22 mars 2016, 19:30

AMON AMARTH

Interview Johan Hegg & Johan Soderberg


« Jomsviking » - ou plutôt le dixième album des Suédois AMON AMARTH - est prêt, une fois n’est pas coutume, à conquérir la sphère metal, si les Dieux le veulent. La recette ne change pas : des tubes lourds et mélodiques à profusion, dont certains sont clairement calibrés pour la scène et promettent des prestations toujours aussi efficaces. Et ceci, malgré la perte de leur batteur emblématique Fredrik Anderson, qui constitue le premier changement de line-up depuis 1998. Toujours dans l’attente de son remplaçant effectif, le rouleau-compresseur viking n’est pourtant pas prêt de raccrocher et semble en pleine forme pour entamer un nouveau cycle d’aventures, aux quatre coins de la planète. Celui-ci commence d’ailleurs le 23 mars à Paris, pour une date intimiste archi-complète au Divan du Monde, rodage en petit comité avant de s’attaquer à de plus larges audiences. Audiences qui ne laissent plus de doute quant à la popularité d’un groupe qui constitue à présent une tête d’affiche de choix pour de nombreux festivals européens, pour ne pas citer nos Hellfest et Download français.
Rencontre avec Johan Hegg et Johan Söderberg, mi-janvier à Paris ; alors que ni l’artwork ni la première vidéo, qui a depuis beaucoup fait parler d’elle, n’ont encore été révélés.


Vous avez été extrêmement discrets concernant ce nouvel album. A ce jour (18 janvier) je n’ai aucune idée de l’artwork par exemple…
Johan Hegg : Ah, mais ça, c’est parce que nous sommes scandinaves. Si nous n’avons rien à dire, on se tait et on se contente de boire ! Il n’y a pas besoin 
de parler quand il n’y a rien à dire (rires)

Certes, mais je suis sûre que vous avez tout de même quelques petites choses à nous raconter !
JH : Jusqu’alors il n’y avait pas grand chose à raconter. Nous voulions nous concentrer sur l’écriture de cet album plutôt que de poster de petites choses sur Facebook, par exemple. Cela n’en vaut pas vraiment la peine ; il vaut mieux attendre. Beaucoup de groupes sont sans arrêt en train de promouvoir des choses qui ne sortiront en réalité qu’une année ou une année et demie plus tard. Et au moment où l’album est enfin disponible, les gens sont déjà passés à autre chose…

En effet, la seule chose que nous avons pu trouver de la part du groupe pendant la période d’enregistrement, c’est un tweet racontant que vous étiez dans une petite maison dans les bois…
JH : C’est ma faute ! (rire) Je suis le seul du groupe qui n’arrive pas à se taire. Ce n’était pas l’enregistrement en réalité lui-même, mais plutôt une mise en commun de nos idées. Ce n’était pas tout à fait déjà de l’écriture, mais plutôt un moment cool et je me suis emballé. En fait, on était simplement en train de traîner ensemble !
Johan Soderberg : Et essayer de répéter en même temps, avec cette base d’idées.
JH : Rien de très sérieux donc.

Donc, vous n’avez effectivement pas enregistré cet album au milieu des bois !
JS : Non, on a enregistré au Royaume-Uni, au Backstage Studio, tout comme notre dernier album « Deceiver Of The Gods ».
JH : Toujours avec Andy Sneap.

Vous avez l’habitude des enregistrements. Est-ce que votre manière de faire a changé dernièrement ?
JH : Il n’y a pas eu de grosse différence lors de l’enregistrement. En revanche, l’écriture à été différente en raison du concept de cet album. C’était donc d’autant plus important que nous travaillions la musique sur ce disque comme un tout, et de s’assurer que les titres et la musique allaient de pair avec les paroles. Nous avions très peu de latitude pour changer les paroles. Dans le passé, si un morceau prenait une certaine tournure, nous changions les textes. Mais cette fois-ci, nous devions voir comment nous pouvions changer la musique plutôt que les textes. Bien sûr, les paroles ont parfois été modifiées, mais nous devions conserver le même contenu, la même histoire.
 

"C’est toujours difficile de savoir quels seront les morceaux que les fans vont préférer" - Johan Hegg / AMON AMARTH



 

« Jomsviking » est moins tourné vers les Dieux nordiques en tant que tel, mais s’intéresse plutôt à l’épopée d’un seul homme. C’est un peu différent de ce que vous aviez l’habitude de faire auparavant, non ?
JH : Nous avions déjà écrit des choses qui étaient historiquement orientées par le passé, mais c’est effectivement la première fois que cela concerne un album entier. J’ai écrit toute l’histoire, qui est en fait un script de 140 pages. Cela parle aussi de rêves et de prémonitions, de Dieux et de dragons, mais c’est plutôt quelque chose que… Cela tient plutôt des visions et du rêve que d’événements factuels. L’histoire est basée sur un homme et une femme qui sont séparés prématurément. J’ai utilisé la saga des Jomsviking (ndlr : saga islandaise racontant l’histoire de mercenaires nordiques des IXe et Xe siècles) comme toile de fond. Le personnage principal est un de ces Jomsviking. Mais c’est effectivement plus orienté historiquement.

Johan Hegg, tu as joué dans le film "Northmen" sorti en 2014 et tu apparais également dans le dernier clip des Norvégiens AUDREY HORNE. Certains passages de ce nouvel album, « Jomsviking », sont également très cinématographiques. Doit-on y voir un lien ?
JS : C’est quelque chose auquel nous avons pensé lors du processus d’écriture, de regarder cet album comme une sorte de film et d’essayer de le composer comme une bande-son.
JH : Cela compte également, puisque nous avons imaginé le concept de l’album et écrit l’histoire comme un vrai script de film. La musique doit donc évidemment accentuer les sentiments et l’histoire écrite, donc c’est important que la musique porte réellement l’histoire.

On entend la voix féminine qu’une seule fois au cours de l’album. D’ailleurs, qui est-ce ?
JH : Doro Pesch. La raison pour laquelle on n’entend la voix féminine qu’à une seule reprise, c’est parce que le personnage principal reste cet homme, bien qu’elle joue un rôle important dans l’histoire. C’est le moment capital où ils se retrouvent, c’est une partie très importante de l’histoire et si vous écoutez attentivement les paroles, c’est en fait une conversation qu’ils sont en train d’avoir, mais ils ne se parlent pas directement, car ils ne se trouvent pas au même "niveau". C’est une manière de mettre en évidence qu’ils ne voient pas les choses de la même manière : elle n’est pas intéressée par lui. Il a une vision d’elle où elle veut venir le rejoindre, mais en réalité elle n’est pas intéressée. C’est donc une chanson particulière. Sa présence est importante pour souligner l’épreuve qu’il traverse. D’autre part, nous avons délibérément choisi de nous concentrer sur le personnage principal, pas seulement parce que c’est un homme, mais surtout parce que nous voulons pouvoir être capables de jouer tous les titres sur scène. Ce serait difficile de devoir constamment interagir avec Doro ! (rires)
 

Est-ce une version scandinave de l’épopée d’Ulysse ?
JH : Oui. Enfin, c’est de l’Histoire Viking puisque les Jomsviking étaient un groupe de mercenaires. Leur port d’attache se trouvait dans ce qui est aujourd’hui la Pologne du nord. Le terme de Viking désignait en fait des groupes de personnes transitant dans la mer baltique, et qui se sont ensuite établis dans toute l’Europe du Nord.

En parlant des différents morceaux, vous venez de dire que vous avez besoin de les composer de manière à être capables ensuite les réinterpréter fidèlement live. Est-ce que vous avez déjà une idée du titre qui sera probablement l’hymne sur cet album ?
JS : Je pense savoir de quoi tu parles !
JH : On ne donnera pas de noms ! (rires) Je pense que nous en avons en fait quelques-uns.
JS : "Raise Your Horns" en est probablement un.
JH : Je dirais que nous en avons au moins trois qui seront très certainement présents sur toutes nos set-lists.
JS : De futurs classiques.
JH : Et peut-être quatre autres qui sont aussi puissants, et que nous ferons probablement tourner, mais c’est toujours difficile de savoir quels seront les morceaux que les fans vont préférer. On essaie de voir ce que nous disent les personnes autour de nous, mais ils ont tous des suggestions différentes… C’est vraiment compliqué.

Si vous deviez choisir le titre qui a été le plus intéressant à écrire et enregistrer ou celui qui a été le plus surprenant à mettre en forme, duquel s'agirait-il ?
JH : Pour moi, ce serait "A Dream That Cannot Be" où apparait Doro. Il a été le plus intéressant à écrire puisque nous n’avions jamais fait auparavant un morceau avec du chant féminin. Mais également la manière dont les paroles sont venues, nous en étions satisfaits, tout autant que de la prestation de Doro, la façon dont elle les interprète. Je trouve cela génial. Un autre titre qui m’a vraiment surpris, c’est "The Way Of Vikings" car au début, je n’étais vraiment pas satisfait de ce titre. Je n’arrivais pas à avoir le bon feeling dessus. Je me disais : «Mmmm… Elle craint, je ne veux pas de cette chanson », et puis tout d’un coup, la mélodie vocale m’est venue à l’esprit et je me suis alors dit : « Oui, ça pourrait vraiment être top », et je me suis mis à l’adorer. Ce qui m’a tout de même surpris. Il n’y avait pas grand chose à changer au final, j’avais simplement besoin de trouver les bonnes paroles. Les choses ont vraiment pris une tournure différente une fois que j’ai eu les paroles en tête.
JS : Je dirais que "The Way Of Vikings" était un titre un peu médiocre à son début mais une fois que les paroles sont arrivées, le morceau s’est littéralement transformé en l’un de nos meilleurs titres, selon moi. Comme il est assez répétitif et en quelque sorte monotone, ça permet de faire ressortir complètement les paroles.
JH : Oui, la manière dont c’est arrivé est assez spéciale puisqu’on essayait de trouver un motif pour ce morceau, un motif vocal ou un phrasé et je n’avais rien. Et puis tout d’un coup... Pouf ! Voilà, c’est ça. C’est juste venu comme cela : pouf !

Tout le monde aimerait savoir ce qu’il en est du changement de batteur au sein du groupe. Où en êtes-vous ?
JS : Nous avons travaillé avec un ami de longue date, Tobias Gustafsson (ex-VOMITORY et ex-TORTURE DIVISION. Ndlr : TORTURE DIVISION ou l’un des meilleurs groupes de death suédois). C’est un mec très positif et créatif, il apporte beaucoup d’idées. Cela a été un plaisir de l’avoir comme batteur de session pour cet album.
JH : Oui, je trouve aussi que c’était très bien de travailler avec lui. Mais pour une solution permanente, c’est toujours en cours. Il est extrêmement important que nous ayions la bonne personne pour ce poste, car quand on est dans un groupe tel que le nôtre, on vit les uns sur les autres pendant sept ou huit mois par an. Il est absolument nécessaire de bien s’entendre, et ce n’est pas qu’une question de musique ou que l’on soit capable d’assurer la chose, c’est aussi une question de tempérament, de ce que la personne est vraiment. Donc, on ne veut pas précipiter les choses, nous voulons d’abord être sûrs d’avoir trouvé la bonne personne.
JS : Nous avons commencé à répéter avec une personne, je pense qu’il sera avec nous sur la tournée à venir, la première tournée de ce nouvel album et on va voir comment il s’entend avec tout le monde.

Effectivement, c’est difficile de le savoir avant…
JH, JS : Eh oui !
JH : Je pense que nous sommes "metalement compatibles". (rires). Il semble qu’il soit, et tout le monde à qui j’en ai parlé l’a également dit, une personne bien, un mec cool, donc ça devrait normalement fonctionner.
 

Avez vous lu cet article sur Metalsucks, publié il y a 8 ou 9 mois, qui spéculait sur qui pourrait bien être le nouveau batteur d’AMON AMARTH ? Les suggestions allaient de Chris Adler (LAMB OF GOD) à Martin Lopez (Ndlr : OPETH, et déjà batteur d’AMON AMARTH entre 1996 et 1998)…
JH : Ah, non , nous ne l’avons pas vu. C’est drôle de voir que les gens spéculent là-dessus. Pour nous, cela n’a jamais été une question de noms, de gros noms. D’ailleurs je ne suis pas sûr de savoir si notre gars est connu ou pas. (Ndlr : au moment où vous lisez ces lignes, le choix sera forcément fait pour le concert du Divan du Monde, on attend donc un update sous peu).
JS : Ce n’est pas un batteur très connu.
JH : Mais c’est un bon batteur et il semble être une bonne personne. C’est ce qui compte.

Après toute cette période de promotion, « Jomsviking » sort le 25 mars. Est-ce que vous ressentez toujours une certaine pression par rapport à ce que vos fans vont bien pouvoir dire ou vous préférez suivre tranquillement votre propre chemin ? (ndlr : Cette interview a été précisément réalisée quelques heures avant que l’espiègle trailer du nouvel album, justement en lien avec les innombrables trolls dont est victime le groupe, ne soit mise en ligne. La question a été rapidement abordée pendant l’interview mais est déjà rendue obsolète).
JH : Eh bien, forcément on a une idée de ce que les fans vont pouvoir dire ou penser, mais nous n’avons jamais écrit et composé de morceaux ou d’albums pour d’autres personnes que nous-mêmes. On écrit la musique que nous voulons écrire et nous n’avons que faire de ce qu’un label ou qui que ce soit d’autre peut nous dire. C’est ce en quoi nous croyons. Et si personne n’aime, au moins, à nous cela nous plait. (rires) Mais jusqu’à présent, nous avons été suffisamment chanceux pour combler nos fans et en gagner de nouveaux à chaque sortie. C’est peut-être même l’album le plus puissant que nous ayons réalisé jusqu’à présent. Et bien qu’il contienne de nouveaux éléments et de nouveaux angles d’approche, musicalement parlant, je ne pense pas que nos anciens fans seront déçus. Je pense que d’un autre côté, nous aurons également la possibilité d’en convaincre de nouveaux.

A propos de vos projets de tournée, vous serez de retour en France, entre autres, pour le Download et le Hellfest…
JH : Oui, ça va être fun. Le Hellfest est toujours réussi, c’est un superbe festival. Pour le Download, bien que ce soit la première fois en France, les personnes derrière ce festival sont des gens expérimentés, donc je suis sûr que ce sera également réussi. IRON MAIDEN y joue, donc bon…

Quand vous vous préparez pour une tournée, comment cela se passe-t-il en amont ? Vous pensez également à l’éclairage scénique, à ce qui va se passer pendant les concerts ? Tout le monde discute de cet aspect ou vous avez généralement déjà des idées bien arrêtées ?
JH : C’est un grand débat où tout le monde se lance de la merde dessus. (rires). Cela diffère de temps en temps, mais nous discutons de tout. On ne rentre pas forcément dans les détails des lights par exemple, mais en ce qui concerne la disposition de la scène et ce qu’on met dessus, on a complètement notre mot à dire sur ce qui s'y passe. Après tout, nous proposons quelque chose de visuel qui doit aller avec notre musique, c’est donc crucial pour cette raison. Cela ne veut pas dire qu’on est toujours d’accord. Mais nous sommes une démocratie. Au moins trois personnes doivent être convaincues de la chose pour qu'elle soit validée !
 

"Pourquoi, dans un aussi grand pays comme la France, avec tellement de metalleux, on ne joue pas plus ?" - Johan Hegg / AMON AMARTH



Quelle relation entretenez-vous avec la France ?
JH : Nous y avons fait de très bons shows avec le dernier album, des concerts superbes. Nous n’avions pas joué à Paris cette fois-là et en avions fait un choix délibéré, car nous avions déjà joué dans la capitale sur cette tournée. Cela nous semblait mieux de… Il y a quelque chose qui nous intriguait : la France est un grand pays et pour une raison étrange, on nous présentait les choses comme si seule Paris avait dû compter, et puis c’est tout. Alors, nous nous demandions pourquoi... Nous-même et notre management ainsi que notre agent avons décidé qu’il fallait faire plus de concerts en France. Mais on nous répondait : « Mmmm, vous savez blablabla », essayant d’esquiver la chose, « c’est vraiment difficile à mettre en place blablabla. ». N’importe quoi ! Ils ont fini par nous booker une tournée et nous avons pu jouer dans de plus petites villes. Et c’était fantastique.

Vous n’êtes pas les seuls à avoir eu cette idée. GHOST, par exemple, a récemment fait la même chose…
JH : Je sais. Mais le truc c’est que, quand nous avons fait cela, personne d’autre ne l’avait encore tenté. A présent, GHOST s’y est mis et je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi dans un aussi grand pays comme la France, avec tellement de metalleux, on ne joue pas plus. C’est stupide. De manière générale, on y fait quatre concerts assez facilement mais si on poussait un peu, on pourrait en faire une dizaine. Je pense que c’est une question de volonté. Nous voulions vraiment le faire, y avons poussé notre agent, et finalement nous y sommes arrivés. Nous avons à présent un nouvel agent, donc il y a des chances que cela aille encore mieux par la suite.

Est-ce une situation identique en Suède ?
JH : C’est à peu près la même chose. Il est très difficile d’avoir des concerts dans les différentes parties du pays. En général, un groupe va jouer à Stockholm, Göteborg, peut-être Malmö. Mais dans la ville où je vis, qui est une ville de petite taille, nous avons cependant quelques concerts : IN FLAMES par exemple a joué devant 1500 personnes et c’était un bon concert. MOTÖRHEAD s'y est également produit devant presque 3000 personnes. Il est donc possible de jouer ailleurs. Un peu plus loin, à deux heures de chez moi, se trouve une autre ville où il y a aussi quelques concerts et il n’est pas rare d’y rassembler un millier de personnes…


AMON AMARTH est le 23 mars au Divan du Monde à Paris pour un concert à guichet fermé, deux jours avant la parution chez Sony / BMG du nouvel album : « Jomsviking »​.


Blogger : Leonor Ananké
Au sujet de l'auteur
Leonor Ananké
S'arrêter d'headbanger pour prendre des photos avec un gros appareil au milieu de la folie des concerts : un peu étrange, non ? C'est également ce que pense Leonor en commençant à écrire ses premiers live-reports qu'il faudrait bien illustrer. En peu de temps, c'est devenu quelque chose de naturel et d'exaltant… Jusqu'à ce qu’elle ne puisse plus s'imaginer se déplacer pour un concert sans prendre avec elle son reflex... en plus de sa paire de cheveux. Faire vivre le metal à travers sa dimension visuelle est devenu un véritable activisme, sans pour autant s'empêcher de continuer à réaliser chroniques, live- reports et interviews en secouant toujours aussi frénétiquement la tête.
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