Après avoir sorti deux albums de qualité en 2020 et 2023, il semblerait que le duo Londonien ait trouvé le juste équilibre entre mélodies et agression sur cette nouvelle offrande qui fait preuve d'une technique redoutable dans ses compositions sans jamais tomber dans la démonstration stérile. CULT BURIAL prenant ici un malin plaisir à happer l’auditeur à grand coups de dissonances et de breaks irrésistibles.
Le death metal, sombre à souhait, de « Collapse of Pattern, Reverence of Dust » ouvre les débats sans fioritures à grands coups de mid-tempo taillés pour les pits avec "Vincula". Avant que "Collapse" et "Aether" ne plient le game avec des envolées de double meurtrières et une paire de riffs brutaux à souhait, trempés dans l'acide chlorydrique. Et je ne vous pas parle du reste issu du même tonneau... c’est cadeau ! L’exécution est limpide, même dans les passages plus speed que ne renieraient pas leurs compatriotes d’une lointaine époque. Les mélodies inquiétantes sont également omniprésentes, distillées çà et là avec doigté, calées entre deux assauts rythmiques fracassants ("Enthrall", "Beseech"). Simon, guitariste émérite, délivre une partition de haute volée gorgée de riffs zig-zag dantesques, endossant au passage le rôle de batteur avec pour mission de cogner sans relâche avec un certain doigté. Le vocaliste en chef Cesar n’est pas en reste, ajoutant à l’ensemble ce qu’il faut de rugissement bestial pour terrifier l’auditeur. Et ce ne sont pas les quelques moments plus « calmes » fleurissant sur "Vestige" qui allègeront l’addition puisque le final "Seethe" se charge de remettre les pendules à l’heure. Avec ses rythmiques lourdes à souhait qui sévissent sans crier gare, ce dernier signe l’arrêt des hostilités sans précaution. Et l’irrésistible puissance qui se dégage de ce bloc destructeur en fait un bestiau inamical qui ne se laissera pas apprivoiser durant quelques huit minutes... hostiles.
Parée d'une production implacable signe Greg Dawson dans ses forges du BWC Studios (qui ont accueilli PANZERFAUST, THE END ou encore THANTIFAXATH) et d’un mastering troussé de main de maître par Brad Boatright, cette expérience qu'est « Collapse of Pattern, Reverence of Dust » a tout d’une obscure révélation. Une chorale funeste qui réclamera, même aux plus aguerris, de nombreuses écoutes attentives et prolongées pour en saisir toutes les subtilités. A l’instar de cet artwork énigmatique qui ne laisse planer que peu de doute sur le contenu maléfique de ce troisième album. D’autant que le soin apporté ici à la finition, digipack et vinyle compris, est indéniable : quand le fond et la forme se complètent aussi naturellement, il serait bien dommage de s’en priver !