28 avril 2016, 13:51

NOKTURNAL MORTUM / GRAVELAND

"The Spirit Never Dies"

Album : The Spirit Never Dies

Voici sorti chez Heritage Recordings, le split NOKTURNAL MORTUM / GRAVELAND qui comprend trois titres de chaque groupe. Enfin, plutôt un instrumental et deux titres pour chacun. Ce qui rend le concept un peu décevant puisque l’auditeur a juste le temps d’avoir l’eau à la bouche avant de passer au groupe suivant, ou au néant. En même temps, c’est un peu le principe du split non ?  « The Spirit Never Dies » est en fait une sorte de bande-annonce d’un futur et tant attendu NOKTURNAL MORTUM, qui n’a rien amorcé depuis « The Voice Of Steel » en 2009 et d’un GRAVELAND, qui espérons-le, sera plus ambitieux que ce qu’il nous présente ici.

Commençons par NOKTURNAL MORTUM et  "Нескореним" , instrumental intéressant mais déjà présent sur l’album « NeChrist », paru en 1999. "Східний злам" ensuite est tout à fait dans la lignée du groupe, un black metal atmosphérique lourd, mélodique, bien construit, assez brutal, je dirais même brut, comparé à ce que nous propose les Ukrainiens en tant normal. Notamment la fin de la chanson où le côté envoûtant est remplacé par la puissance guerrière. La réelle surprise vient du troisième morceau, une petite pépite perdue au milieu de banalités. Une finesse dans l’écriture, des guitares heavy, des vocaux hurlés puis parlés/growlés d’une grande profondeur, une batterie mise en avant et surtout une belle progressivité dans le morceau. Je comparerais volontiers ce morceau à du MOONSPELL version « Irreligious » voire à leur côté obscur, DAEMONARCH. On quitte NOKTURNAL MORTUM sur une note très positive, une réelle envie d’attendre, encore, le nouvel album. L’impatience grandit alors un peu plus. Ce split est une belle vitrine pour le groupe qui se fera peut-être connaître par l’intermédiaire du Maître GRAVELAND.

La partie GRAVELAND justement, est à mon sens moins convaincante. L’intro typiquement folk/pagan est un peu poussive et manque de punch, d’entrée en matière. Avec "Lodowy labirynt", on se trouve plongé dans un véritable guet apens sombre et malsain et les 7 minutes passées semblent longues tant le morceau manque de relief. On retrouve bien sûr le son GRAVELAND, la voix GRAVELAND, le mixage GRAVELAND mais pas la conviction, pas le génie GRAVELAND. Les riffs sont répétitifs, la batterie est lente, le chant monocorde et les quelques passages pagan ne sont pas vraiment mis en valeur.
Le dernier titre est un peu plus représentatif de ce que peut produire Mr Rob Darken en grande forme mais encore une fois, aucune réelle nouveauté qui pourra créer une ferveur invétérée de la part de néophytes, ni même des anciens adeptes du groupe. N’attendez en somme rien de bien essentiel de la part de GRAVELAND en achetant cet album.

Pour finir, notons l’artwork, simplement superbe. Le choix des thèmes et des couleurs fait preuve d’une grande intuition. L’eau/le feu, le froid/le chaud, les cieux/l’enfer, tout cela agrémenté de symboles païens par excellence : les corbeaux d’Odin, le chariot de Thor, un langskip viking…C’est d’ailleurs presque la jolie version digipack à 8 panneaux qui vaut l’investissement, pas tant la qualité musicale.

En bref, si vous aimez le visuel et êtes sensibles au merchandising, vous pouvez foncer les yeux fermés sur « The Spirit Never Dies », si vous aimez NOKTURNAL MORTUM, achetez "В кайданах часу" en numérique, si vous êtes plus GRAVELAND, gardez vos deniers pour un t-shirt ou le prochain album qui sera sûrement plus intéressant.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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