8 novembre 2015, 4:47

Michael Schenker's TEMPLE OF ROCK + '77 @ Toulouse (Le Bikini)

Après Joe Satriani venu lancer l’événement, la Foire à la Guitare continue en cette fin d’année. Pour terminer la semaine, Michael Schenker vient poser son temple du rock et ses reliques au Bikini, pas trop rempli pour l’occasion. C’est vrai, l’ancien guitariste de SCORPIONS et UFO est régulièrement en tournée en ce moment et est déjà venu l’année dernière à Perpignan et Bordeaux. Ce soir, on a droit à une première partie de choix pour qui aime les groupes avec des guitaristes solistes habillés en écolier. Venus de Barcelone, les quatre de ‘77 débarquent avec un nouvel album, « Nothing’s Gonna Stop Us », et une furieuse envie d’envoyer du bois.
Le groupe catalan tire son nom de l’année à laquelle est paru un certain « Let There Be Rock » (ils devaient être tout petits, voire même pas nés) et leur musique du groupe qui a enregistré cette tuerie.



Rapidement, ils se mettent le public toulousain dans la fouille, leur rappelant le bon temps à grand coup de rock’n’roll, qu’ils jouent avec fougue dans leur jeans improbables, des sapes neuves qui ont dû être fabriquées cette année là et être congelées pendant près de 40 piges. LG Valeta le soliste est survolté. Il fait même le tour de la salle avec sa SG, comme qui déjà ? Son frère Armand, à la rythmique (tiens, tiens), chante également (là, on est assez loin de Bon Scott – c’est qu’on ne peut plus fumer comme une locomotive et boire comme un trou), pendant que Guillem le bassiste et le très jeune Andy à la batterie déroulent une rythmique surefficace. D’ailleurs, ce gamin de 20 ans qui en fait cinq de moins a un jeu formidable, c’est lui qui aurait dû remplacer Phil Rudd, tant il joue au fond du temps comme lui. Alors oui, la musique de ‘77 ressemble à l'AC/DC période Bon Scott (certains disent aussi AIRBOURNE sans rire ni bouger les oreilles), même si sur certains titres, on sent d’autres influences boogie aussi vieilles (THE SWEET, par exemple), mais c’est quand même diablement ce qu’on aime voir sur scène, de la musique qui fait remuer le tête et taper du pied.


Backdrop géant aux couleurs de son nouveau projet (MSG est enterré depuis des années), Michael Schenker est en tournée française. Pour faire le lien avec ’77, c’est « Highway To Hell » qui retentit dans la sono alors que les lumières sont éteintes, plus efficace que de balancer des intros à grands coup de nappes de synthé façon cinéma. Et là, pendant une heure et demi, c’est un best of, une équation efficace. SCORPIONS + UFO + MSG = Michael Schenker’s TEMPLE OF ROCK. De "Doctor Doctor" qui ouvre le set à "Lovedrive", en passant par quelques titres de MSG et des derniers albums de MSTR, tout y passe.

Pendant tout le concert, Michael Schenker, on est quand même là pour lui, montre qu’à 60 piges, il ne souffre pas d’arthrose, en tout cas pas dans les doigts. Le "bombardier blond" arpente à petits pas son coin de scène, un peu comme Chuck Berry ou Angus Young, mais en moins bien, devant ses deux piles de Marshall, dont une éteinte et l’autre à fond. Un grand sourire éclaire son visage et il touche de nombreuses mains de spectateurs bien trop vieux pour dire qu’ils ne se les laveront plus. Il en profite pour nous montrer son impressionnante collection de guitares, inspirées des Flying V qui l’ont rendu célèbre, on relève celle à deux manches et une autre en demi-caisse. Et il en joue toujours très bien, le bougre ! Il suffit de se plonger dans le long solo de "Rock Bottom". C’est vrai qu’on l’aimait pour son toucher si caractéristique et plein de feeling, ses soli construits comme des chansons au milieu des chansons.

A ses côtés, les deux anciens SCORPIONS, Francis Buchholz, au sourire et au brushing impeccables, et Herman Rarebell, avec sa frappe fine comme une blague de Jean-Marie Bigard, envoient une rythmique efficace et sans aucune fioriture.
Au chant, Doogie White assure, avec une présence scénique qui rappelle quelque peu Dickinson. De l’autre côté de la scène, on a du mal à entendre Wayne Findlay qui n’a pourtant pas l’air manchot, que ce soit avec sa guitare moche ou ses claviers. En tout cas, le public est ravi, renvoyé pour un moment une trentaine d’années en arrière, oubliant l’espace d’une soirée sa réunion du lendemain, comme il aurait oublié sa rédac ou son interro de maths à l’époque.


Photos : © Hard Force / Ludovic Fabre - Portfolio
 

Blogger : Philippe Dynamo
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN... Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe ! Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force... Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours. Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK