L’an dernier, à la même époque, c’était le superbe album de COLD NIGHT FOR ALLIGATORS, « The Hindsight Notes » que mon boss me proposait de découvrir. Cette année, ce sont encore des danois, originaires de la petite ville de Køge, dans la banlieue de Copenhague et férus de metal progressif : HOLLOW HOUR. Le jeune quatuor vient de publier son premier album, « Till The Grey Skies Are Gone », et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il mérite une écoute attentive.
En effet, les dix chansons qui composent ce disque sont toutes plus savoureuses les unes que les autres, portées par la voix douce, ronde et mélodique du chanteur, Jonas Høyrup Larsen, des guitares tour à tour incisives ou progressives, directes ou complexes, ainsi qu’une rythmique soutenue et punchy (Afshin Azadegan à la basse et Frederik Kjelstrup Hansen à la batterie).
On aborde l’album avec "I Am No God", un morceau catchy immédiatement mémorisable grâce à un refrain particulièrement réussi, ce qui est d’ailleurs une constante tout le long de cette première réalisation. "I Got The Knife" est dans la même veine. Ça tricote ferme derrière le chanteur : guitare, basse et batterie s’en donne à cœur joie. "Cipher" est bien heavy, le rythme est puissant, mais la mélodie est toujours présente. A noter que c’est l’un des seuls morceaux, avec le suivant, "Deafening", sur lesquels on entend de (très) brefs screams de la part de Jonas Høyrup Larsen. On pourrait effectivement regretter qu’il ne creuse pas plus dans cette direction, tant cela apporte une force supplémentaire à la musique, et plus de mordant aux compositions. Mention spéciale au batteur qui fait des merveilles sur "Deafening" justement. Quelle frappe !
Avant une conclusion plus expolive, "Ember" explore, au démarrage, un registre plus posé et calme, tout comme la dernière chanson de l’album, "Neon", qui donnent à entendre une subtilité émotionnelle fort bienvenue. S’il est un titre qui ressort clairement du lot, c’est bien "The Canyon" qui a fait office de premier single. Excellent choix, tant ce morceau s’imprime dans la cervelle sans effort, mais ne tombe pas pour autant dans la facilité. Avec son refrain imparable, son rythme trépidant, son solo aérien et sa mélodie qui fait mouche, c’est le meilleur ambassadeur pour découvrir l’univers de HOLLOW HOUR. "Summer Sun" est entraînant et dynamique, soutenu par des riffs bien metal, un final ébouriffant, et là encore, un refrain efficace.
Même si la musique de HOLLOW HOUR peut être considéré comme progressive, au vu de la structure et d’une certaine technicité des compositions, aucun titre n’excède les cinq minutes. Directe et accrocheuse, la musique du groupe sait se rendre addictive. "Gemini", tout comme "The Mirage", sont plus mid-tempo, et dotés de forts jolis soli et de riffs sympathiques, qui prouvent que le guitariste, Julian Bjergegaard Andersen, est loin d’être un débutant et sait se servir de ses dix doigts. L’inspiration et la mélodie sont toujours au rendez-vous.
On referme ce premier chapitre de HOLLOW HOUR avec la très émouvante "Neon", qui monte en puissance progressivement et s’achève sur un superbe solo dont la dernière note reste suspendue dans les airs, longtemps après la fin de la chanson. Lumineux et rafraîchissant, « Till The Grey Skies Are Gone » est un premier essai réussi pour la jeune formation danoise, et nous donne envie de suivre le groupe de près, tant sa musique et son univers semblent prometteurs. Si la curiosité vous anime, n’hésitez pas à tendre l’oreille. Après tout, c’est mon boss qui vous recommande HOLLOW HOUR, et sans flagornerie aucune, mon boss a souvent de très bons goûts en matière de musique aux sonorités metal !