20 juin 2024, 23:59

GRASPOP METAL MEETING 2024

@ Dessel (Jour 1)


Lien vers Before The Fest
 

Jeudi matin, 7h.
On se lève, une douche et un café tous les deux savoureux, et on quitte notre logement aux Pays-Bas pour rejoindre Dessel en Belgique, direction le Graspop Metal Meeting, 27e du nom. Premier arrêt au Press Desk pour récupérer nos bracelets, cette fois c’est tout bon ! Nous étions censé pouvoir les récupérer à 10h mais le bureau a prit de l’avance sur le planning. L’avantage est que l’attente a été très courte, les équipes sont efficaces et extrêmement sympathiques. Pas de pass-photo cette fois, tant pis on fera sans. Direction le parking VIP/Press pour y laisser notre char durant les quatre prochains jours. Etant donné que c’est un champ, on espère juste que les allées et venues ne vont pas creuser d’ornières Wackeniennes et nous poser problème lors du départ. Ma foi on verra, on ne va pas penser à ça alors qu’on est même pas arrivés au camp.

En parlant de ça, il est tant d’y aller ! On charge sur nos dos les affaires restantes et c’est parti pour 1,5km de marche jusqu’au bivouac où on retrouve les copains. Et déjà, son accès nécessite de patauger un peu. Le sol au niveau des nombreuses tentes qui s’entassent les unes sur les autres est spongieux à certains endroits et ça ne rate pas pour nous, on est en plein dedans ! Ca nous laisse rêveurs quand à son état d'ici la fin du festival. Le bon point : les sanitaires ne sont pas très loin ! En parlant d’installations, le camping comporte entre autres un grand espace restauration où l’on peut manger des plats chauds et petits déjeuners, et même d’un market disposants de moultes choses diverses et variées, des casiers pour charger les téléphones ou autres appareils électroniques, d'autres de stockages... Sympa !


Le temps de s’installer, de se jeter une petite mousse, et on prend la direction du site pour rejoindre le Metal Dome où se produit ALIEN WEAPONRY, en se gratifiant d'avoir atteint notre premier objectif musical de la journée ! On voulait les voir, on les aura vu... de loin. Entre temps nous sommes tombés sur des collègues Suisses avec qui on a fort sympathisé et que l’on retrouvera tous les jours sur le site. Tu comprends, il arrive que le contact humain dépasse le pouvoir du metal. Mais des chansons comme "Tangaroa" et "Blinded" nous obligent à tenter régulièrement quelques incursions sous une tente bien remplie en ce début de journée, afin de vérifier si les Néo-Zélandais sont à la hauteur de nos attentes. Clairement ! Beaucoup d'énergie se dégage sur scène et dans la fosse... Le temps passant on assiste au début de BURY TOMORROW sur la Jupiler Stage à deux pas de là. Une formation britannique de metalcore au style des années 2010, simple et efficace mais qui ne nous donne pas envie de tendre l’oreille plus que ça.

Pendant ce temps nous faisons face à notre première curiosité de la journée. Deux festivaliers belges nous abordent avec étonnement et intérêt, et nous demandent ce que c’est que ça. Ca, quoi ça ? Bah ce sont nos pichets de bière pardi ! Et où on les a eu ? Juste derrière vous, à une dizaine de mètres au bar. Les gars étaient littéralement hallucinés de nous voir utiliser nos pichets comme gobelet ! T’es Belge et tu connais pas le pichet ? Non mais aaalllôôôôô quoi !

Ils sont donc partis s’en acheter, on a fait marché l’économie du festival. Ce qui nous amène à te parler de LA révolution de cette édition du Graspop : les écocups ! Eh oui, aussi étrange que cela puisse paraître, c'est la première année où le festival opte pour cette solution plus écologique avec moins de gaspillage au niveau des gobelets et un site plus propre au final. Avec ton bracelet d'entrée tu reçois deux jetons que tu échanges avec un verre ou un pichet. Si tu perds ton verre et que tu n'as plus de jeton, alors à ce moment-là tu paies ton verre. Spoiler Alert ! Ce n'est que le troisième jour qu'on a compris qu'on était censé rendre nos verres le soir (contre des jetons) et recommencer le lendemain le troc... Système intéressant pour ne pas rentrer avec une multitude d'écocups à la maison (surtout qu'ils étaient estampillés au nom de la marque de bière présente au festival, et non sérigraphiés avec des visuels du Graspop).


En tout cas il est l'heure d'aller expérimenter la Marquee Stage, l'autre scène sous tente du Graspop et troisième plus grande du festival, car la curiosité l’emporte ! On veut voir ce que donne ASINHELL le side-project de Michael Poulsen, frontman de VOLBEAT. C’est du death metal on ne peut plus classique mais qui envoie ! Et c’est agréablement étonnant de voir Michael relégué au second rôle, auquel on ne s’attend pas surtout avec ce style de musique. Mais ne te méprends pas ! Il faut bien garder à l’esprit qu’avant de fonder VOLBEAT, il faisait justement partie de la formation DOMINUS dont les premiers albums n’étaient ni plus ni moins que du gros bourrin ! (leur 3e album se nommant... Vol.Beat). Dans ASINHELL, il est simplement guitariste et semble très heureux de renouer avec ses origines. Sa célébrité est effacée et il fait presque office de guest. Le chanteur, Marc Grewe, est généreux, simple. On a affaire à un groupe qui s'éclate sur scène et qui met le plaisir de jouer devant toute autre posture, et ça, ça fait du bien !

On ne s'éloigne pas trop de la Marquee Stage car le groupe suivant est un de nos incontournables du jour ! On se faufile le long des stands de restauration afin de repérer ce qui va nous sustenter tout à l'heure, et déjà il est l'heure de se placer pour TEXTURES. Nous nous sommes rendus à Dublin en 2017 pour assister à sa tournée d’adieu, on ne pouvait donc pas le louper pour sa reformation ! Que dire... à part qu’ils ont un peu vieilli, et qu’ils sont toujours aussi bon ! Leur metal progressif est hyper carré, Daniël de Jongh chante toujours aussi bien ! Ils nous gratifient d’une set-list assez éclectique alliant technicité et émotion sur 9 chansons issues de 4 albums. La Marquee n’est pas remplie, mais il y a du monde et ça chante ! Le groupe étant d’origine Néerlandaise, on peut supposer que ça aide... mais ça ne change rien, ils assurent un max ! Ils se reforment et sont là pour nous montrer ce qu’ils savent faire, et ils le font merveilleusement bien !


C'est pas tout, mais toutes ces émotions, ça creuse ! Petite pause restauration, les uns se tournant vers les wraps, les autres vers les Vol-au-Vents (LA révélation culinaire de cette édition !!!). On ne t'a pas encore parlé de la monnaie du Graspop. Ici, comme dans la majorité des festivals désormais, tout est dématérialisé. La différence, c'est que contrairement à d'habitude, on n'est pas sur un rapport 1 = 1. On t'explique, tu achètes des Skullies, au ratio de 1 Skully = 3,5€ ! Très étrange... Tu pourrais croire que de ce fait tous les tarifs appliqués sont proportionnés, par exemple une bière à 1 Skully, un sandwich à 2 Skullies, etc... Et bien non ! Tu te retrouves avec des prix à 1,3 Skullies, ou autres... Autant te dire que pour gérer ton budget et savoir exactement ce que tu paies pour manger devient un peu plus délicat et moins intuitif... Je t'avoue que cela nous a un peu turlupiné comme procédé... Il n'y a que pour la bière que cela avait une logique, voilà pour te donner une idée des tarifs appliqués : un demi : 1 Sk, une pinte : 2 Sk, un pichet : 5 Sk.

On jette une oreille rapide à Kerry King sur la South Stage (une des deux Mainstages du Graspop) et on arrive juste à temps pour entendre "Raining Blood" et "Black Magic" ! Pour voir ce que donne Kerry King en solo c'est raté !! Mais toujours tellement plaisant ! On ne les voit qu'au travers des écrans géants car on retourne sous la Marquee Stage juste après, Phil Demmel a sa guitare à pois et Marc Osegueda semble assurer au chant, mais difficile de se faire un véritable avis quant à leur prestation en tant que groupe indépendant de SLAYER... Quand retentit "From Hell I Rise", nous retournons nous positionner sous la Marquee qui commence sérieusement à se remplir pour nos chouchous suivants : KVERLERTAK !


Sans grande surprise KVELERTAK arrive sur "Krøterveg Te Helvete", titre ultra efficace de son dernier album en date « Endling ». Le chanteur Ivar Nikolaisen attire tous les regards, comme à son habitude, et ne résiste que peu de temps avant de se jeter dans le public. Un showman à l'état pur qui ne sait pas s'économiser, entre en transe dès le premier pied posé sur la scène jusqu'à son retour en loge. Il a beau ne pas être le chanteur originel du groupe, il a enfilé le costume du frontman avec sa propre personnalité et avec brio, qu'il en éclipserait (presque) son prédécesseur Erlend Hjelvik. Cinquante minutes de folie ! Et dire que certains ont préféré voir BABYMETAL... les vieux briscards comprendront difficilement la nouvelle génération de Metalheads... Le vent souffle, la roue tourne.

Il est temps de se poser un peu avant l'enchaînement tant attendu de cette première journée du GMM, ce que nous faisons, installés dans un coin au son de MEGADETH. On fait l'impasse à contre coeur sur ✝✝✝ (CROSSES) le nouveau projet barré de Chino Moreno de DEFTONES, pour se préserver un peu, nos pieds de quarantenaires commençant déjà à porter plainte !


Mais peu importe qu'ils soient remis ou non, il est l'heure d'aller voir le Maître ! Alice Cooper va monter sur scène et c'est l'assurance d'un moment merveilleux à venir... Scène magnifique et épurée, set-list intéressante même si déroutante... Nous avons déjà été (agréablement) surpris en 2022 quand Alice avait changé le déroulé de son concert, alors y assister une nouvelle fois en aussi peu de temps... Evidemment, les classiques sont là : "Poison", "I'm Eighteen", "Hey Stoopid", "Feed My Frankestein", etc... Mais de nouvelles (en tout cas que personnellement nous n'avons pas ou très peu entendu auparavant sur scène) sont présentes comme "Cold Ethyl" ou "Black Widow Jam". Une seule chanson de l'album « Road », "Welcome To The Show" en début de set, pour illustrer le dernier (très bon) album du groupe. Notre cœur, lui, ne fait qu'un tour quand, entamant "Snakebite", un invité surprise fait son apparition : Christopher !!!! Incroyable ! Après tous les concerts auxquels nous avons pu assister, enfin nous voyons sur scène son iconique boa, amoureusement lové sur les épaules d'Alice, acceptant toutes les manipulations (délicates) imposées par son compagnon de vie... Certes, ce n'est pas une nouveauté dans les spectacles du groupe, mais c'est une première pour nous et cela, il faut l'avouer, nous émeut ! "Ballad Of Dwight Fry" arrive tardivement, annonçant la partie "spectacle" du show. Désormais il n'y a plus que la partie guillotine, le reste du visuel iconique étant assuré par les filles d'Alice, dansant et jouant avec leur père (la scène du baiser étant toujours aussi dérangeante...). Fin en grande pompes avec "I'm Elected" et "School's Out", et une chose est sûre, oui Alice a vieilli, oui ce n'est plus la mise en scène d'antan qui a tant contribué à son succès. Mais bordel ! Qu'est-ce qu'il est bon ! Toujours aussi charismatique, entouré de musiciens exceptionnels qui participent pleinement à nous en mettre plein la vue, Alice Cooper sait tenir une scène et adapter sa prestation à son âge grandissant... Que du bonheur !


Des étoiles plein les yeux, on a à peine le temps de nous remettre que c'est le moment d'accueillir l’expérience TOOL. Car oui, plus qu’un concert ce groupe offre une véritable expérience si on sait ouvrir les deux chakras qui font office d’oreilles, un trip sain que l’on se doit de gober sans vergogne ! On ne t’apprendra rien en te disant qu’ils sont attendus. Beaucoup de gens se pressent devant la scène, et contrairement à la dernière fois qu'on les a vu en festival (Hellfest 2019) la fosse ne désemplit pas au cours de la set-list. Le fait que la journée du jeudi fut la première à être sold-out prend tout son sens. Après une courte intro ambiante qui annonce la venue du mythe et une arrivée sur scène en toute simplicité, le show commence directement sur le riff d’intro de "Jambi", les spots sublimant Adam Jones, ce qui ne manque pas de faire exploser le public ! Puis s’enchaîne "Fear Inoculum", "Rosetta Stoned" et "Pneuma", un départ sur les chapeaux de roue ! Par la suite, la set-list prendra une tournure différente, ce qui entraînera un très léger passage à vide, étonnant... Il n'aurait pas été inintéressant d'avoir une chanson plus burnée histoire de remplir ce creux.

Voilà, comme d’habitude on en voudrait tellement plus mais on leur pardonne facilement car tout y est ! L’ambiant, la propreté, le visuel... Les écrans en fond et bordant la scène délivrent comme à leur habitude une foule d’images saturées et psychédéliques, la silhouette humanoïde étant à l’honneur, alors que les lumières des deux Mainstages réunies inondent l’audience telle une aura divine venue pour te coller une taloche jouissive. Que dire, c’est TOOL quoi !! Pas besoin de te faire un dessin ! Le show se termine par le moins surprenant "Stinkfist", mais tellement efficace ! Et c’est à ce moment qu’on se rend compte d’une petite tache sur ce merveilleux tableau haut en couleurs : l’intro de cette dernière chanson n’explose pas comme elle le devrait, ça manque un tantinet de puissance. Quelques décibels en plus auraient fait la différence, et c’est peut-être bien la cause de cette perte de vitesse ressentie en plein milieu du set.
Mais bon on pourra toujours chercher la petite bête; c’était énorme et c’est tou(l) ! 
On sort du concert explosés, avec la certitude que la bière n’en est pas la cause principale. Leur musique arrive à s’immiscer entre tes cellules et leur fait changer de polarité. Dit trivialement, tu prends une claque. Le quartet ne risque pas de revenir en Europe de si tôt, à en supposer le contenu de l’interview de Justin Chancellor accordée à METAL XS réalisée en avril dernier, alors on a savouré, point barre.
 
C’est la cohue pour retourner au campement mais on s'en sort pas trop mal. Il n'a pas beaucoup plut aujourd'hui, le terrain est gadoue sur les passages mais c'est gérable. On retrouve nos pénates, et le temps de débriefer entre nous cette première journée, il est temps d'aller reprendre des forces en s'allongeant sous nos tentes, avec le bonheur de constater que l'espace d'un après-midi nous avions oublié le champs de boue qui attendait sagement notre retour...

Blogger : Nicolas Blond
Au sujet de l'auteur
Nicolas Blond
Tombé dans une marmite de metal en fusion quand il était petit (légèrement poussé par sa fratrie), c'est à l'âge de 7 ans que Nico encaisse les premières écoutes d'IRON MAIDEN, METALLICA, SEPULTURA, NIRVANA ou THE OFFSPRING qui le marquent au fer rouge. La Bête faisant son œuvre depuis, la guitare saturée est vecteur de sa vie où toute nouvelle expérience liée à la musique est une formidable opportunité. Ingénieur son de formation, musicien, organisateur évènementiel, c'est aujourd'hui la photo de concert qui le fait vibrer. Il voit le metal progressif comme la porte s'ouvrant sur l'univers, et le thrash metal comme le bélier qui l'enfonce, pour lui permettre de capturer la résultante visuelle de cette divine mélodie à l'aide d'un objectif.
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