4 juillet 2014, 11:55

SLAYER + MASTODON + GHOST

@ Paris (Le Zénith)

Le moins que l'on puisse dire c'est que cette date parisienne de SLAYER ne se déroule pas dans les meilleures conditions. Deux semaines après le Hellfest, et en pleine coupe du monde de football, un soir de match de l'équipe de France, seuls les plus motivés ont fait le déplacement. Ajoutez à cela un horaire de début inhabituellement tôt... Le Zénith est loin d'être plein quand GHOST fait son entrée sur scène.


​Je pense que je ne vais pas me faire des amis, mais soyons honnête. J'étais curieuse de voir GHOST, je voulais comprendre l'engouement autour de ce groupe. Et devant le concert de ce soir, dans une salle à moitié vide... Le mystère reste entier à mes yeux. Manifestement, le groupe bénéficie d'une solide base de fans qui semblent vraiment adhérer, les premiers rangs semblent conquis. Mais en ce qui me concerne, je reste de marbre. Musicalement, je ne trouve rien de vraiment original et l'aspect visuel ne suffit pas à rattraper l'affaire... Bref, je m'ennuie. Les fans du groupes me pardonneront (peut-être), et je ne doute pas qu'ils ont trouvé le set à leur goût, mais c'est comme ça, il faut plus qu'un masque et un costume de pape pour m'exciter !


Nul besoin d'artifice d'ailleurs pour que MASTODON me rende le sourire. Grâce à un enchaînement punitif de titres où la complexité répond à l'efficacité, le groupe assomme le Zénith où la chaleur, déjà étouffante, monte encore d'un cran. Piochant indifféremment les pépites au sein des mines d'or que sont « Blood Mountain », « Leviathan », « The Hunter » et « Once More 'Round The Sun », MASTODON impose un show brutal mais maîtrisé où tous se relient au chant. Ces gars-là ne ressemblent à rien, mais en imposent et c'est tout ce qu'on leur demande.

Je ne compte plus les concerts de SLAYER auxquels j'ai assisté. Petite, grande salle, festival... Avec ou sans Dave Lombardo, avec ou sans Jeff Hanneman... J'ai vu ce groupe dans toutes les configurations possibles... Et celui-ci ne restera pas le plus marquant. Attendez avant de me fusiller, je ne dis pas que ce concert était mauvais... Loin de là... Un groupe avec autant de carrière et d'expérience derrière lui vous propose au minimum un bon best-of : « Hell Awaits », « War Ensemble », « Mandatory Suicide », « War Ensemble », « Dead Skin Mask »... Faites votre choix. Mais au regard de certaines prestations de la bande à Araya, celui-ci me laisse une impression mitigée : le job est fait, point.


SLAYER est une énorme machine de guerre bien huilée. Elle avance, implacablement, écrasant sans merci tous les obstacles. Avec Paul Bostaph de retour derrière les fûts et Gary Holt à la guitare, les péripéties de line-up sont oubliées. Le groupe assène les titres comme d'autres les baffes, retraçant toute sa discographie ou presque (pas de titre de « Divine Intervention » par exemple...). Le problème est que tout cela manque un peu d'âme. Tom Araya, souvent loquace et souriant n'assure ce soir que le service minimum, adressant à peine quelques mots au public malgré tout réceptif. Pourtant quand sur le dernier titre, « Angel Of Death », la bannière hommage au guitariste disparu Jeff Hanneman, on sent que le groupe est aussi capable de faire passer une émotion. Alors ?

Alors lassitude après des tournées trop longues ? Poids des années ? (On ne va pas se mentir, ces messieurs ne sont plus de jeunes premiers...). Chaleur impossible ? Quelles qu'en soit les raisons ce n'était pas un grand concert de SLAYER, même si SLAYER reste un grand groupe. Reste à savoir pour combien de temps il sera capable de le rester.

(Photos © Hard Force / Christophe Claude - DR)


Blogger : Juliette Legouy
Au sujet de l'auteur
Juliette Legouy
Juliette Legouy, passionnée de metal sans concession, a été un pilier essentiel de la rédaction du magazine HARD FORCE de 1996 à 2000 et a réalisé de très nombreuses interviews, des reportages et des dossiers majeurs pour cette publication.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK