Suite au "The Black Mass Tour 2014", retour sur « Fashionably Late » de FALLING IN REVERSE, groupe américain emmené par l'emblématique Ronnie Radke, ancien leader d'ESCAPE THE FATE.
Ne connaissant FALLING IN REVERSE que de nom, je me lance dans l'écoute de ce « Fashionably Late » avec pour seule certitude qu'il s'agisse d'un groupe de post-hardcore. Le premier morceau porte à le croire. Tout y est : le tranchant des guitares, le mordant du rythme, le scream. « Champion » a tout d'un titre de BRING ME THE HORIZON ou d'ASKING ALEXANDRIA. Mais c'est là qu'arrive le refrain lors duquel on bascule vers un rythme disco dansant. Tout en connaissant les compétences vocales de Ronnie, je ne m'attends cependant pas à ce qu'il se mette à rapper en plein milieu d'un tel morceau. Un deuxième album hybride qui promet donc de nombreuses surprises.
Les titres alternent entre légèreté (« Bad Girls Club », « Game Over », « Goddamn ») et rock'n'roll : on comprend le rapprochement que font certains avec BLACK VEIL BRIDES en entendant « Born To Lead » ou « Self-Destruct Personality » avec ces dentelles à la guitare, typiques de ce genre de groupes.
Le rap est très présent et le débit de Ronnie est impressionnant ; il semble même surnaturel sur « Self-Destruct Personality ». L'électro occupe également une place importante avec par exemple « Alone », un titre très hip-hop. Mais le groupe ne se cantonne pas à un seul style. Il n'a aucune limite, comme le montre « Drifter », un titre à la Johnny Cash, ou encore « Fuck The Rest », qui est un copier-coller de SIMPLE PlAN. On préférera des titres moins désinvoltes tels que « Alone » et « It's Over When It's Over ».
Remarquez que le refrain sert souvent d'accroche (« Rolling Stone », « Fashionably Late », « Where Have You Been »), et que "motherfucking" – et ses dérivés – est sans doute le mot le plus souvent utilisé sur tout l'album.
Ronnie Radke c'est à la fois un parcours chaotique et la preuve qu'on peut rebondir : « Keep Holding On » est l'une de ses nombreuses confessions. Malheureusement, bien qu'il s'en soit sorti, les marques de la drogue sont bien visibles. Et je ne sais pas s'il est à plaindre ou s'il est possible qu'un jour son passé ne lui revienne plus à la figure à chacun de ses faits et gestes. La réconciliation engagée avec Craig Mabbitt (son successeur au sein d'ESCAPE THE FATE) est peut-être un fragment de réponse.
Ronnie a visiblement encore plein de choses à dire. Son enfance (l'abandon de sa mère), son passé tourmenté (dont un passage derrière les barreaux) sont une importante source d'inspiration pour lui. La musique est sa thérapie. Ses projets solos tels que le mini-album « Watch Me (Mixtape) » – gratuit – avec « Never The Same », « Destiny », « Devil », ou encore le titre « Fair-Weather Fans », en sont la meilleure preuve et sont certainement les œuvres qu'on lui préfère. Sincères et vraies.
Mais on privilégiera tout de même l'actuel ESCAPE THE FATE, qui demeure une valeur sûre en live. Les thèmes abordés sont plus diversifiés, et ne concernent plus seulement les filles et les soirées arrosées, comme cela a été le cas par le passé. C'est sans doute triste à dire, mais le départ de Ronnie a été la meilleure chose qui soit arrivée à ESCAPE THE FATE.
