12 juin 2025, 19:08

VOLBEAT

"God Of Angels Trust"

Album : God Of Angels Trust

Que pouvait on attendre du géant du metal qu’est devenu VOLBEAT en 24 ans ? Il est vrai que Michael Poulsen n’a plus rien à prouver, malgré les fluctuations du line-up, Jon Larsen à la batterie est le dernier survivant originel avec le chanteur/guitariste, les stades ne désemplissent pas et les médias braquent toujours leurs spots avides sur la moindre actualité au sujet des Danois. J’avais un peu passé mon chemin après un 5e album moins possédé que les précédents, et découvert avec plaisir dans l’avant-dernier, un retour du groupe à son metal psychobilly typique. Qu'en est-il aujourd’hui de la créativité de ce groupe, bercé par le heavy metal et l e rock'n'roll, avec ce nouvel album « God Of Angels Trust » ?

Passée une ouverture qui rappelle pour qui sonne le glas, "Devils Are Awake" déboule avec un ultra jouissif groove thrash'n'roll, et une voix qu’on rêvait de retrouver aussi entraînante depuis « Rock The Rebel/Metal The Devil ». Putain comme c’est bon ! Pardonnez-moi si je me lâche autant. Une question que j’aimerais poser à Michael Poulsen : « C’est d’avoir collé un bouc vicieux dans une chambre de motel, c’est la pochette du disque, qui t’a permis de nous écrire une pareille diablerie rock'n'roll ? » Il semblerait. Et ça continue avec "By a Monster’s Hand", où un joli tabassage rythmique accompagne des riffs d’acier huileux. C’est ultra nerveux, c’est excellemment pensé. Le contrepoint rock'n'roll old-school est dans le chant façon "Blue Suede Shoes", on revit la virée de "Mr. & Mrs. Ness" jusqu’à "Mary Ann’s Place". Un pur retour aux sources, j’en rêvais !!

Petit détour par un heavy hyper mélodique, "Acid Rain" passe crème. Mais dès l’arrivée de "Demonic Depression" on retrouve cette envie qu’ont les guitares d’en découdre. L’ADN de VOLBEAT se réaffirme, portant haut ses bagues sur lesquelles sont gravées "Ring Of Fire" et revêtant son costume aux riffs hetfieldiens. Car ça fuse vite et lourd des six cordes enflammées. Sur "In The Barn Of The Goat Giving Birth To Satan's Spawn In a Dying World Of Doom", (quel incroyable titre à rallonge mes amis), on se la joue vieux sud, comme un divin écho à la "Sad Man’s Tongue", on sent Michael possédé par la Elvis’s soul. Un hit taillé pour le live...
Place à un heavy lancinant et aux chœurs mélodiques avec "Time Will Heal", un rock habité qui ne laissera personne indifférent devant ses atypiques « hou hou hoouuu » empreints de l’innocence de la vérité musicale.

Paradoxe, ou pas, dans ce somptueux retour aux sources, le rockabilly pur tout autant que le metal sont transcendés. "Better Be Fueled Than Tamed" en a autant dans le perfecto que l’ami Fonzy de Happy Days, on s'imagine sans peine faire valser les demoiselles en socquettes blanches, tout en se déhanchant sur des guitares sous l’emprise du Malin. Un véritable Retour Vers Le Futur.

Le plaisir se poursuit, "At The End Of The Sirens » fait riffs de tout bois, huileux à souhait et rythmé par l’âme du genre. "Lonely Fields" apporte un joli tempo nostalgique qui permet de goûter un VOLBEAT authentiquement mis à nu. "Enlighten The Disorder (By a Monster’s Hand Part 2)" vient clore l’aventure sonore avec une dernière et excellente charge de psychobilly. La voix qui porte toujours autant, les moulinets des guitares lâchant leurs derniers litres d’énergie huileuse. Il n’y a rien eu à jeter, aucun regret, juste l’envie de relancer le sillon pour un tour.

Pour cet album les anges mentionnés ne sont pas ceux de Dieu, vous l’aurez compris. Voici un retour fracassant du seul et unique VOLBEAT, celui possédé par l’esprit furieux du Heavy'n'Roll. Une tuerie, je vous le jure. Michael, garde à l’avenir ton bouc sous le coude s’il te plaît !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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