19 mai 2013, 00:00

AVANTASIA : "The Mystery Of Time"

Blogger : Sedastian
par Sedastian
Album : The Mystery Of Time


La presse parle déjà de « The Mystery Of Time » comme du meilleur AVANTASIA. Les critiques sont plus que positives. Moi j'ai envie de dire : Oh, oh, on se calme ! Attendez, ne vous précipitez pas ! Vous ne croyez pas que vous exagérez un peu ?! Réécoutez d'abord les précédents opus, et prenez le temps de vous laisser imprégner et de comparer. Bon, faites déjà ça, après on pourra discuter.

L'album démarre avec... Hein, « Molossus » ?! Je ne pensais pourtant pas avoir inséré la B.O. de « Batman Begins » dans la chaîne. Une reprise peut-être... Non sérieusement, « Spectres » est un très bon titre d'introduction, mais après « The Wicked Symphony » on s'attendait quand même à quelque chose de plus épique. La première image qui m'est venue à l'esprit au moment où intervient la batterie à 00:58 min, est celle de la cérémonie Miss France, lorsque toutes font leur entrée sur le plateau. Et c'est l'effet que cette partie me fait à chaque écoute, ce qui la rend particulièrement ridicule.
Le point positif reste évidemment le refrain ; on s'attendait à ce qu'il soit marquant et fort, pour un premier titre. Rien d'étonnant, donc. Par contre, la première strophe surprend de douceur. Tobias devrait chanter de cette manière plus souvent, sans forcer sur sa voix. Mais il reprend ses vieilles habitudes sur la deuxième strophe et nous fait une démonstration de ses plus beaux vibratos, avec une deuxième voix qui n'embellit pas la chose.
L'ambiance du morceau est assez particulière ; il s'agit d'un univers magique avec un côté un peu inquiétant au niveau du pont et tout à la fin. On ne le retrouvera dans aucun des prochains morceaux.

La suite n'est pas très convaincante. « The Watchmaker's Dream » : Tiens, un remix des Experts Manhattan ? Ah non, j'ai eu peur. J'avais plutôt l'impression d'être dans la version 2.0 de « Robin Hood » d'EDGUY avec cet orgue au début.
On retrouve l'AVANTASIA qu'on aime sur « Black Orchid », avec en guest Biff Byford (SAXON). Le titre est carrément bon ! « Where Clock Hands Freeze » l'est moins, malgré un Michael Kiske bien en forme. Le morceau s'arrête étrangement. Mais mieux vaut une fin nette qu'aucune fin du tout, comme sur « The Watchmaker's Dream » : quand on ne sait pas comment finir une chanson, on met un fade out.

La difficulté pour Tobias d'écrire des ballades se confirme avec « Sleepwalking », qui entache l'album de sa niaiserie. La deuxième strophe à la U2 n'y arrange rien. Cloudy Yang, la seule figure féminine de l'album, aurait pu rehausser le niveau de la chanson, mais rien ne se passe. On n'embarque pas.
Et une deuxième chanson qui se termine sans se terminer ! Mais Tobias se rattrape avec le second morceau calme de l'album, « What's Left Of Me », qui est plutôt réussi, et se frotte à « Cry Just A Little ».

Premier morceau qui dépasse les 10 minutes : « Savior In The Clockwork ». Son refrain a un côté « Devil In The Belfry » ; la chanson est son extension, mais est agréable à l'écoute. Un bon titre typiquement AVANTASIA, - remarquez tout de même le rythme de guitare à 5 min 27 identique à celui qui introduit « Tinnitus Sanctus » d'EDGUY sur « Sacrifice ».

L'invité de « Invoke The Machine », Ronnie Atkins (PRETTY MAIDS), est la bonne surprise de l'album. (J'en profite au passage pour faire la promotion de ce groupe danois et de leur nouvel album « Motherland ».). Le morceau rejoint les excellents « Another Angel Down » ou « Promised Land » des albums précédents. Ronnie nous montre qu'il sait aussi chanter de façon douce, sur la deuxième strophe, qui est sans doute le meilleur passage de toute la chanson. Mais il repasse en force juste l'instant d'après. (On fait l'impasse sur le pétage de voix de Tobias sur la fin du deuxième refrain, juste avant le pont.)

On enchaîne avec « Dweller In A Dream », un titre qui donne la pêche. On y retrouve Michael Kiske, et sa voix facilement reconnaissable, qui a droit à une seconde intervention.

« The Great Mystery » est le deuxième titre de plus de 10 minutes, et met en avant Bob Catley (MAGNUM), sans trop me convaincre. La chanson se réveille et devient intéressante au bout de 5 minutes, après un blanc de quelques secondes assez long, pendant lequel on ne sait pas trop ce qui se passe ou s'il va effectivement encore se passer quelque chose. On suppose que oui, donc on attend. Le morceau manque de cohérence. Il est difficile d'identifier un thème dès la première écoute. Et les Miss refont leur apparition à 6 min 50 et descendent les marches du plateau TV pour aller rejoindre Jean-Pierre Foucault qui les attend en-bas. Un titre qui referme l'album en nous laissant un goût amer.

Pour résumer « The Mystery Of Time », seuls cinq morceaux valent la peine qu'on s'y arrête : « Spectres », « Black Orchid », « Savior In The Clockwork », « Invoke The Machine » et « Dweller In A Dream ». L'album manque clairement d'un Jorn Lande, qui apportait sa touche très spéciale et mettait un peu de piment sur les anciens albums. Tobias nous avait habitué aux grosses pointures ; « The Mystery Of Time » m'offre des pointures de tailles différentes de la mienne. Résultat, je nage un peu dans mes godasses...

Après « The Wicked Symphony » et « Angel Of Babylon », on pouvait à nouveau s'attendre à un double-album - surtout connaissant la rapidité d'écriture de Tobias. « The Mystery Of Time » livre seulement 10 pièces, bien que leur longueur soit digne de celles d'AVANTASIA. Mais apparemment une suite est prévue, puisque l'histoire reste incomplète. Il existe toutefois une édition limitée, qui comporte deux titres bonus : « The Cross And You », franchement inutile, et « Death Is Just A Feeling ».
Je n'ai jamais vraiment compris l'intérêt de l'édition limitée, surtout lorsque celle-ci sort en même temps que la version normale, et surtout si elle ne comporte qu'une seule chanson bonus. Parce que « Death Is Just A Feeling » est juste une version alternative du morceau qui figure déjà sur « Angel Of Babylon ». Tobi aurait mieux fait de ne pas y toucher et de la laisser comme elle était. L'originale est bien meilleure, avec Jon Oliva. Sa nouvelle version n'apporte rien. Hormis l'agacement. À ce prix-là, il vaut mieux acheter l'édition simple.

« The Mystery Of Time » est un sixième opus (studio) un peu « gentillet », dont le concept reste flou.

Blogger : Sedastian
Au sujet de l'auteur
Sedastian
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK