21 juin 2024, 23:59

GRASPOP METAL MEETING 2024

@ Dessel (Jour 2)


C'était annoncé... Fin de matinée, la pluie fait un comeback en grandes pompes ! Le terrain ne pouvant plus absorber l’eau, le camping se retrouve gaugé et certaines tentes commencent à être immergées... Un tel hommage à Wacken, c’est beau !
Dommage que les copeaux de bois ne soient pas de la partie également ! Car autant les moyens seront mis en oeuvre sur le site pour tenter de limiter les dégâts, autant les campeurs sembleront faire partie des oubliés... Certes, l’organisation a mis en place un système d’aide pour les plus touchés. Certaines parties du camping sont évacuées et ceux qui en ressentent le besoin peuvent se rendre au point informations et une solution leur sera proposée. Depuis hier, les campeurs journaliers sont refusés. Au final, une quinzaine de personnes profiteront du programme de relogement pour ce soir. C’est toujours bien mais dans un monde idéal on aurait aimé voir le staff un peu plus présent sur place. Bref, passons...

La motivation brille par son absence ce matin, et nous préférons attendre que la pluie se calme pour nous lancer, en traînant des chaussures. Nous voulions débuter la journée par P.O.D, et c’est en quelque sorte raté. Les adolescents en nous voulaient vraiment les voir, histoire de cocher une autre case sur sur notre "to see-list" d'antan. Mais comme nous arrivons sur "Alive", nous commençons cette nouvelle journée en chantant et une partie de nous est satisfaite ! Il y a l'air d'avoir de l'énergie sur scène, mais nous n'en voyons pas assez pour être objectifs.


Le temps de se chercher de quoi se restaurer et nous retournons aux Mainstages pour assister au concert de HAMMERFALL. Comme d’habitude, c’est efficace mais sans grande surprise. On se marre bien à regarder le chanteur Joacim Cans mettre du cœur à tenter de faire participer le public pour lancer : « Let the Hammer ? Let the Hammer ??? Mais oui, Fall !! C'est ça, y a pas de piège ! Et pour ceux qui ont des doutes c'est marqué en gros ici... » et il se retourne, pointe du doigt le fond de scène et... Ah ben non ! Ils ont changé le backdrop ! « Merci les gars... ». Nous ne saurons pas si ce "raté" est véritable ou calculé, mais ça nous a fait rire !  Niveau set-list les classiques sont là, nous aurions aimé plus de chansons épiques qui donnent envie d'aller combattre au côté des Walkyries plutôt que de danser des slows avec Odin mais la prestance et le sourire du guitariste Oscar Dronjak nous fait, quoi qu'il en soit, passer un bon moment !

Quitte à être dans les parages, autant enchaîner avec FEAR FACTORY ! On ne va pas te le cacher, on a une légère appréhension. Tellement d'albums et de chansons que l’on connait par cœur et tellement de désillusions scéniques qu’on ne sait pas à quoi s’attendre avec l’arrivée de Milo Silvestro au chant. Ce que nous avions vu et entendu sur internet ne nous avait pas franchement convaincu, mais nous sommes curieux !

Et bien au final il passe plutôt bien l’épreuve ! Le chant growl passe crème et est assez semblable à celui de  Burton C. Bell. Quant aux parties de chant clair... et bien il chante juste ! C'est déjà un grand pas en avant !! Le timbre est certes différent mais pas déconnant non plus. Dino Cazares est fidèle à lui même avec son adorable côté nonchalant, c’est une machine à riff avec un hachoir en guise de main droite ! Une bonne prestation donc, dommage que le vent fasse légèrement tourner le son...


D’ailleurs en parlant de son, faisons un point sur la situation globale. Comment le Graspop sonne t-il ? Carrément bien à vrai dire ! Les Mainstages ont un son qui porte loin tout en restant précis, c’est agréablement étonnant ! Avec la grande dimension du site cela permet de pouvoir profiter des concerts de loin si tu en as marre de la foule. Et ce serait te mentir de dire que nous n’en avons pas profité !
En ce qui concerne les scènes couvertes Marquee et Metal Dome, elles sont assez bien isolées. Aucune perturbation extérieure. Une mention spéciale pour la Metal Dome qui comporte un son d’une grande puissance sans te faire exploser les tympans. La scène ouverte Jupiler Stage est assez éloignée des Mainstages et tourne le dos à la Marquee, ce qui fait, là encore, très peu de pollution sonore.
A ce niveau, un bon point pour le Graspop !! Nous avons cependant vécu quelques concerts qui auraient nécessité quelques décibels de plus, à l’instar de TOOL la veille...

Mais retournons à nos moutons... Il a été brièvement question de faire un tour à la Jupiler Stage pour le concert de DEEZ NUTS, mais Bruce Dickinson s’apprête à monter sur scène... Bon, la décision est prise, ce sera une journée estampillée Mainstage ! Et en l’occurrence, quelle sage décision ! Nous n’avons jamais pris le temps d’écouter son 7e album solo « The Mandrake Project » fraîchement sorti, mais ce concert nous a donné envie de nous pencher dessus !

Un style fondamentalement heavy mais doté d’un son plus moderne et dynamique. Certaines chansons sont assez groovy et le clavier apporte une petite touche seventies.


Bruce, c’est Bruce ! Il déboule sur scène plein de dynamisme en gesticulant à son habitude et dans une tenue décontractée, et il n'en faut pas plus pour conquérir le public ! Sa voix est parfaite et son timbre unique ne nous rappelle pas l’univers MAIDEN pour autant. Ici il est libre, sans l’œil d'Eddy le surveillant de loin, et il s’éclate, semble plus authentique. On ne l’aura même jamais entendu dire autant de f**k dans une phrase, suffisamment pour qu’on l’ait relevé, chose qu’on imagine difficilement avec la Vierge de Fer.
Il a su s’entourer d’excellents musiciens qui assurent, dont la topisime bassiste Tanya O’Callaghan qui ne manque pas d’attirer le regard de la foule. A la base, nous voulions tronquer ce concert pour terminer avec la fin de VLTIMAS sous la Marquee... Tans pis pour eux, nous sommes trop absorbés par Bruce.

Le temps de faire un tour au bar et nous voilà de nouveau devant la South Stage pour AVANTASIA. Et c'est énorme ! Une set-list de malade, l'essence même du groupe... À quoi sert de les voir plus de deux heures au Wacken Open Air ou en salle quand, en une heure, on a un condensé du meilleur ? "Story Ain't Over", "Reach Out For The Light", "Dying For An Angel"... Il ne manque que "Avantasia" pour toucher la perfection. Et nous avons droit à un vrai show d'AVANTASIA, avec une scène travaillée et plusieurs chanteurs pour accompagner Tobias Sammet comme l'habituelle Adrienne Cowan, ou les incontournables Ronnie Atkins et Bob Catley. Chiara Tricarico interprète magistralement "Farewell", et ce n'est pas peu dire au vu de nos attentes sur ce titre en particulier. Une prestation à la hauteur de la réputation du groupe ! Il nous a cependant semblé que le public n'était pas aussi à fond que nous, mais tant pis, nous on a adoré !


S’il ya bien un groupe que nous avons du mal à cerner, c'est bien ELECTRIC CALLBOY. Autant te le dire tout de suite, on ne comprend pas vraiment le succès des Allemands mais cela tient plus à nos goûts personnels qu'à leur prestation. Scéniquement c'est rythmé, énergique et le public est conquis ! La fosse se trémousse comme un seul homme devant la North Stage. Mais tout l'électro et les samples utilisés par cette nouvelle vague de groupes en vogue ces temps-ci nous conduisent personnellement à l'overdose... Nous préférons aller explorer cette partie du site que nous avions jusque-là négligé et qui nous appelle grâce à la devanture "Belgian Beer Bar" ! Au bout d’un moment à tourner à la Jupiler, une saveur différente et un peu plus prononcée nous conviendrait à ravir !

On est donc resté un peu sur notre soif... Un bar à bière belges qui propose uniquement de la Jupiler (encore...), de la Leffe, des bières aux fruits... Apparemment il y avait également de la Karmeliet mais on ne l'a pas vue ! Bon ok, avec le recul c'est déjà pas si mal dans un contexte de festival, on a vraiment fait nos rabats-joie ! Serions-nous un peu bougons aujourd'hui ?

Non loin de là, on aperçoit un des stands qui propose d’authentiques frites belges! Cool ! Allons checker ça ! Hum... frites surgelées, cuisson qui semble on ne peut plus classique. Pour avoir expérimenté l’art de la vraie "Frite Belge", bah on y est pas vraiment. Surtout avec le prix appliqué. Mais où est la graisse de bœuf ??? Allez, c’est bien pour se sustenter...


Durant l’établissement de cette analyse cruciale débordant de pertinence qui te laissera certainement avec un sentiment d’admiration, ELECTRIC CALLBOY termine son set pour laisser la place à TURNSTILE. C’est un groupe qu’on ne connaît pas vraiment et on va te donner le ressenti de néophytes distraits. Musicalement nous nous y retrouvons un peu plus, en tout cas nous comprenons la musique ! On en a juste assez entendu pour te dire que leur hardcore-punk nouvelle génération est somme toute efficace et puissant, mais laisse dubitatif quant à son style malgré le dynamisme des membres, qui apporte une fraîcheur en adéquation avec leurs compositions. On ne s’attend pas à ce type de chant que l’on pourrait qualifier de très moderne, mais on s'y fait et il faut dire que passé la première impression, ça sonne plutôt bien. Scéniquement c'est différent... Il y a quelque chose dans leur façon d’être qui s’apparente à ce que l’on peut voir avec les groupes de pop-rock actuels, un tantinet déroutant. On arrive à se demander s'ils sont fatigués ou si leur attitude ne nous touche pas. Il se dégage comme une impression de non-sincérité, c'est très étrange, notamment de la part du chanteur, Brendan Yates. C’est peut-être ça le truc avec les nouvelles générations, bouleverser les codes établis. Encore une fois, la roue tourne... On n'écoutera donc que d'une oreille la suite du concert...

...Pourquoi ? Et bien, rappelle-toi ce qu'on te disait hier, que le contact humain surpasse de temps à autre le pouvoir du metal : on s’est fait des nouveaux potes ! Un couple de quinquagénaires Néerlando-Belgo-Péruvien a retenu toute notre attention lors d’une conversation nourrit d’anglais et d’espagnol. On a causé de tout et n’importe quoi pendant plus d’une heure et sans savoir pourquoi, leur contact a surpassé le reste ! C’est ça aussi les festivals, des belles rencontres qui te détournent de l’objectif principal, accentuant le côté "carpe diem".


C'est donc en leur compagnie qu'on assiste à l'arrivée de JUDAS PRIEST ! Encore un vétéran du heavy metal qui peut donner beaucoup de leçons aux jeunôts qui se pensent arrivés au sommet ! Ok, tu as raison, scéniquement il ne se passe pas grand chose, Rob Halford et ses (excellents) musiciens n'en font pas des caisses, heureusement que les écrans de fond de scènes dynamisent le tout, alternant retour vidéos du groupes et visuels, le tout amplifié par des lights stroboscopiques par moments. Mais bordel qu'est-ce que ça joue vite !! Et si le timbre de Rob a évolué avec les années, quelle précision ! On notera avec étonnement la présence de "Breaking The Law" assez tôt dans la set-list, et c’est pour notre part une assez bonne idée qui permet de maintenir de rythme dans le pit. Bon, "Painkiller" semble être accouchée dans la douleur, ou en tout cas dans l'ultra concentration pour que les notes passent... Mais elles passent ! L’ambiance dans la fosse est à la Belge, gentillette, le public se dandine joyeusement tout en chantant à tue-tête et en portant les quelques slammeurs qui leur arrivent dessus. Bref, c'est un très bon moment que nous passons mais que nous écourtons afin de voir la fin du set de BIOHAZARD. On s'en doutait un peu, les New-Yorkais mettent le feu à la Jupiler Stage, et on ne sent que très peu le poids de leurs 37 ans de carrière, la passion reste intacte, et quand on les regarde on y croit ! On n'en voit pas assez pour une critique et une analyse constructive de leur performance, on a juste vécu le moment, secoué la tête avec nos congénères et pris notre pied !

Il va être temps pour nous de rentrer au campement, mais il serait dommage de le faire sans jeter un œil à FIVE FINGER DEATH PUNCH. Nous ne sommes clairement pas des aficionados du quintette américain, mais cela fait quelques années que nous n'avons pas eu l'occasion de les voir sur scène. Le décor est minimaliste, juste le symbole infini au fond (un rappel à la pochette de leur album « F8 » ?), par contre un gros jeu de lumières dynamise sa prestation, décevante au vu des souvenirs que nous en avions. Tous sont un peu trop statiques, en revanche ça joue, et ça joue bien. Vocalement, Ivan Moody assure aussi bien sur les parties criées que sur son chant clair. Le public chante, a l'air heureux, et c'est finalement ce qui compte ! En tout cas les copains qui nous accompagnent sont rentrés sourire aux lèvres, ravis de la set-list et de la performance générale de leur chouchous !


De notre côté nous regagnons nos pénates avant la fin du show, au son de "House Of a Rising Sun". Tu l'auras compris, au fil de ce résumé de cette deuxième journée, qu'elle n'était pas forcément celle qui sur le papier nous transcendait le plus. Nous avons négligé par la force des choses la Metal Dome qui pourtant a fait fort niveau programmation avec un enchaînement KADAVARFU MANCHU et GRAVEYARD. La motivation au réveil n'était pas transcendante et le temps n'a pas arrangé les choses... Malgré tout, les rencontres faites et les instants vécus ont dépassé nos attentes et finalement une journée en mode tranquille ne nous a fait pas fait de mal, car dès demain c'est la guerre à nouveau !

Jour 0, Jour 1

Blogger : Nicolas Blond
Au sujet de l'auteur
Nicolas Blond
Tombé dans une marmite de metal en fusion quand il était petit (légèrement poussé par sa fratrie), c'est à l'âge de 7 ans que Nico encaisse les premières écoutes d'IRON MAIDEN, METALLICA, SEPULTURA, NIRVANA ou THE OFFSPRING qui le marquent au fer rouge. La Bête faisant son œuvre depuis, la guitare saturée est vecteur de sa vie où toute nouvelle expérience liée à la musique est une formidable opportunité. Ingénieur son de formation, musicien, organisateur évènementiel, c'est aujourd'hui la photo de concert qui le fait vibrer. Il voit le metal progressif comme la porte s'ouvrant sur l'univers, et le thrash metal comme le bélier qui l'enfonce, pour lui permettre de capturer la résultante visuelle de cette divine mélodie à l'aide d'un objectif.
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