18 juin 2022, 23:59

HELLFEST OPEN AIR

@ Clisson (Jour 2)


Samedi 18 juin, le sommeil a été bref et le peu de fraîcheur accordé par la nuit tombée a été de courte durée. On prévoit ce qu’il faut pour se rafraîchir, bouteille et brumisateur, avant de repartir vers le parking. Et là, c’est la catastrophe ! On se heurte à un barrage de police qui nous annonce que le parking est plein. Des centaines de véhicules stationnent anarchiquement sur les bas-côtés de la route. Je poursuis mon chemin et arrive à trouver une place dans un champ transformé d’urgence en parking. Il est situé à mi-chemin du site, ce qui raccourcit un peu le trajet. Soit, allons-y gaiement... La chaleur est assommante et promet de s’intensifier plus encore.

Avec ce contretemps, j’arrive juste 5 minutes avant le concert de FIRE FROM THE GODS sur la Mainstage 1. En se faufilant jusqu’au premier rang, on peut profiter de l’énergie débordante de son géant de frontman, AJ Channer, aussi impressionnant vocalement que physiquement. Le rap-metal du groupe est parfait pour se mettre en jambe en ce début de journée. Tout à la fois vindicatif et mélodique, la musique du groupe emporte immédiatement l’adhésion du public. Excellente découverte !


Nouveautés sur le site, deux brumisateurs géants ont été installés : le premier à mi-chemin des Mainstages et le deuxième sur la Warzone, pour tenter de contrer la chaleur étouffante. Après une pause rafraiîhissement, on s’installe sous la Valley pour le concert de THE PICTUREBOOKS. Le duo allemand de blues-rock réussit à faire plus de bruit que certains groupes de six musiciens ! Le batteur, Philipp Mirtschink, est tout simplement impressionnant, armé de ses deux maillets en lieu et place des baguettes traditionnelles, il martèle son kit avec fureur et passion et ferait danser une armée de zombies ! Quant à son collègue, Fynn Grabke, il est non seulement habité par son chant et son jeu de guitare, mais aussi éminemment sympathique, créant un lien fort entre le public et le groupe avec sincérité, simplicité et honnêteté. Un excellent moment passé en leur compagnie.

On redescend vers les Mainstages pour KNOCKED LOOSE, groupe de punk-hardcore violent au chanteur à la voix trop criarde et crispante pour retenir mon attention, et SOEN, originellement prévu la veille. Cruel choix que de devoir pencher pour ces derniers ou ME AND THAT MAN qui joue en même temps sous la Valley... Mais, vouant une admiration certaine pour SOEN, je décide de rester devant la Mainstage2. Sans aucun regret. Le groupe suédois de metal progressif délivre un set entre subtilité émotionnelle ("Lucidity", ainsi que l’indispensable "Lotus") et rythmes pêchus, avec des titres tels que "Monarch", "Deceiver", "Martyrs" et "Antagonist", sur lequel le public balance sans se faire prier les « Ohohohoh » réclamés par le chanteur Joel Ekelöf. Ce dernier assure ses vocaux avec une maîtrise parfaite, mais ses allers-retours constants devant son prompteur finissent par agacer un peu. De même que ses attitudes qui manquent parfois de naturel. Heureusement, il est merveilleusement accompagné par le discret mais non moins génial Martin Lopez derrière son énorme batterie, ainsi que par le très talentueux Cody Lee Ford à la lead-guitare, qui fait preuve une nouvelle fois de son toucher exceptionnel. Sans oublier les piliers rythmiques que sont Lars Enok Åhlund (guitares, claviers) et Oleksii 'Zlatoyar' Kobel (basse). Un concert, que l’on aurait aimé plus long, mais qui fait le bonheur des festivaliers venus en masse.


Je n’avais plus revu SKILLET depuis son passage au Download Paris en 2016, autrement dit, un siècle. Avec son metal alternatif très mélodique, le groupe fait mouche à chaque fois. Leur énergie et leur joie de vivre sont hautement contagieuses, et la batteuse, Jen Ledger, a une frappe toujours aussi impressionnante. Mais leur discours un brin trop policé offre une vision trop manichéenne de la vie. Comme si cela se résumait à un combat des gentils contre les méchants. Evidemment, les gentils gagnent toujours à la fin : le monde des Bisounours vu par SKILLET. Autre point totalement incompréhensible : comment peut-on tronçonner son set de 10 minutes sur les 45 minutes allouées, quand on a une discographie aussi fournie que ce groupe ? Et dire que les autres auraient aimé avoir un temps de jeu plus long... Il est temps de m’esquiver rapidement et de remonter à l'espace VIP pour les deux interviews prévues cet après-midi (KLONE et PROPHETIC SCOURGE, à retrouver très bientôt dans ces pages). Interviews pendant lesquelles on perd pas moins de 3 litres d’eau par demi-heure, tant la chaleur est éprouvante. Je ne peux donc assister au concert de THE DARKNESS et n’arrive que sur la fin du set de HEAVEN SHALL BURN sur la Mainstage1. Mais la bataille a l’air particulièrement intense dans la fosse.Et comme si le soleil ne suffisait pas, le groupe rajoute des gerbes de flammes, histoire d’être sûr de bien griller en enfer. Pour finir, le frontman, Marcus Bischof, se fait le plaisir de slammer sur le public, rôti à point, croustillant à souhait...


Toujours sur la Mainstage 1, RIVAL SONS présente un spectacle certes bluesy, bien exécuté et sans fausse note, mais lisse et propret, sans réelle émotion, hormis le passage acoustique avec le chanteur Jay Buchanan, seul en scène, et que l’on sent vraiment ému d’interpréter cette chanson en l'honneur de l’Ukraine. Sinon, le groupe donne une impression de détachement, avec un air un peu pédant, qui n’incite pas à s’immerger complètement dans sa musique. Pour poursuivre, que dire de la mascarade offerte par STEEL PANTHER ? Comment un groupe aussi insipide peut se retrouver sur une Mainstage au Hellfest ? Les spectateurs semblent avoir apprécié, mais on peut éventuellement mettre cela sur le compte de la chaleur qui a fini par griller leurs neurones. Discours creux à rallonge, blagues obscènes de très mauvais goût, accoutrements ridicules et bien sûr, étalage de gourdes sur scène. Alors, effectivement, cette année, compte tenu de la canicule, les gourdes étaient autorisées sur le site... On pourra prétendre que c’est de l’humour, mais l’humour, c’est censé faire rire. Ou tout du moins, sourire. Or, il n’en est rien. Et plus que tout, musicalement, ça ne suit pas. Certains groupes, tels que TEMPT, présent le lendemain matin sur cette même scène, font un million de fois mieux dans le registre classic hard rock et glam des années 80.


MEGADETH, contrairement aux précédents, font partie de ces vieux groupes véritablement respectables. Le son est un peu faiblard, mais on peut ainsi profiter du concert sans les bouchons auditifs. Dave Mustaine, alias MegaDave, n’a certes pas rajeuni, mais il est encore capable d’assurer musicalement. Quant à sa voix, bien que moins vive et moins pêchue, elle ne sonne encore pas trop mal. Contrairement à 2019, pas de coupure de son qui vient gâcher le concert, cette fois. Le groupe aligne les tubes comme autant de perles, tous plus imparables les uns que les autres : "Hangar 18", "The Conjuring", "Sweating Bullets", "Dystopia", l’incontournable "A Tout Le Monde", chanté par la foule comme un seul homme, "Trust", "Symphony Of Destruction", "Peace Sells", "Holy Wars", et bien d’autres... Et le frontman est accompagné de musiciens qui lui offrent une base solide sur laquelle s’appuyer (quel formidable guitariste, ce Kiko Loureiro !). MEGADETH a gagné la première manche avec ce concert. Sachant que le groupe est aussi programmé pour le week-end suivant, saura-t-il faire mieux, ou se contentera-t-il de resservir la même recette, sans assaisonnement supplémentaire ?

Exténuée par la canicule et sachant qu’il me faut retourner à la voiture en marchant, je préfère abréger la soirée pour tenter de reprendre des forces. D’autant plus que j’ai la surprise de découvrir mon carrosse, au milieu de son champ, encerclé d’autres véhicules. La chance ne m’ayant pas complètement désertée, j’arrive à m’extirper de ce traquenard sans la moindre éraflure et rentre dans mes pénates, fatiguée mais repue. Jusqu’au lendemain matin •

Jour 1Jour 3

Portfolio 1 - Portfolio 2

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK