7 octobre 2022, 19:06

AUTOPSY

Interview Chris Reifert

Blogger : Clément
par Clément

En matière de death metal, AUTOPSY fait partie des meubles ! Mené d’une poigne de fer par le redoutable trio Chris Reifert, Eric Cutler, Danny Coralles depuis 1987, le groupe a depuis parcouru un sacré bout de chemin en s’imposant comme l’un des fers de lance du death metal à l’ancienne et franc du collier. Le plus impressionnant étant à n’en point douter sa longévité qui demeure la clé de son succès, cette obstination, cette abnégation à aller toujours de l’avant sans regarder derrière. Une réussite incarnée par l’investissement de son batteur et vocaliste, Chris Reifert, qui ne s’est pas privé de tailler le bout de gras avec HARD FORCE à l’occasion de la sortie de « Morbidity Triumphant » le 30 septembre dernier...
 

Bonjour Chris, comment te sens-tu avec la sortie de ce neuvième album, « Morbidity Triumphant », qui marque le grand retour du groupe après la sortie de « Skull Grinder » en 2015 ?
Si tu savais comme je me sens bien (rires) ! Pour tout te dire, je n’ai jamais été aussi impatient de transformer le cerveau de chacun de nos auditeurs en bouillie avec notre death metal morbide ! Une fois encore, je confirme que cet album ne s’adresse qu’aux plus maniaques d’entre vous !

Chouette programme...
N’est-ce pas ? Je crois que son titre, « Morbidity Triumphant », résume bien notre philosophie. Au sujet d’AUTOPSY, je dis toujours la même chose depuis nos débuts : « Si vous nous aimiez avant, vous adorerez ce nouvel album... et si vous ne nous aimiez pas avant, celui-ci ne vous fera probablement pas changer d'avis ! ».

Une philosophie que se traduit par une ligne de conduite musicale intacte : les séquences death/thrash explosives couplées aux solos puissants, les passages plus ou moins saccadés qui sont votre marque de fabrique.
Oui, à la nuance près que nous n’avions pas pour objectif de répéter à la note près ce que nous jouions à telle ou telle époque lorsque nous avons commencé à travailler sur cet album. Nous étions juste réunis pour composer quelques morceaux sans rien de prémédité. D’ailleurs, notre état d'esprit était très clair : il nous fallait terminer l’enregistrement de l’album sans retard car nous devions nous envoler pour le Portugal quelques semaines après avoir terminé le mixage.

En parlant de la production de « Morbidity Triumphant », c’est une nouvelle fois Adam Munoz qui vous a forgé ce son si typique...
Nous travaillons avec lui depuis une éternité ! (NDR : depuis l’EP « The Tomb Within » paru en 2010) et nous savons exactement comment travailler ensemble pour chacune de nos collaborations. Le son qu’il nous a une nouvelle fois troussé est naturel, rugueux et c’est comme cela que doit sonner notre musique. La recette fonctionne bien, Adam fait du bon boulot, nous n’avons donc aucune raison d’aller voir ailleurs (rires).

L’artwork est lui aussi encore signé par l’illustrateur de renom Wes Benscoter. Qu’est-ce qui vous lie depuis « Macabre Eternal », l’album de votre come-back sorti en 2011 ?
Wes est incroyable ! Il a ce don de mettre en images ce qu’il y a de pire au fond de nos esprits dérangés ! Ce qui est génial avec Wes, c’est que nous ne lui avons pas donné grand-chose pour travailler parce qu’il a une imagination débordante. Il a juste récupéré quelques-uns des titres de nos morceaux ainsi que les premiers textes que nous avions écrit... puis son talent a fait le reste. D’ailleurs, il suffit de jeter un œil sur chacune des pochettes qu'il a conçues pour AUTOPSY... pour comprendre pourquoi nous continuons à travailler avec lui.

Votre première démo est sortie en décembre 1987, trente-cinq ans plus tard AUTOPSY est encore là, quel est donc le secret de votre longévité malgré ce break d’une dizaine d’années ?
Depuis nos premières répétitions, nous gardons toujours le même enthousiasme et la même passion pour le death metal. Chaque EP, chaque album enregistré, chaque concert donné : c’est bel et bien nous à 100% ! Nous pourrions appeler cela du "total death metal" qui traverse les époques sans se soucier des modes et des attentes du public. Nous nous sommes beaucoup amusés à l'époque et nous nous amusons encore beaucoup aujourd’hui, c’est aussi simple que cela...

En parlant de cette époque, la sortie de « Severed Survival » en 1989 fait toujours office de mètre étalon pour le groupe...
Si ma mémoire est bonne, j’avais à peine 19 ans lors de l’enregistrement de cet album et je me souviens d’un paquet de moments bien marrants à cette occasion. Et surtout, je suis ravi que les gens l'aiment encore plus de trente ans après sa sortie. Sinon, avec le recul, je le considère comme un disque assez étrange, très sombre. Il flotte une atmosphère unique sur celui-ci… alors que nous n'avions aucune une idée préconçue de ce que nous faisions à cette époque avec nos instruments.

Lorsque que tu évoques "cette", fais-tu aussi référence aux échanges de cassettes, aux envois de courriers entre fans aux quatre coins du monde qui constituaient alors les seuls moyens de communiquer cette passion ?
Si je regarde en arrière et que j'y pense, c’est une évidence. C'était vraiment une période unique. Ceci dit, nous sommes tellement occupés à vivre le moment présent et à regarder vers l'avenir que nous n'avons plus beaucoup de temps pour penser au passé et à toutes ces activités. Je le ferai probablement une fois que je serais vieux et que je ne jouerai plus de musique... même si je n'ai aucune idée de quand cela arrivera (rires).


Est-ce la réception mitigée de l’album « Shitfun », dans un contexte où la popularité du death metal commençait à décliner en 1995, qui a contribué au split du groupe ?
Non, nous avions déjà décidé de nous séparer avant d'enregistrer cet album. Nous avions encore des morceaux qui étaient prêts à être publiés, nous avons donc pensé que quitter la scène avec l'album le plus ragoûtant possible était la plus belle des façons de mettre fin à l’aventure.

Vous faites partie de ces rares groupes qui sont restés fidèles à leur label d’origine, en l’occurrence Peaceville. Qu’y-a-t-il chez eux qui fasse que vous n’ayez jamais été tentés d’aller voir ailleurs ?
Nous nous sommes toujours sentis bien chez eux et ils nous ont toujours bien traités :  il n'y a donc pas eu besoin de chercher ailleurs. Il est également intéressant d’avoir à l’esprit que le label a démarré en 1987, ce qui est aussi le cas pour AUTOPSY.  Nous avons donc en quelque sorte grandi ensemble...
 

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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