C’est le troisième album pour les Américains GHOST BATH chez Nuclear Blast Records et on peut dire qu’il est déstabilisant. A voir la pochette de l’album empruntée à Luiz Gonzales Palma, à la fois intrigante et sombre, on a envie de s’immerger dans cette humeur empreinte de tristesse. Mais à l’écoute, le meilleur côtoie le beaucoup moins bon. En effet, après une intro simple, voire simpliste, faite d’arpèges sans grande contenance, on enchaîne sur le titre "Golden Number" qui sait, lui, accrocher l’auditeur. Un black metal rapide, dépressif, me rappelant le "Moondance" de SUMMONING (1995) dans son envolée true black où les vocaux hurlent une détresse incommensurable et infinie. Avec des passages plus lents, et donc plus mélancoliques, on retombe dans le pathos, on mesure l’introspection. Et la fin au piano permet une descente tout en douceur, une mise en abyme du titre. Non vraiment, une claque tant par la beauté que par la puissance.
"Happy House" est moins prenant, un black metal sympa, sans plus et "The Silver Flower Part 1", mélodique, instrumental, ne nous emmène pas loin, en tout cas ne prend pas aux tripes. Ce doit être le contre-effet du deuxième titre, peut-être trop engageant pour laisser une place de choix aux morceaux suivants. Heureusement, "The Silver Flower Part 2" reprend les bases de "Golden Number" et, malgré des transitions de piètre qualité, on retrouve un black metal assez bien ficelé, qui manque néanmoins de consistance. C’est vraiment avec "Death And The Maiden" que l’on retrouve un GHOST BATH intéressant. Les riffs de guitare sont cette fois bien placés et les vocaux hurlés prennent toute leur amplitude. Le rythme est soutenu et il n’y a aucune pause inutile. La dernière "Ascension" permet alors de marquer l’auditeur, on en oublie presque que la moitié de l’album est plutôt pauvre. Ce dernier titre est puissant, un tsunami de riffs de guitares et une batterie ultra-rapide. Des passages lents avec des solos inspirés bien que basiques. Le titre est un peu décousu mais nous laisse partir sur une impression finalement plutôt positive, pourtant pas acquise d’avance.
On a donc au final un album qui aurait pu être une révélation pour la scène black metal mais GHOST BATH manque encore de maturité et de technique. Affaire à suivre car il est de bon augure pour la suite si le groupe est capable de nous présenter des titres moins irréguliers dans leur contenu. Espérons que « Moonlover » marque le début d’une carrière fructueuse.