26 février 2015, 17:49

BLACK LABEL SOCIETY @ Paris (Le Bataclan)

Cher Zakk,

Le 26 février dernier, on avait un rencard toi et moi. Le premier. Je dois t'avouer que j'étais impatiente... Et un peu nerveuse aussi, vu que tu m'avais quand même poser un lapin au mois de décembre. Mais bon, je te pardonne, hein, parce que c'est toi. Et puis je n'étais pas la seule à être impatiente, si j'en juge par les quelques centaines de personnes qui s'étaient entassées dans le Bataclan. On aurait pu se croire dans le Club House des Sons Of Anarchy. Entre nous, j'ai jamais compris que tu n'aies pas fait un caméo dans cette série, après Henry Rollins, Dave Navarro ou Marilyn Manson, franchement, tu avais ta place.

En tous cas, Zakk, personne n'a jamais du te dire qu'il ne fallait pas faire attendre une dame... Trente minutes de retard... Je t'avoue que ça m'a un peu énervée, d'autant que Robb Flynn m'a fait la même en novembre avec MACHINE HEAD. Tu vois, je ne suis pas Cendrillon, je n'ai pas de carrosse qui risque de se transformer en citrouille et je ne vois pas trop comment je pourrais perdre mes Doc dans les escaliers. Ce que je sais en revanche, c'est que la dernière fois, MACHINE HEAD a méchamment amputé son set, et qu'un concert d'une heure, et bien ce n'est clairement pas assez.

Ensuite, on a bien cru qu'on allait avoir droit à un concert en ombres chinoises, elle en a mis un temps à tomber cette immense bannière aux couleurs de BLACK LABEL SOCIETY. Mais finalement, te voilà ! « The Beginning At Last », (le commencement, enfin), elle est bonne, tu as de l'humour, c'est bien. Pourtant toi et tes potes n'aviez pas vraiment l'air de comiques sur scène. C'était plutôt business business ! Le genre qui enchaîne les titres façon rouleau compresseur : implacable et sans faillir. On voulait en prendre plein la tronche, on a été servis !

Il faut aussi que je te remercie. Vous n'avez joué qu'un morceau de « 1919 Eternal », et il se trouve que « Bleed For Me » est mon morceau préféré. À partir de là, il devenait difficile de garder un œil critique et j'avoue, je me suis juste laisser porter par le show. Et finalement, c'est peut-être à cela qu'on reconnaît un bon concert. Quand on oublie les petits défauts pour juste apprécier l'ensemble. Tu vois, par exemple, ta voix était parfois un peu en retrait... Mais ce n'est pas si grave. On n'allait pas bouder notre plaisir pour si peu.
 


Tu n'es pas très causant sur scène, Zakk, en tout cas pas au début. Tu parles plus avec tes acolytes entre les morceaux qu'avec le public. Vous n'aviez pas l'air de vous ennuyer. Dis moi, Jeff Fabb, derrière ses fûts, il a du sang de pieuvre ou quoi ? J'ai du mal à croire qu'il n'ait que deux bras. Dario Lorina, il disparaît presque derrière sa guitare... mais il assure quand même. Quant à John DeServio, il semble aussi à l'aise avec sa basse que derrière un micro pour les choeurs. Vous passez une bonne soirée, nous aussi. Je stresse un peu en voyant arriver l'heure fatidique où les concerts sont censés se terminer, mais le set continue comme si de rien était. Tu es un rebelle toi ! Rien à faire des horaires, the show must go on. J'adore.

Je ne vais pas te mentir, le coup du solo de guitare de dix minutes, on me l'a déjà fait ! C'est un classique, voire un incontournable... Oui, la guitare derrière la tête aussi... Du coup, même si tu es super doué, il en fallait un peu plus pour m'impressionner. En plus, j'aurais bien voulu te voir avec ta coiffe de plumes, façon chef indien. Là tu vois, on faisait dans l'original. Et puis voilà que tu dégaines le piano, et là, je dois t'avouer que ce coup là, on ne me l'a pas fait souvent.

C'est assez planant le piano finalement. Et puis c'est l'instrument idéal pour les moments d'émotion. Parce que quand tu commences « In This River » et que la photo de Dimebag apparaît au milieu des crânes et des dragons qui décorent la scène, on a tous des frissons. Oui, même les gros balèzes qui se la jouent durs à cuire. Y'en a même qui ont les yeux qui brillent un peu. Tu sais quoi, à moi aussi il me manque ton pote. À nous tous.

Finalement, tu as quand même pris le temps de nous parler un peu. Presque à la façon gourou galvanisant ses adeptes. On est déjà tous convertis ! Au bout d'une heure et demie, les lights plein les yeux et des décibels plein les oreilles, nous nous sommes dit au revoir sous une pluie de confettis. Pour un premier rencard, t'as vraiment assuré. On va se revoir je pense. Comme on dit chez toi, the sooner the better.


Photos par Simon Pilard - Hard Force


Blogger : Juliette Legouy
Au sujet de l'auteur
Juliette Legouy
Juliette Legouy, passionnée de metal sans concession, a été un pilier essentiel de la rédaction du magazine HARD FORCE de 1996 à 2000 et a réalisé de très nombreuses interviews, des reportages et des dossiers majeurs pour cette publication.
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