À première vue, BLACK VEIL BRIDES ressemble à la version Dark de TOKIO HOTEL, les points de suture en plus. On croyait pourtant l'époque des coiffures mangas et de l'ultra-maquillage masculin révolue. Mais les apparences sont trompeuses : lorsqu'on enlève le maquillage, on se rend compte qu'ils n'ont rien à voir avec le groupe allemand. BLACK VEIL BRIDES s'apparente plus à une version américaine de BULLET FOR MY VALENTINE, les cris en moins.
La raison pour laquelle je porte un intérêt à ce groupe, est l'excellent "In The End", qui est une entrée parfaite vers cet univers sombre. S'ils sont capables de créer un morceau pareil, c'est que le reste de l'album ne doit pas être mauvais non plus.
Rythmes tranchants et solos de guitares virtuoses animent ce troisième album au titre irretenable, avec un premier morceau, "I Am Bulletproof", bien moins intéressant que le suivant : "New Years Day" attire véritablement mon attention et me fait écouter la suite avec les deux oreilles aussi ouvertes que possible. Je ne serai sans doute pas le seul à percevoir du LOST PROPHETS dans ce titre - la voix d'Andy Biersack est très proche de celle de Ian Watkins. On retiendra encore "We Don't Belong", titre bien accrocheur après "Wretched And Divine", pas mal non plus.
D'autres groupes semblent se cacher dans l'album, comme par exemple AVENGED SEVENFOLD, sur l'introduction et les strophes de "Devil's Choir" ou encore sur "Shadows Die", également habitée par une touche de MY CHEMICAL ROMANCE. Mais ces apparitions ne sont pas dérangeantes, elles surviennent sur le moment, mais disparaissent aussitôt. Le groupe réussit tout de même à se créer une identité propre, malgré ces irruptions. Bert McCracken (THE USED) s'invite en revanche réellement sur le pont de "Days Are Numbered". Il est un véritable guest sur cette chanson.
Andy s'allume une clope pour murmurer "Done For You", l'une des ballades de l'album - est-ce que ce sont bien des cigales que l'on entend tout le long ? L'autre morceau calme est "Lost it All" : très intéressant, avec son piano en introduction et ce choeur gospel qui se glisse sur la fin de la chanson. On découvre également une voix que l'on ne connaissait pas à Andy, douce et profonde. Une chanson très émouvante.
Parlons maintenant de "Resurrect The Sun", que l'on pourrait qualifier de demi-ballade, alliant fragilité sur les strophes et force sur le refrain. Malgré le fait que l'on ait par endroits l'impression d'entendre Adam Gontier de THEE DAYS GRACE - avec cette légère rayure dans la voix - "Resurrect The Sun" est le seul morceau de l'album qui soit véritablement à la hauteur de "In The End", qui arrive en piste 18, peu avant la fin donc. Ce titre est tout ce que j'aime dans le Rock. Et je n'ai pas trouvé mieux cette année.
L'album culmine en un crescendo vers "In The End", excellente conclusion à cette glorification de la peur qu'est « Wretched And Divine ». Au total, ce sont 19 pistes, mais les chansons sont entrecoupées par des interludes tantôt parlés, tantôt instrumentaux, qui aèrent l'album, ce qui est une très bonne chose.
Notez que l'édition "Ultimate" comprend trois titres bonus. Seul le premier est vraiment intéressant : avec "Revelation", le groupe hisse ses couleurs et rassemble toute la nation BLACK VEIL BRIDES sous un même drapeau, à cris de « Oh, oh ! ». À lui seul, cet hymne résume parfaitement ce qu'est BLACK VEIL BRIDES.
« Wretched And Divine » est un album très bien pensé, empreint à la fois de folie et de maturité.
