11 février 2023, 23:59

DROPKICK MURPHYS + PENNYWISE + THE RUMJACKS + JESSE AHERN

@ Paris (Le Zénith)


Les DROPKICK MURPHYS et Paris c’est une histoire d’amour qui date... et les fans de la capitale (mais pas que) sont habitués au passage du groupe tous les deux ans fin janvier / début février au Zénith de Paris. Une histoire d’amour telle que le lendemain de son concert en 2017, le groupe avait annoncé revenir l’année suivante pour deux soirs avec deux set-lists différentes pour satisfaire au mieux leurs fans français. Depuis la tradition est restée (2018, 2020 et 2023)
Autant dire qu’un gap de 3 ans entre deux passages, dû à un report causé par la crise sanitaire, ça faisait donc un peu long pour les parisiens ! Quelques chanceux ont entre-temps eu l’opportunité de les voir au Hellfest 2022 et aux Arênes de Nîmes en juillet dernier, mais il faut bien avouer que ce retour au Zénith qui prend alors des allures de pub géant a un côté "retour à la maison".

Nos bostoniens préférés nous ont gâtés pour l’occasion en amenant comme d’habitude des groupes de qualité dans leurs bagages : PENNYWISE, THE RUMJACKS et Jesse Ahern... Du côté de la tête d’affiche, c’est donc deux dates : un Zénith bien rempli le vendredi avec une set-list plus généraliste qui reprenait de nombreux anciens titres, et pour le samedi une salle presque pleine à craquer et la liste de chansons de la tournée, de quoi faire plaisir aux fans qui font les deux soirs. Et c’est du deuxième, et donc du samedi soir dont il s'agit ici.

J’arrive en cours de route pour le concert de Jesse Ahern, donc pour les dernières chansons. Bostonien, tout comme les DROPKICK, Jesse est seul sur scène armé de sa guitare et son harmonica pour chauffer le public du Zénith qui arrive petit à petit (vraiment au compte-goutte même, soyons honnête, une bonne partie a du mal à passer le péage du bar sans s’y arrêter pendant fort longtemps). Malgré la taille de la salle, et le fait d’être seul sur scène, Ahern présente son rock/folk/country de manière très naturelle et sans grande surprise, ça prend bien avec le public présent.

C’est ensuite au tour de THE RUMJACKS de prendre possession de la scène du Zénith. Avec une demie-heure de jeu comme pour Jesse Ahern, le set des Australiens passe extrêmement vite (un peu trop même). Le groupe joue un punk-rock celtique et est donc parfait au sein de l’affiche qui est proposée sur ces deux soirs. Je suis pour ma part ravie de les voir enfin en concert, ayant réussi à systématiquement les louper lors de leurs passages à Paris (ayant une flemme monstrueuse d’affronter la foule devant la Warzone, passé une certaine heure, pour leur venue au Hellfest).
L’atmosphère se fait de plus en plus festive, et si le public continue d’arriver progressivement, la fosse commence à bien bouger avec les premiers pogos et slams de la soirée. Un public déjà acquis et bons nombres de refrains sont repris en chœur ("A Fistful O’Roses" par exemple ou l’incontournable "An Irish Pub Song"). On est venus pour l’ambiance chaleureuse d’un pub irlandais et c’est exactement ce que nous donnent les Australiens.

Après un rapide changement de plateau, retour aux Etats-Unis et au punk avec PENNYWISE. Exit le côté celtique, du punk plus dur au accent hardcore au menu. Contrairement aux autres groupes, pas d’instruments folkloriques ou d’harmonica, on revient à un classique chant/guitare/bass/batterie. Le temps de jeu est un peu plus long (45min) mais les Américains n’en profitent pas tant que ça, le chanteur ayant tendance à parler assez longuement entre les chansons. Petite différence entre les deux soirs, le groupe laissant choisir à l’applaudimètre les reprises qu’il jouera au milieu de son set. Ce samedi soir ce sera "Do What You Want" de BAD RELIGION et "Blitzkrieg Pop" des RAMONES qui se seront donc glissées en milieu de set avant que PENNYWISE ne revienne à ses propres compositions. Côté set-list d’ailleurs, il pioche de manière très homogène dans sa discographie bien remplie, sans jouer plus de deux titres d’un même album.

On est clairement pas sur la plus grosse subtilité, mais le groupe n’est pas là pour ça et dans la fosse les slams s’enchainent. A ce stade d’ailleurs, impossible de pouvoir rentrer dans ce devant de scène si vous n’étiez pas présent en début de concert et que vous n’avez pas de tampon. Les places étant les mêmes pour les gradins et la fosse, cette dernière est pleine à craquer et la salle avait visiblement envisagé cette problématique en contrôlant le nombre de personne autorisée à y accéder. Des files se forment alors aux entrées avec ceux qui espèrent encore réussir à se faufiler et dans les gradins ceux qui pensaient pouvoir s’assoir tranquillement et qui doivent faire face à ceux qui n’ont pas réussi et qui investissent les escaliers et paliers pour pouvoir suivre quand même le concert debout.

Dernier changement de plateau et le désormais ultra familier "Foggy Dew" par Sinead O’Connor résonne dans le Zénith reprit par tous. L’ambiance est électrique, la fosse pleine à craquer et les gradins debout. C’est avec "The Lonesome Boatman" que les plus irlandais des américains arrivent sur scène (confirmant par là que la set-list sera belle et bien différente de celle de la veille). Ken Casey est seul au chant ce soir, le deuxième chanteur du groupe Al Barr, toujours dans la formation, étant malheureusement en retrait depuis plusieurs mois à cause de soucis de santé au sein de sa famille proche. Ken Casey, d’ordinaire déjà bien occupé, se retrouve donc à gérer la totalité des lignes de chant. Il sera cependant rejoint par Jesse Ahern sur "Worker’s Song" plus tard, et par Mike Rivkees des RUMJACKS sur "Boys On The Docks".

Les chansons s’enchaînent à un rythme effréné pour un total de 25 titres en 1h30 ! Etonnamment la set-list est plutôt équilibré et le dernier album « This Machine Still Kills Fascists » (sorti en septembre 2022) et dont l’esthétique est repris sur la scène n’est pas particulièrement mis à l’honneur puisque c’est l’avant dernier « Turn Up That Dial » qui est le plus représenté avec quatre morceaux. On retrouve quelques classiques – et bien sûr certains incontournables ont également été joués la veille (on s’en doutait) – mais à part ces derniers ont est majoritairement sur des chansons différentes, de quoi se conforter dans l’idée que faire les deux soirs était une bonne idée.

Le groupe est en forme, les musiciens bougent énormément sur scène et viennent au contact du public. Dans la fosse les slams, circle-pit et wall-of-death s’enchaînent sans même qu’il y ait besoin de les demander. On a la chance de bénéficier d’un très bon son, ce qui n’est pas toujours évident avec une telle diversité d’instruments (accordéon, mandoline, banjo, cornemuse...) et d’un light-show impeccable. On rajoute à tout ceci des confettis, serpentins, des refrains connus par cœur et repris à tue tête par tout le Zénith, quelque verres de bière qui volent et la taille de la salle disparait pour donner cette impression de gigantesque pub où on finit bras dessus, bras dessous avec son voisin (sur "Kiss Me I’m Shitfaced").

Que ce soit pour les titres plus énervés comme "Citizen C.I.A." ou pour les ballades comme "Rose Tattoo", l’énergie est la même et malgré le fait qu l’on soit sur le 4e concert de la soirée, force est de constater qu’il nous reste suffisamment d’énergie pour chanter à plein poumons (désolée pour les voisins, mais de toute manière il y a de forte chance pour qu’ils soient en train de faire pareil !). On notera la très belle reprise de "Dirty Old Town" dans les moments bien agréables de la soirée. C’est sur "I’m Shipping Up To Boston" suivi de "Boys On The Docks" que le show se termine, laissant tout le monde lessivé, même si on en aurait bien repris encore un peu.

Encore une fois les DROPKICK MURPHYS nous ont prouvé que leur réputation de valeur sûre en live n’était pas usurpée, même amputés d’un chanteur et c’est avec grand plaisir qu’on attend déjà leurs prochaines dates... au Zénith !


Photos © Rachid Bennis - Portfolio

Blogger : Carole Pandora
Au sujet de l'auteur
Carole Pandora
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK