16 mars 2016, 19:22

SIKTH

"Opacities"

Album : Opacities

On pensait le groupe SIKTH fini depuis l'annonce de leur split en 2008 mais il y a peu, ce groupe prometteur et fer de lance de l'approche moderne du metal du début des années 2000, est revenue avec le saisissant « Opacities ».
Avant de se plonger dans le contenu musical, un mot sur l'artwork signé par l'artiste anglais Dan Mumford à qui l'on doit des visuels pour THE HELL ou des affiches inédites pour la sortie iMAX du dernier Star Wars (attention, placement de produit : « L'Eveil de la Hard Force »). L'image parle d'elle même, un dessin riche et haut en couleur, old-school et rappelant l'univers de Philipe K. Dick.
Avant « Opacities », SIKTH c'est deux albums qui auront amené les Anglais à être cité comme référence et leur ont permis d'être considéré comme groupe culte, si ce n'est bankable, aidé par les nombreuses tournées données à travers le monde pendant leur première période d'activité.
En 2008 le duo de chanteurs Mikee Goodman et Justin Hill quitte le navire et le groupe s'arrête après la sortie du salué « Death Of a Dead Day » puis démarre un hiatus qui prendra fin en 2013 avec le retour de la formation sur scène. De fil en aiguille le projet reprend vie et annonce en 2015 la sortie d'un EP : « Opacities ».
Premier constat, SIKTH n'a pas perdu de sa fougue caractérisée par des guitares virtuoses, un duo de chanteurs à l'interprétation schizophrénique et des passages propices au cassage de nuque chronique. Chronique ? Oui avec cet EP, pourtant très fourni, on a forcément un goût de reviens-y à la fin de l'écoute des six titres (dont la durée tourne autour des 30 minutes quand même). C'était déjà le cas sur « Death Of a Dead Day », SIKTH, au travers de ses productions c'est à chaque fois une invitation au voyage dans l'inconnue avec ses turbulences violentes ("Behind The Doors"), ses passages en apesanteur évanescent ("Days Are Dreamed") et ses loopings virtuoses ("Philistine Philosophies").
La production est très soignés si bien qu'à chaque écoute on découvre de nouvelles fioritures et des arrangements vraiment pertinents qui font de SIKTH un groupe très prodigieux en terme de song-writting empruntant autant aux univers jazz-fusion, rock-prog' que death-metal. Le tout est ultra-technique mais reste aussi très abordable grâce à des structures couplet/refrain qui ne perdront pas l'auditeur mais au contraire, lui tamponneront certaines mélodies en tête.
De part la richesse de ses ambiances mais aussi l'interprétation sous acides des deux chanteurs, SIKTH à ce côté expérimental qui tombe malheureusement dans ses travers dans la deuxième partie de l'EP avec le spoken-word "Tokyo Lights" qui casse un peu (trop) le rythme au milieu de toutes ces chansons, d'autant plus que cet enchaînement des titres ferait presque passer les deux morceaux suivants comme étant en dessous du reste alors qu'ils sont très bons malgré des directions un peu différentes que celles prisent au début.
Pour résumer, « Opacities » commence très très fort, en nous emmenant sur les chemins déjà arpentés sur un titre comme "Bland Street Bloom" issu du précédent album puis arrivé au plus haut de son intensité ("Under The Weeping Moon") retombe d'un coup sec avec "Tokyo Lights" avant de reprendre des sentiers connus ("Walking Shadows") puis de conclure sur le très LEPROUSien "Days Are Dreamed" qui conclu magnifiquement cet EP.
SIKTH n'a rien perdu de son génie et signe avec « Opacities » un retour en force qu'on souhaiterait maintenant voir se concrétiser avec un nouvel album.

Blogger : Pierre Lbllf
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