7 mai 2016, 20:11

NOW OR NEVER

Interview Ricky Marx & Ranzo


NOW OR NEVER est un groupe franco-suisso-danois fondé par le guitariste Ricky Marx (ex-PRETTY MAIDS) et le batteur Ranzo (SULTAN). Les deux protagonistes ont rapidement été rejoints par le Ronnie James Dio français, l’excellent chanteur Jo Amore, et Kenn Jackson à la basse. Le chiffre romain 2 (« II ») est le titre du second album enregistré en automne 2015 par le quatuor et coproduit par Pat Liotard. Les deux musiciens se livrent sans retenue et dans une ambiance virtuelle fun !


Quelle est l’histoire de NOW OR NEVER ?
Ricky Marx : Tout d’abord d’une longue amitié entre quatre personnes. NOW OR NEVER est né en 2012, je l’ai commencé avec Ranzo, rejoint plus tard par Jo Amore (ex-NIGHTMARE) et Kenn Jackson (ex-PRETTY MAIDS). On se connaît tous depuis au moins 25 ans, on s’est dit pourquoi ne pas monter un groupe avec de bons musicos, pas de prise de tête, que du bonheur… Et voilà, après un court moment, on est rentré en studio pour enregistrer notre premier album.
Ranzo : Ricky et moi, nous nous sommes connus à la maternelle et avons pour ainsi dire grandi ensemble, tant physiologiquement que musicalement. Ayant joué de nombreuses années avec lui pour des projets divers tels que SULTAN, entre autres, il était logique qu’il me contacte pour créer NOW OR NEVER lorsqu’il est revenu à Genève où je réside. Jo est également quelqu’un avec qui nous avions collaboré dans le passé, nous avons pris plaisir à le retrouver pour lui proposer de chanter dans le groupe. Quand à Kenn, l’aventure PRETTY MAIDS de Ricky lui a permis de le rencontrer et de fouler les planches autour du monde avec lui. Il nous a donc rejoints pour compléter la formation il y a un peu moins de quatre ans.
 

« On s’est dit pourquoi ne pas monter un groupe avec de bons musicos, pas de prise de tête, que du bonheur. » - Ricky Marx


Comment s’est fait ce second album sur le plan créatif ?
RM : Je compose soit de mon côté, soit avec Ranzo. On structure et Ranzo m’envoie une ligne de batterie puis j’enregistre tous les instruments et partage avec tout le monde. Cette fois ci, Pat Liotard (le producteur) a été en amont dans l’arrangement des morceaux contrairement au premier, donc le travail a été plus rapide et efficace, surtout au niveau des lignes de chant. Jo a aussi bien travaillé sa façon de chanter.
R : Avec Ricky, nous sommes très fusionnels musicalement et humainement parlant, chacun sait ce que va jouer l’autre avant même que cela ne se produise. Le processus de composition est donc assez rapide et naturel. Le second album a été composé durant l’année 2014, Ricky composant 90 % de la musique. Pour ma part, j’amène quelques idées que je travaille à la basse et je me charge de l’écriture de 90 % des textes. Nous travaillons généralement les arrangements ensemble sur la base de nos démos. Pat Liotard peaufine le tout en nous proposant des orchestrations complémentaires ou des lignes mélodiques.

Quelles sont les différences par rapport à votre premier album ?
R : Sur « II », le résultat est plus cohérent et l’on retrouve dans notre musique la somme de nos influences respectives, qu’elles soient actuelles (SEVENDUST, ALTER BRIDGE, RAMMSTEIN, FILTER …), ou plus classiques (PRETTY MAIDS, DEEP PURPLE, AC/DC, etc.). Nous sommes extrêmement fiers du produit fini. Le premier album regroupe des titres que nous avions composés il y a plus de 20 ans et de plus, modernes. Le panachage est plus important et ne permet pas totalement de discerner le style NOW OR NEVER que nous avons aujourd’hui. Pat a d’ailleurs été impliqué immédiatement dans la création musicale de « II ». Cependant les deux albums se complètent très bien et montrent deux facettes de notre personnalité. « II » étant plus sombre que son prédécesseur, tant au niveau des harmonies que des textes – j’ai personnellement traversé une période assez difficile, cela se ressent clairement.
RM : Je pense que la grande différence est que déjà, les morceaux ont été écrits dans la même année ce qui donne une meilleure homogénéité et une continuité dans l’album. Sinon, nous avons également changé de maison de disques, plus réactive et efficace que l’ancienne qui n’a pas du tout fait son travail.

Qui s’est occupé de l’artwork ?
RM : L’artwork a été fait par Stan W. Decker, un des meilleurs ! Son travail est grandiose, rapide et il est à l’écoute également. Il nous a aussi fait un design de T-shirt, de backdrop… Je ne peux que le recommander !!
R : Comme le dit Ricky,  Stan travaille pour les plus grands et c’est un véritable honneur pour nous que de compter parmi ses clients. A force de le contacter pour lui demander conseil ou pour lui proposer du travail, c'est devenu un ami. Ce mec est très sympa et a un humour qui colle bien avec le nôtre.

Un track-by-track de l’album ?
R : Je laisserai Ricky commenter la musique, je parlerai majoritairement des textes.

"The Voice Inside".
RM : Je l’ai composé alors même que le premier album n’était pas sorti ! Puissant, pas de chichis, direct… bien power metal.
R : Ce titre parle de la schizophrénie, de la difficulté que peut avoir un individu à prendre ses propres décisions et à s’évaluer lui-même au sein de la société. Où est le bien ? Où est le mal ?

"Sonic Ecstasy".
RM : Bon titre, puissant et tout à la fois mélodique. Notre premier single vidéo aussi.
R : Il s’agit d’un texte simple qui traite du plaisir que nous avons à retrouver notre public sur scène et de la communion qui s’opère durant un concert. La scène, c’est notre vie, notre ADN et nous voulons le partager avec nos fans.

"King For a Day".
RM : Intro néo-classique qui rentre dans un morceau puissant avec un refrain bien accrocheur.
R : Cette chanson traite du besoin de reconnaissance et de ce besoin que nous avons tous de sortir du lot pour nous sentir exister. Le phénomène “télé-réalité" actuel ne me donne pas tort. Andy Warhol parlait d’ailleurs du quart d’heure de célébrité que nous connaitrons tous, c’est un besoin un peu puéril mais quasiment incontournable qui est lié à la vie en société.

"I Shall Remain".
RM : Comme "The Voice Inside" : direct, lourd, puissant mais avec un refrain très mélodique. Assez germanique comme style.
R : Là encore, rien de très gai puisqu’il s’agit de la crainte de ne rien laisser derrière soi après sa mort. La seule trace qui restera sera au travers du souvenir que tu vas laisser à tes proches et de cette éventuelle transmission de génération en génération. Il convient donc d’être quelqu’un de bien de son vivant.

"I’ll Be Waitin’".
RM : C’est une power ballad qui est aussi notre premier single. Le morceau allie autant la mélodie que la puissance d’un refrain accrocheur.
R : Un titre écrit pour mon épouse. Elle pense que nous avons déjà vécu plusieurs vies ensemble, cette idée me séduit et j’ai imaginé un amour qui traverserait le temps et les époques. Je suis assez terre à terre sur le plan des croyances mais j’avoue que cette perspective me séduit beaucoup.

"The Answer".
RM : Autoroute de metal, tu en prends plein la poire mais t’es content !!
R : Aujourd’hui, chacun avance comme il peut, mais vers quoi ? Y a-t-il un sens à la vie que l’on mène ? Pourquoi faire les choses que nous faisons au quotidien sachant que la majorité du temps, elles ne nous enrichissent pas ? Une réponse serait la bienvenue.

"Revolution".
RM : Ce morceau est un peu différent, il est assez du style FILTER que nous aimons bien avec Ranzo, un passage un peu prog, une batterie monstrueuse, ça déboîte un max !!
R : La planète se meurt à cause de nous. L’homme aura décimé la majorité de ses ressources en à peine un siècle. Notre espèce est condamnée à disparaître à courte échéance car nous sommes totalement incapables de modifier notre mode de vie afin de stopper ce gâchis. Une vraie révolution basée sur une prise de conscience collective est urgente mais je doute que nous ayons cette sagesse malheureusement.

"Save Me".
RM : Un long et puissant morceau qui démarre tout en douceur mais qui explose harmoniquement, un style plus ALTER BRIDGE… Plus de 7 minutes de bonheur .
R : La précarité de l’emploi et la fragilité de notre économie m’ont fait souvent me demander : « Et qu’arriverait-il si je perdais tout, si je devais vivre dans la rue comme les sans-abris ? » Ce titre parle donc du regard – parfois dédaigneux – que l’on a sur ces gens qui, ne l’oublions pas, sont exactement comme nous et à qui le destin n’a pas fait de cadeau. Derrière l’apparence, il y a une âme et un cœur.

"Feel Alive".
RM : Energie et puissance, deux mots comme “Feel Alive”.
R : Ce que ne dit pas Ricky, c'est que sur le plan musical, c’est un titre qui a été construit sur la base de l’un de mes riffs de basse et sur une rythmique de batterie plutôt rapide et hachée. Le texte explique qu’il est souvent difficile de trancher dans la vie. A force de réfléchir, on n’agit pas et on reste sur le quai à regarder passer le train. Pour se sentir vivant il faut se dire: « OK je me lance, je n’ai rien à perdre. Echouer, c’est apprendre, donc je ne risque rien à tenter à tenter mes expériences. Le regret est en revanche très destructeur ».

"Till The End Of Time".
R : Un morceau que j’ai écrit pour ma compagne, Vick. C’est une ballade acoustique avec une fin orchestrale et un bon long solo comme on les aime, et Jo la chante merveilleusement bien.
 

« Aujourd’hui, je suis un inconditionnel de groupes tels que SYMPHONY X, ADRENALINE MOB, GHOST, EVERGREY, REDEMPTION... » - Ranzo


Quelles sont vos principales influences musicales ? Qu’écoutez-vous en ce moment ?
RM : J’écoute de tout, du vieux, du neuf… Je peux écouter un bon disque de JOURNEY puis un de SEVENDUST, en passant par RED HOT CHILI PEPPERS ou AC/DC ou bien encore BLACK STONE CHERRY . Ce que j’aime bien dans un bon morceau, c’est le fait qu’il groove, qu’il allume bien...
R : Pour ma part, j’ai été amené à aimer la musique avec des groupes comme RAINBOW, KISS, DEEP PURPLE ou QUEEN. Aujourd’hui, je suis un inconditionnel de groupes tels que SYMPHONY X, ADRENALINE MOB, GHOST, EVERGREY, REDEMPTION... Hors de ce contexte, je suis un énorme fan de Jorn Lande, le seul mec qui me donne encore la chair de poule aujourd’hui.

Quelles sont vos activités à côté de NOW OR NEVER ?
RM : Penser à NOW OR NEVER (rires), se détendre en famille, composer. Mais de toute façon, Carpe Diem (“cueille le jour”, c'est-à-dire profite de l'instant présent).
R : J’ai, pour ma part, été dirigeant dans la grande distribution “culturelle” durant de nombreuses années. J’ai stoppé cette activité pour garder ma santé mentale intacte, me rapprocher de ma famille et me donner plus pour la musique.

Y-a-t-il des dates de concerts prévues ?
Le 26 mars nous étions au Rat’s à Puget-sur-Argens et quelques dates au Danemark en mai pour le Nordic Noise Rock Festival, le 14, avec Mike Tramp, MUSTASCH, THE TREATMENT..., et puis quelques confirmations qui devraient arriver sous peu. On travaille dessus actuellement pour en faire plein d’autres.

Avez-vous d’autres compos au chaud ?
RM : Je recommence tout doucement à composer de nouveaux morceaux mais actuellement, ma préoccupation première est le live et que les prochains concerts soient les meilleurs possible.
R : Nous n’avons pas vraiment de titres non exploités dans les tiroirs. Si un morceau ne figure pas sur l’un de nos albums, c’est qu’il est clairement moins bon que les autres, on l’abandonne purement et simplement.

Si vous deviez faire cinq reprises, ce serait sur quelles chansons? Et pourquoi ?
RM : Oups… Je ne suis pas bon en reprises (rires). Ce n’est pas mon truc, je ne suis ni assez patient, ni bon pour reprendre note à note un morceau, même si nous reprenons actuellement "Rock The House" de PRETTY MAIDS… donc joker !
R : Je souhaiterais que le groupe reprenne "Pandemonium" de PRETTY MAIDS pour la filiation NOW OR NEVER / PRETTY MAIDS. Un titre de DIO, n’importe lequel, car Jo les interprète à merveille ("We Rock" pour moi), "Burn" de DEEP PURPLE pour avoir le plaisir de jouer cette magnifique partie de batterie de Ian Paice. Par plaisir purement égoïste, je souhaiterai reprendre "Stargazer" de RAINBOW (un pur chef-d’œuvre) et un titre de DREAM THEATER pour me donner un bon coup de pied au cul sur le plan technique.

Un mot pour les metalheads ?
RM : J’espère que cet album, « II », va vous plaire ! En tout cas, j’en suis très fier et je me réjouis de vous voir lors d’un concert et boire une bonne pinte avec vous après le show. Keep Metal !
R : C’est très convenu mais je ne vois rien d’autre à leur dire qu’un immense merci. Sans les gens qui nous suivent et nous écoutent, nous ne sommes rien. J’espère pouvoir compter sur vous en nombre lors de nos prochains concerts et avoir la chance de faire personnellement votre connaissance. Beaucoup de mes nouveaux amis sont des fans.


Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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