Laurent) et enfin, une violoncelliste (Gaëlle Ledee), et propose une musique pour le moins originale. Mélange de folk, de heavy, voire de death en quelques occasions, de prog, avec en plus des touches de metal symphonique. A la lecture, cela peut sembler indigeste, mais les influences des musiciens ont été très bien digérées et ce qu’ils proposent tient la route. Le violoncelle fait partie intégrante des compositions et ne sert pas seulement d’attribut symphonique sans âme. Mention spéciale à la section rythmique qui dépote grave ! (Quelle frappe et quel groove incroyables Julien !). La guitare et le violoncelle offrent des mélodies travaillées, sur lesquelles l’esprit part voyager. Quant à Leina, malgré quelques moments à la limite de la justesse, surtout avec sa voix de poitrine, elle fait preuve d’une belle maîtrise vocale, son registre lui permettant de passer aisément de sa voix de tête à sa voix de poitrine, et même à une voix growlée robuste. Seul bémol, le son du violoncelle se noie parfois dans le mix et dans la puissance des autres instruments. Tout premier concert pour ce groupe ce soir, mais sa prestation a été bien travaillée en amont, et les spectateurs venus en masse ne s’y sont pas trompés. Le groupe, qui semble déjà compter de nombreux fans, reçoit un accueil extrêmement chaleureux et enthousiaste.

Le changement de plateau – et ce sera une constante pour la soirée – s’avère bien trop long. Près de trente minutes d’attente entre chaque groupe nuit fortement au dynamisme de l’événement. Ce n’est qu’à 22h15 que THE BLACKSTONE CO. peut enfin commencer son set, qui ne durera que 45 minutes, contrairement aux deux autres formations qui bénéficieront d’un temps de jeu d’une heure. Le quatuor emmené par Marc Bohren (chant, lead-guitare) propose un style heavy et stoner bien maîtrisé, rappelant BLACK LABEL SOCIETY ou CORROSION OF CONFORMITY. Ça joue bien et fort, la prestation est techniquement irréprochable, mais le public ne semble pas très réceptif, une bonne partie du public ayant, hélas, déserté la salle. Les interactions de Marc sont assez rares et les flottements entre les morceaux rajoutent une espèce de malaise impalpable. Il manque peut-être un petit supplément d’âme pour accrocher véritablement les spectateurs. D’autant plus que la justesse du chant laisse parfois à désirer... Impression mitigée pour un groupe qui s’avère plaisant à écouter sur album, mais n’arrive pas totalement à restituer sur scène son essence intime, malgré des musiciens à la technicité sans reproche. THE BLACKSTONE CO. aurait mérité plus d’attention de la part du public, et peut-être que la qualité de la prestation s’en serait ressentie.
 


C’est reparti pour une attente interminable... Finalement, à 23h30, SCARLEAN entre en scène, avec un light-show et un décor propices à nous plonger dans l’univers cinématographique, intriguant et inquiétant du quintet. Le public est présent en masse, et certains sont même particulièrement agités (effets néfastes d’un happy-hour trop arrosé ?), allant jusqu’à bousculer sans ménagement les enfants qui se trouvaient au premier rang (un service d’ordre n’aurait pas été de trop pour contrôler les plus énervés). Le set démarre très fort avec "No Remedy", un tout premier extrait du troisième album, « Silence », à venir en septembre (que le groupe a longuement évoqué lors de notre interview à venir), et c’est un franc succès. Cette chanson est sublime. Elle débute avec une intro aux relents indus et des lignes de chant mélodiques et prenantes de la part d’Alexandre Soles, dans une atmosphère lourde et menaçante, menée par une section rythmique formidable (Olivier Jacquet à la basse et Fabien Giordani pour la batterie), et des guitares qui crachent du plomb en fusion (Geoffrey Vo Van Chieu et Michel Canavaggia), puis s’envole dans un final épique ébouriffant où le rythme s’accélère et la tension accumulée explose.

Après cette formidable entrée en matière, le groupe poursuit son concert avec des extraits du deuxième album : "Next To The Makers", "Haters", "Ego", "Treat Me Bad" et "Wonderful Life" sur lequel le public peut s’époumoner joyeusement, le tout dans une ambiance de plus en plus survoltée. Les spectateurs réagissent au quart de tour. SCARLEAN joue ce soir à la maison, autrement dit en terrain conquis. Et les prestations du groupe se faisant plutôt rares à domicile, le public ne s’est pas fait prier pour accourir acclamer les enfants du pays. Deuxième surprise de la soirée avec un autre extrait du futur troisième album, "The Hand On Your Skin", un titre énergique et prometteur. Puis le spectacle se termine de la plus belle des manières avec "Perfect Demon", le morceau le plus émouvant et sombre du répertoire du groupe, avec sa progression intense et dramatique. Et enfin, SCARLEAN offre comme dernier cadeau à ses fans la géniale "Miracle Lovers", issue du premier album « Ghost », malheureusement trop peu interprétée en concert, de l’aveu même du groupe. Une superbe chanson avec un refrain catchy, mélodique et mémorisable, idéale pour clore la soirée avec panache. Les applaudissements sont fournis et largement mérités pour SCARLEAN qui vient de nous donner une prestation digne des plus grands, avec une qualité d’interprétation remarquable d’Alex, totalement imprégné par l’univers du groupe et qui assure ses lignes vocales avec une aisance enviable, et des musiciens complètement investis, et techniquement irréprochables. On aura même eu la chance en avant-première de découvrir le splendide artwork de « Silence », comme décor de scène (artwork que nous évoquerons plus longuement lors de la chronique de l’album à retrouver sur le site HARD FORCE).

Cette magnifique soirée a dépassé nos espérances en terme de qualité et de fréquentation. Il est en effet fort agréable de voir que le public du sud sait se mobiliser pour soutenir la scène locale.
Les trois groupes présents ont délivré trois univers différents mais bien marqués, chacun avec une personnalité qui leur est propre, et des musiciens impliqués et convaincants. Avec une telle sincérité, on ne peut que s’incliner.
 

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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