Semaine débutée avec PARADISE LOST lundi 24, nous achevons ce mois d’octobre estival le dimanche avec un groupe qui vient partager sa chaleur toulousaine à Colmar, SIDILARSEN. Direction le Grillen avec tout un Scooby gang de metalleux entassés dans une voiture.
En ouverture c’est la découverte d’un groupe local très sympathique, ACEVÖLTS. Le nom annonce la couleur chargée en électricité, du pur rock'n'roll transpirant le diesel et la poussière. Nous avons trouvé les enfants cachés laissés par les frères Young après leurs passages en Alsace, car ils maîtrisent les jeunots. Lemmy Kilmister a dû être de la partie et a offert à la région de son côté un bassiste très fast'n'roll. Compositions originales pour un goût AC/DC indéniable. Pendant une heure la foule est chauffée à blanc, les murs transpirent le "thunderstruck" et les guitaristes fendent la foule façon AIRBOURNE. Dire qu’il y a de l’ambiance est un euphémisme. On chante sur un riff qui a la texture du BUSH Australien l’amour du rock et de la bière fraîche. Ils s’appellent ACEVÖLTS et ils ont balancé un putain de bon hard rock.
L’été Australien nous pousse à nous rafraîchir 30 minutes à l’extérieur avec le jus de houblon local. L’ambiance est très bonne, un peu tous les âges sont représentés, on croise des fans de RAMMSTEIN qui n’ignorent pas que les Toulousains sur plus d’un morceau pourront leur procurer des sensations dignes de leur idole teutonne.
Nous étions chauds, nous voilà "A Vif". Batterie qui claque, basse coup de poing dans les tripes, voix écorchées et rageuses, et riffs qui te retournent le poil. SIDILARSEN envahit la scène et l’embrase. La réaction de la salle est folle, ça sautille, hurle les refrains et danse même sur le comptoir du bar, preuve que l’Alsace et le metal de Toulouse c’est une histoire d’amour. Enchaînement avec le speed groove indus "Money Game". La température ne descendra pas. 6 titres du brûlant dernier album « On Va Tous Crever » vont être défendus live avec vigueur et intensité. SIDILARSEN c’est du metal qui a toujours fusionné electro et indus... mais c’est avant tout une générosité sans pareil.
SIDILARSEN nous trouve-t-il mollassons ? Toujours est-il qu’il décide d’envoyer "Retourner la France", titre qui créerait un moshpit dans une forêt de culs de jattes... Le Grillen est retourné. Puis nous communions dans le riff et les mots militants de "Guerres à Vendre", chanson si ironiquement d’actualité que le groupe s’excuse d’être prophétique. C’est réellement bouillant, et le sens de la communication sincère et puissante du groupe est incroyable. Et ça groove toujours fort aux quatre coins, sur le bar et ailleurs, pendant "God Got’s Guns".
"Interdit de se Taire" dans ce monde en état d’urgence ? Non, ça hurle au contraire la rage et l’envie de vivre libre dans les contextes oppressants. Ce sont vraiment des prophètes ces ménestrels à l’accent chantant et au riff de plomb !
Après deux ans de douleurs, de privations et de violences morales qui ont affecté le monde entier, se prendre dans la face "Le Meilleur est à Venir" est tout bonnement salvateur. Une promesse chantée. Riffs offensifs et jouissifs, voix défonçant les pressions, le Grillen devient une gigantesque rêve-party metal. SIDILARSEN porte-parole des individus écrasés par le poids d’un monde devenu pesant, c’est exactement le descriptif le plus approprié. Des chantres de l’exorcisme par la musique. Séquence nostalgie avec "La Morale de la Fable", brûlot hélas toujours trop d’actualité contre le repli identitaire.
Ça s’énerve toujours plus dans la fosse, la personne sur le bar clame le refrain comme dix personnes. L’hymne "On va tous Crever" pousse chacun en dehors de ses retranchements polis, les riffs s’enflamment façon "feuer frei", et cela nous mène à un premier au revoir... "Back To Basics".
Le rappel electro-metal nous montre "Comme on Vibre" ce soir à Colmar, le groupe nous donnant "L’ardeur du Vivant" tel un totem d’humanité. SIDILARSEN sème sa passion afin que l’on s’aime encore. Cadeau de furie sonique, communion avec son public. Purée les gars, ne changez jamais. Le concert se termine avec le feu d’artifice "Des Milliards". Le larsen dans les oreilles et le sourire sur la face. Une heure vingt de bonheur qui a déferlé vite et nous manque déjà.
Les Toulousains nous saluent chaleureusement au stand de merchandising, on échange poignées de mains et anecdotes. Aussi grand qu’un MASS HYSTERIA, mais tellement moins évoqué dans les médias. Un groupe qui n’a pas la reconnaissance qu’il mérite, mais qui a le mérite de la reconnaissance envers son public... SIDILARSEN, des humains qui s’adressent à l’homme. Merci infiniment •
