6 avril 2022, 17:30

THE QUIREBOYS

Le groupe s’explique sur l’éviction de Spike, le chanteur répond


Après l’annonce le 30 mars de l’éviction de son chanteur historique Spike sans plus d’explications, à part celle du chanteur s’excusant de ne plus pouvoir de fait assurer les engagements du groupe, THE QUIREBOYS a fait hier une longue déclaration à ce sujet :

« Pour faire suite à notre déclaration initiale de la semaine dernière au sujet de la séparation de THE QUIREBOYS d’avec Spike, nous aimerions répondre à certaines questions et conjectures qui ont été soulevées. Spike a été informé de notre décision de nous séparer de lui par un appel téléphonique du manager du groupe deux semaines avant de recevoir la lettre, ce qui n’était qu’une confirmation juridique, car il a refusé de nous parler. Au cours des neuf derniers mois, Spike a constamment refusé de se réunir et de discuter des problèmes rencontrés par le groupe.

Notre décision n’a pas été prise à la légère et est l’aboutissement non seulement de mois, mais aussi de plusieurs années de problèmes persistants, comme le savent bon nombre de personnes qui travaillent dans l’industrie de la musique. Plus récemment, nous avons dû composer avec son absence de dernière minute pour le "Monsters Of Rock Cruise" ainsi qu’avec la double réservation de concerts en solo compromettant ceux de THE QUIREBOYS, y compris ceux en France le week-end dernier et notre prochaine tournée aux États-Unis. Il y a beaucoup d’autres cas de concerts annulés et de tentatives systématiques de nous nuire, ce qui cause du stress et de l’incertitude à notre équipe technique et à nous-mêmes.

Les concerts de Spike en solo ne sont pas et n’ont jamais été un problème, mais les faire sans consulter le groupe ou le management en est un. Nos concerts sont planifiés des mois avant d’être annoncés et tous les membres du groupe reçoivent les dates en temps opportun. C’est à nous tous individuellement de gérer nos calendriers en conséquence et de s’assurer que tous les autres projets que nous avons n’interfèrent pas avec le calendrier de THE QUIREBOYS. En fin de compte, si nous ne respectons pas notre agenda de tournée, le groupe ne gagne pas d’argent et les avances doivent être remboursées.

Nous avons négocié en tant que THE QUIREBOYS par le biais d’une entreprise enregistrée auprès de Companies House & HMRC pendant de nombreuses années, une entreprise à laquelle Spike a été invité à adhérer mais il a refusé, préférant être engagé sur une base indépendante, "du cash de la main à la main". Par conséquent, il n’y a absolument aucune utilisation frauduleuse du nom du groupe de notre part. Spike n’est pas légalement propriétaire du groupe ou de ce nom.

La pandémie a frappé durement notre entreprise, comme elle l’a fait pour de nombreuses entreprises de l’industrie. Après 18 mois de lutte pour payer les factures et maintenir le groupe comme solvable tout en soutenant nos familles, nous avons été consternés de prendre connaissance d’un contrat que l’agent de Spike avait envoyé sur ses instructions en déclarant :"Veuillez noter que THE QUIREBOYS ne jouera pas de concerts "unplugged" en 2022. Ainsi, 50% de nos revenus futurs ont disparu avant même que nous ayons eu la chance de rejouer. Aucun de nous n’a demandé à être mis dans cette position. Nous sommes un groupe qui joue sous ce line-up depuis plus de vingt ans avec neuf albums à notre nom. En outre, comme la plupart des fans le savent, Guy Griffin a joué sur tous les albums de THE QUIREBOYS à ce jour, en écrivant beaucoup des titres que vous aimez. Pourquoi nous priverait-on alors de la possibilité de jouer les chansons que nous avons écrites ou jouées sans pouvoir protéger nos moyens de subsistance ? "Let the music do the talking" comme on dit. »

La réponse de l’incriminé ne s’est pas faite attendre, Spike déclarant que les membres du groupe dissident tentaient de le discréditer, présentant les choses sous le jour qui les arrangeaient, que les faits soient avérés ou non :

« Encore une fois, je dois clarifier des points qui sont faux, trompeurs et quelque peu méprisants - alors que je me suis efforcé d’être digne, respectueux - et j’ai, tant que faire se peut, évité les tentatives proactives de faire des déclarations qui sèmeraient la zizanie. Personnellement, au cours des dernières semaines, je me suis concentré sur le soutien de deux amis qui sont gravement malades, eh oui, il y a parfois des choses plus importantes dans la vie que s’égosiller sur un line-up. Compte tenu de ce que tant de gens ont vécu au cours des deux dernières années, je suis certain que beaucoup comprendront le besoin d’empathie, de dignité et de perspective. D’abord et avant tout, j’aimerais faire passer les fans en premier et remercier ceux de THE QUIREBOYS du fond du cœur pour l’énorme démonstration d’amitié et de soutien la semaine passée. Cela a signifié tant en ces moments difficiles que j’ai eu besoin de temps pour encaisser le choc des événements de la semaine dernière. Cependant ils essaient maintenant de travestir les faits. Je ne m’attendais pas à leur lettre et elle a été aussi brutale que concise, me causant de la tristesse.

Pour ce qui est de l’avenir, je tiens à préciser que je n’ai pas démissionné ni quitté mon propre groupe, THE QUIREBOYS, et je n’ai pas l’intention de le faire. En tant que fondateur, seul membre original et chanteur de THE QUIREBOYS, c’est mon groupe. J’en ai créé la propriété intellectuelle qui a rendu le groupe distinctif. De plus, je détiens la marque commerciale du nom THE QUIREBOYS et j’ai également le nom enregistré auprès de Companies House. Mes anciens partenaires dans le groupe, il me semble, travaillent sous un nom commercial différent – mais pas sous celui de THE QUIREBOYS. Avec le guitariste Guy Bailey qui a contribué à créer le groupe en 1984, j’ai écrit les chansons de référence de THE QUIREBOYS - comme ''Hey You'', ''I Don’t Love You Any More'' et ''7 O’Clock'' - qui ont défini le groupe musicalement pendant des décennies et, à ce jour, restent les chansons "classiques" de tout concert qui se respecte deTHE QUIREBOYS.

Pendant le confinement, le groupe était inactif en tant qu’entité de tournée et diverses choses ont contribué à nous séparer, ce qui était triste. Je les ai invités à jouer dans l’émission Dice FM, proposition qu’ils ont refusée. Comme le confinement a pris fin au début de l’été 2021, j’ai décidé de faire des concerts acoustiques informels pour aider les gens à revenir dans de petites salles locales. Pour être clair, THE QUIREBOYS n’était pas en tournée à ce moment-là et avait en fait reporté les concerts prévus initialement aux mêmes dates que les miens en 2022. Ils n’étaient pas actifs. J’ai été profondément attristé à ce moment-là qu’il y ait eu des tentatives et des menaces de la part d’un membre du groupe pour perturber ces concerts, faisant quelques prestations impromptues en tant que Spike de THE QUIREBOYS - ce que j’ai toujours été. Par la suite, j’ai été choqué de me retrouver bloqué des comptes des réseaux sociaux de THE QUIREBOYS et ce, sans aucune explication. C’est à peu près à cette époque que je suis allé en studio pour enregistrer la version réenregistrée de « A Bit Of What You Fancy ». Malgré l’écriture de ces chansons avec Guy Bailey, personne ne m’a personnellement envoyé une copie des enregistrements finaux ou de l’œuvre. Dans mon esprit, cela en dit long sur un manque d’amitié ou de respect envers moi.

Des choses comme ça s’additionnent et, malheureusement, changent la dynamique entre les membres d’un groupe. La publication d’aujourd’hui sur Facebook tentant de me discréditer est truffée d’inexactitudes. Je suis choqué et consterné par le fait que certains de mes anciens membres trouvent normal de raconter sur moi n’importe quoi pourvu que cela les arrange, que ce soit vrai ou non. Pour certains, leur publication peut être perçue comme une tentative de récupérer la faveur de certains fans suite à la réaction compréhensible qu’ils ont eu à leur annonce sur la décision de me virer la semaine dernière. Malgré la rupture des relations pendant la pandémie, les membres du groupe semblent avoir planifié des concerts sans mon accord préalable. Je comprends qu’ils doivent maintenant respecter ces engagements, mais ils devront aller de l’avant sous un nouveau nom. Je reviendrai avec un nouveau line-up de THE QUIREBOYS. En fait, certains d’entre vous en reconnaîtront probablement quelques-uns.

Mais tout cela n’est pas encore à l’ordre du jour. Pour l’instant, j’ai quelques dates en solo à jouer, quelques affaires personnelles à régler - et il sera temps ensuite de planifier la nouvelle ère pour THE QUIREBOYS. Je n’aurais jamais quitté le groupe qui a été ma vie, de la même façon que je ne quitterais jamais mes fans qui s’attendent à juste titre à ce que je chante avec un groupe que j’ai commencé - un groupe appelé THE QUIREBOYS.

Je vous verrai très bientôt aux spectacles et au bar pour boire un verre.
Dieu vous bénisse, Spike. »

Bref, une triste séparation pour les membres du groupe, spécialement le guitariste Guy Griffin et Jonathan "Spike" Gray, dans l’aventure THE QUIREBOYS depuis leurs tout débuts et qui régleront très probablement tout cela au travers de courriers d’avocats et de décisions juridiques. Nous restent, en tant que fans, une poignée d’albums sur lesquels on préfèrera s’attarder en attendant d’y voir plus clair et en souhaitant, même si c’est peu probable, que cela s’arrange entre eux. En attendant...

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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