En deux décennies d’existence, le clan brésilien KAMALA a déjà largement fait ses preuves en matière de thrash sauvage et rondement mené avec cinq albums et un live (enregistré en France en octobre 2019) dans sa besace. Il faut dire que son géniteur, Raphael Olmos, a toujours su s’entourer de musiciens estampillés "fines gâchettes", plus d’une quinzaine quand même, qui ont tous apporté leur patte au projet. Désormais accompagné par Isabela Moraes (ex-LETHAL STORM et SINAYA) depuis 2017 derrière les fûts et Zé Cantelli (ex-CARNICERO, D.N.R., STUPID VISION, GODZORDER...) à la basse, il semblerait que Raphael ait trouvé le line-up de ses rêves. Et cela se ressent sur ce sixième disque qui met à l’honneur un metal direct, homogène qui lorgne sur ce que ses compatriotes de KORZUS, SEPULTURA ou OVERDOSE ont pu prodiguer au début des années 90. Avec la touche de modernité en bonus et une production en béton armé pour ne rien gâcher.
Et contrairement à ce que son titre zen et sa pochette joliment colorée pourraient laisser imaginer, la ligne directrice est ici l’agressivité. De celles qui font saigner les esgourdes à grand renforts de riffs saccadés, de soli bien sentis et de vocalises éraillées. Le tout est balancé sans pincettes sur un format éclair de trente-trois minutes chrono. Oui, « Karma » est foncièrement thrash dans son approche rythmique mais ne vous y méprenez-pas, KAMALA sait comment s’y prendre pour varier les plaisirs.
La plus belle preuve en est avec le doublé "Forgive The Weak" et "Misery and Pain", rageur et mélodique, qui se montre à l’aise dans tous les registres ou encore "Made Me Bleed" qui sert de rampe de lancement à la batteuse pour pousser la chansonnette avec un certain brio. En résumé, « Karma » : c’est efficace, c’est sans chichi et cet album offre la possibilité au trio de remettre sur le devant de la scène un style qui n’en fait pas des caisses, un style qui tape juste... et fort. Pé nas costas !