25 février 2016, 11:24

CROSSFAITH

+ THE ONE HUNDRED @ Strasbourg (La Laiterie - Club)

Jeudi 25 février, les Japonais venus d’Osaka entament leur tournée européenne par le club de la Laiterie de Strasbourg. Déjà renommés dans les pays voisins, la France demeure une terre à conquérir et on sait que le public n’est pas des plus aisés à mettre dans sa poche. Environ 200 personnes dans une boîte à sardines, ce sont les conditions d’extrême proximité qu’offrent le club. Rien à voir avec les foules immenses qui les ont acclamés dans les festivals internationaux. Quoique, après réflexion... c'est la même énergie mais en "très très" concentrée qui va déferler sur nous ce soir !

En guise de première partie (30 minutes ! A peine le temps de s'échauffer, dommage), nous découvrons les très sympathiques THE ONE HUNDRED, un groupe londonien d’electro-metalcore, à suivre de très près. Ils n’ont édité pour l’instant qu’un seul mais très bon EP. Nous leur souhaitons de poursuivre et de percer au grand jour. Le public a en tout cas apprécié.
 

Après 40 minutes de réglages, le groupe souhaite très certainement que le rendu soit parfait, il est 21h40 quand déboulent les furieux de CROSSFAITH. Et autant le dire sans détour, c’est l’enfer qui nous attend dans le club !
Petite introduction du dernier album, puis on prend plusieurs morceaux de « Xeno » dans la tronche, on sent des fourmis venir squatter nos baskets, tout le club est entré en ébullition en quelques notes à peine. Ce dernier disque passe magnifiquement l'épreuve du live, il est représenté par pas moins de 7 titres, tous excellents. S'ajoutent les incontournables « Apocalyse », dont “Eclipse” qui embrase tout le public, quel morceau ! Personne ne reste figé. Le son est nickel, les cinq gaillards sont maîtres de la scène. C’est très beau, Kenta, le chanteur se donne à fond, serre les mains des premiers rangs, un réel frontman. Le guitariste et le bassiste ne sont pas en reste, parcourant la scène et distribuant de la bonne humeur en riffs. Ils ont la banane, nous aussi.

Qu'en est-il du terrible “Wildfire”, single qui fait un tabac dans les medias spécialisés, mais qui est joué sans la présence du charismatique chanteur de SKINDRED ? Ma foi, Teru le claviériste, qui est un des piliers du groupe avec son allure techno-punk et sa bouteille de whisky en main, s'en sort avec les honneurs pour assurer le duo avec Kenta. C'est bien du "feu sauvage" qui nous est servi.

Le rappel arrive et on voit le batteur s'éclater tel le dingue dans le “Muppet Show”. Je déteste les soli de batterie mais là, honnêtement, c'est parfait. Vient alors “Omen”, une reprise de PRODIGY et tout le public est invité à s’accroupir pour se relever d’un bond. La fête atteint son paroxysme, tout le monde danse à l’unisson. Pour finir, CROSSFAITH nous envoie “Monolith”, issu de son premier LP, et c’est un final grandiose avec des acclamations méritées.

Au bout d'1h10, CROSSFAITH nous a servi des décibels, du metalcore à la sauce electro mais aux riffs résolument metal, cinq walls of death, autant de circle-pits, les baskets ont bien fumé, en bref c'était un merveilleux moment. Une “Devil’s Party”, comme la chanson éponyme. Les gars de CROSSFAITH ont gagné un capital sympathie indéniable auprès de l’audience, les spectateurs sont tous sortis avec le sourire.

Difficile de poster ce papier au lendemain des attentats du 22 mars. Après une longue réflexion, je me dis que c'est peut-être aussi le meilleur moment : montrons notre amour de la vie et de la culture quand d'autres tentent de nous plonger dans les ténèbres.


Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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