2 décembre 2016, 19:24

DEVILMENT

"II - The Mephisto Waltzes"

Album : II - The Mephisto Waltzes

DEVILMENT, l’"autre bande" d’Ipswich est de retour. Après un excellent premier album qui avait révélé un Dani Filth dans un registre très différent de CRADLE OF FILTH, voici le volume II intitulé « The Mephisto Waltzes ». Alors, que donne cette “valse avec le Diable” ?

Les premiers titres étonnent par leur riffs thrash. Ce sont de bonnes surprises que "Judastein", le jouissif "Hitchcock Blonde" ou encore le lancinant "Under The Thunder". Le son est bien lourd et entraînant, sans cassures nuisant au rythme. On pense au morceau "Mother Kali" de l’album précédent, titre qui affirmait à quel point DEVILMENT ne vivait pas dans l’ombre de CRADLE OF FILTH. Dani au chant ne nous offre pas ses habituels scream, à quelques exceptions près, plutôt une voix grave de film d’horreur, agrémentée de refrains courants d’air dans la maison hantée qu’est cet ouvrage. L’apport qui frappe l’auditeur, c’est la rythmique groovy assez prononcée, dès "Hitchcock Blonde". Une chanson ponctuée de chœurs féminins frais, éloignées de ceux couramment utilisés dans le metal, que l’on croirait presque sorties d’une bande son bollywoodienne ! C’est un mariage étrange, mais très prenant. "Under The Thunder" semble même mixé par Rob Zombie. Une magnifique entrée en matière, puissante et originale.

Sur "Full Dark, No Stars", un morceau très gai comme vous vous en doutez, les doigts de Lauren Francis aux claviers font tomber une pluie mélancolique sur nos épaules, les voix masculines et féminines, les soli aériens, renforcent merveilleusement bien le propos. On s’éloigne du black gothique, la lourdeur arrivant en fin de morceau, si c’est presque pop rock, c’est loin d’être déplaisant. "Shine On Sophie Moone" est un retour groove metal, avec Dani qui poursuit dans un registre vocal onctueux. Les haters de CRADLE OF FILTH peuvent donc rester.

A partir de "Life Is What You Keep From The Reaper" on s’ennuie un peu. Le morceau est bien construit, mais pas d’innovation. C’est très beau, mais il manque quelque chose, c’est peut-être trop dans la continuité des titres précédents ? "Dea Della Morte" est plus intéressant avec une frappe tribale et des guitares qui s’entremêlent avant d’attaquer frontalement. On retrouve toujours ces chœurs entêtants. Un morceau prenant. "Entangled In Our Pride" est un morceau d’ambiance aux belles nuances de metal symphonique. DEVILMENT s’est éloigné des riffs thrash. Plaisant, on est toujours dans cette atmosphère des films de la Hammer.

Le mets final s’intitule "Hell At My Back", et il est de choix, très speed, Dani nous étonne à nouveau avec un chant d’une grande maîtrise technique. Une conclusion en tourbillon enivrant.
DEVILMENT nous offre deux titres bonus loin d’être anecdotiques, dans l’esprit de l’album, ils prolongent le plaisir. « The Mephisto Waltzes » est à l’arrivée une œuvre excellente. La première moitié mélange habilement les genres, on trouve une légère baisse de rythme au milieu, mais cette succession de peintures est riche, dense, prenante. J’ignore si nous avons dansé avec le Diable. Je dirais que nous avons parcouru les couloirs d’une maison "habitée".

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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