2 octobre 2025, 23:59

PARKWAY DRIVE + THY ART IS MURDER + THE AMITY AFFLICTION

@ Paris (Zénith)


« PARKWAY DRIVE au Zénith ? Ils l’ont déjà fait, non ? », me disais-je quand le concert de ce 2 octobre 2025 a été annoncé. En effet, pour ses 20 ans (et quelques), PARKWAY DRIVE a choisi de rejouer au Zénith de Paris pour la deuxième fois, avec un show qui a déjà retourné Sydney il y a un peu plus d’un an. Et c’est accompagné de ses compatriotes THY ART IS MURDER et THE AMITY AFFLICTION que le groupe de Byron Bay revient dans le ring, après un concert de 2022 sympathique, mais avec une scénographie réduite en raison de contraintes techniques. Aura-t-on droit cette fois-ci de voir le "vrai" concert de PARKWAY DRIVE ? Peut-être, se dit-on en voyant la passerelle suspendue au-dessus d’une grande zone vide devant la scène... Mais en attendant, il est temps de se concentrer sur ce qui se passe sur scène.
 

Il est 18h30, et THE AMITY AFFLICTION commencent déjà leur set ! Le groupe a subi un gros changement depuis son dernier passage par la capitale (au Cabaret Sauvage en 2023), avec le départ plus ou moins volontaire d’Ahren Stringer, chanteur-bassiste fondateur du groupe. Mais dès « Pittsburgh (No Intro) », le groupe désormais mené par Joel Birch prouve que Jonathan Reeves a toute sa place dans le combo, avec une justesse sur le chant clair qui fait plaisir à entendre. La durée du set (40 minutes) limite les interactions possibles, mais THE AMITY AFFLICTION enchaîne les hits, entre « Drag The Lake », « Like Love » ou encore « Soak Me In Bleach », le public du Zénith semble réaliser à quel point le groupe a le chic pour trouver des mélodies aussi mémorables qu’efficaces, et le nouveau single « All That I Remember » passe comme une lettre à la poste. On regrettera peut-être les mouvements limités du groupe sur scène, mais on comprendra parfaitement qu’il est difficile de se passer d’un pied de micro quand on joue de la guitare et qu’on chante en même temps. Le set se termine sous une ovation d’un public pourtant timide au début du concert, preuve que THE AMITY AFFLICTION a encore beaucoup de marge pour grandir en France !

Je dois avouer quelque chose : je suis totalement passé à côté de THY ART IS MURDER jusqu’à ce concert. Sans réelle raison, je n’avais jamais vraiment écouté le groupe, et j’ai donc abordé leur set avec curiosité, ne les ayant jamais vus jusque-là. Je le dis tout de suite : j’ai pris une claque. En effet, depuis l’éviction de CJ McMahon en 2023, le groupe a eu le temps de s’habituer à son nouveau frontman, Tyler Miller. Celui-ci semble également avoir pris ses aises quand on voit la facilité avec laquelle il chauffe le public parisien, arpentant les planches tout en sortant des screams plus parfaits et impressionnants les uns que les autres. Le reste du groupe n’est pas en reste et enchaîne les riffs et les blast beats avec une facilité déconcertante, écumant les 13 dernières années de leur discographie, avec évidemment un accent mis sur le dernier album, l’introuvable « Godlike ». Les circle pits s’enchaînent sur les deux côtés de la fosse (toujours séparée en son milieu par l’avancée de scène vide pour le moment de PARKWAY DRIVE), et chacun semble fasciné par l’énergie retrouvée de ce groupe qui n'est pas passé loin de s’arrêter après la débâcle de la sortie de « Godlike ». En sortant de ce set qui a semblé très court (40 minutes à nouveau), une chose est certaine : je ne manquerai plus THY ART IS MURDER quand ils passeront près de moi, car le groupe est un véritable rouleau compresseur en live !


Après une attente interminable (environ une heure, ce qui est très rare de nos jours), les lumières s’éteignent enfin, et une bannière apparaît en fond de salle. PARKWAY DRIVE font une entrée sur scène digne des plus grands catcheurs, saluant le public sur leur chemin, et affichant un grand sourire. Le public rugit à l’unisson, et c’est après cette intro chaleureuse que Winston McCall, Jeff Ling, Luke Kilpatrick, Jia O’Connor et Ben Gordon gravissent les marches d’une scène carrée en plein milieu de la salle. C’est sur ce cube aux allures de ring de boxe que seront joués « Carrion » et « Prey », devant une foule en délire, ne croyant pas ses yeux de voir le groupe revenir à un setup si proche d’elle. Le sol tremble au rythme des sauts du public français, avant une nouvelle révélation : la scène principale. Celle-ci comporte plusieurs éléments. D’abord une passerelle gigantesque, qui descend lentement pour permettre au groupe de passer d’une scène à l’autre, mais aussi la scène principale, sur laquelle on reconnaît la roue de Ben Gordon, sur laquelle on devine qu’il tournera au moins pendant un morceau, et une gigantesque poutre, donnant une atmosphère industrielle à la scène. « Glitch » lancera, lui, le bal des lance-flammes, mais permettra aussi à une équipe de quatre danseurs d’accompagner Winston McCall sur scène pour une chorégraphie travaillée et visiblement très appréciée par le public.


Entre breakdance, références au hardcore et capoeira, ces danseurs rythmeront le set avec des performances remarquées, ne laissant aucun vrai temps mort entre les morceaux. On notera aussi rapidement le soin apporté au fait de trouver comment surprendre un public en 2025. Par exemple, on verra Jeff Ling s’envoler dans les airs pour un solo d’anthologie, alors que Winston McCall, lui, deviendra un rond-point le temps d’un morceau (je le cite littéralement), inscrivant un côté hyper interactif et tridimensionnel au spectacle, qui se déroule donc à 3 endroits en même temps sur ce morceau (Jeff Ling étant resté sur la scène centrale). On notera aussi l’utilisation inattendue de l’eau sur scène, lors d’un « Wishing Wells » inoubliable, et l’intervention de Joel Birch de THE AMITY AFFLICTION et Andy Marsh de THY ART IS MURDER sur le surpuissant « Boneyard ». Niveau pyro, évidemment le groupe a augmenté la dose, et ce n’est pas le déchaînement d’explosions sur « Bottom Feeder » qui me contredira, ni la scène que tout le monde attendait ce soir : Winston McCall perché sur la passerelle, suspendue en l’air, et tirant des flammes de partout sur « Crushed », alors que Ben Gordon tourne dans sa roue, sa batterie avec lui. On finit donc comme d’habitude par chanter avec le groupe sur « Wild Eyes », mais après un tel déchaînement de moyens, PARKWAY DRIVE ont le bon goût de revenir aux sources, et de jouer le morceau simplement et sans artifice sur leur scène centrale, au plus près de leur public qui les soutient depuis désormais plus de 20 ans.


PARKWAY DRIVE ont proposé ce 2 octobre bien plus qu’un simple concert, ils nous ont proposé des souvenirs à vie, avec certes de nombreux artifices, mais qui auraient été bien moins impactants sans un véritable travail de rythme et de réflexion autour de ce qu’est un concert, et de ce qui le rend unique. C’était probablement le meilleur concert de metal, ou en tout cas le plus ambitieux, que le Zénith de Paris ait accueilli ces dernières années, et on n’a absolument aucun mal à les imaginer tête d’affiche des plus grands festivals cet été. Un énorme merci à eux pour tous ces souvenirs.

Photos © Régis Peylet - Portfolio

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