
Marilyn Manson revient sur scène en 2025 avec une idée claire : montrer qu’il est toujours là, mais autrement.
Le contexte autour de lui est tendu, très tendu, et on le sent : Manson se fait plus discret qu’autrefois… mais certainement pas effacé.
Le choc Manson n’a pas disparu, il s’est affûté !
La première fois que j’ai vu Manson, c’était en 2001, lors de la tournée "Hollywood", à Paris. Deux décennies plus tard, l’homme a changé, son époque aussi. Mais hier soir au Summum, on retrouve cette signature : la posture, le contrôle, la provocation distillée avec précision. Plus subtile, moins outrancière, mais toujours calculée. Une provocation “adulte”, presque chirurgicale, comme si chaque geste était pesé pour dire : « Je suis encore debout, même si vous me regardez autrement. »
La mise en scène, volontairement épurée, amplifie cet effet : pas de grands apparats ni de pyro, pas de gigantisme sauf lors de son arrivée sur ses mythiques échasses pour "Tourniquet", juste un espace lumineux, souvent dans les tonalités rouges, où l’artiste expose son ombre et sa voix. Et ça fonctionne. Manson règne dans le vide, et ce vide-là lui va bien.

Sur scène, Manson s’appuie sur une machine de guerre : Tyler Bates et ses guitares / claviers cinématographiques, Reba Meyers, la guitariste ultra charismatique qui capte tous les regards, Piggy D., le vétéran de Rob Zombie, et Gil Sharone, batteur technique et nerveux. Chacun apporte sa touche, et ensemble, ils font que la set-list qui suit frappe fort et ne perd jamais en intensité : voir la set-list
Un enchaînement qui rappelle que, quoi qu’on pense du personnage, le répertoire reste indestructible.
Certains titres n’ont pas pris une ride, d’autres résonnent presque différemment aujourd’hui, comme s’ils étaient écrits pour ce moment précis de sa carrière.
Le vrai regret, c’est la durée du concert : 1h24. C’est court. Trop court pour un artiste de cette stature. À peine le temps de vraiment monter en pression que le show bascule déjà dans son dernier tiers. On sort avec l’impression qu'il manquait un acte, un chapitre.
Et puis, il y a le public. Grenoble n’était pas dans ses meilleures dispositions : une fosse étonnamment statique, presque timide, alors que la scène envoyait du lourd.
Quelques fans sauvent l’atmosphère, mais globalement, l’énergie peine à décoller. Le contraste avec ce qui se passe sur scène est flagrant et parfois frustrant ; pour ma part, ça m'a vraiment frustrée.
Pourtant, l’essentiel est là :
Manson revient en serrant les dents, en resserrant la forme, en assumant une posture plus humble, mais toujours électrique.
Le choc n’est plus frontal, il est sous-jacent.
Moins de chaos, plus de contrôle !
Un concert bref, imparfait, mais indéniablement habité.
Un retour qui dit tout sans avoir besoin de crier.
