Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué plus bas.
Je ne sais pas si Simon & Garfunkel, en chantant la chanson "Mrs. Robinson", parlaient de la maman de Chris et Rich Robinson, respectivement chanteur et guitariste de THE BLACK CROWES mais cette dame a enfanté deux enfants terribles du rock'n’roll et peut s’en féliciter. Oh, ce ne sont pas les seuls dans le genre et de suite vient à l’esprit le nom des frères Young et celui d’AC/DC. Mais les Américains sont plutôt le pendant rock hard (« Salut les copains ! ») des ROLLING STONES que celui des légendes australiennes.
Déboulant le 24 janvier 1990 dans les bacs, « Shake Your Money Maker », le premier album des Corbeaux Noirs originaires d’Atlanta en Georgie, est très bien accueilli et se hisse jusqu’à la 4e place du Billboard US, culminant à plus de 5 millions d’exemplaires vendus. Pas mal pour un premier essai. Transformé on peut dire si l’on est féru de rugby. Produit par George Drakoulias (Joan Jett, THE SCREAMING TREES) et assisté par Brendan O’Brien (qui est crédité en tant que musicien comme ayant joué « un pot-pourri d’instruments »), ce disque comprend 10 titres dans sa version originale (3 de plus sur la réédition) et de très bons morceaux. Le duo d’entrée composé de "Twice As Hard" et "Jealous Again" place les jalons et "Could I’ve Been So Blind" enfonce le clou. Un pur esprit gospel plane au-dessus de "Seeing Things" (aidé en cela par les chœurs féminins).
La reprise d’Otis Redding, "Hard To Handle", parfaitement maîtrisée par le groupe, apporte une touche boogie bienvenue au rock Stonien que l’on peut entendre depuis le début de l’album. On trouve aussi une belle ballade, "She Talks To Angels", et un titre de fin, "Stare It Cold", qui donne envie de se mettre un shot de Jack derrière la cravate. Que du bon tout au long des 44 minutes que dure cet album. Quatre vidéos viendront en faire la promotion, ce qui est énorme par rapport à un disque de dix titres seulement mais rappelons qu’alors, l’ère MTV était à son apogée et qu’un groupe se devait d’occuper le terrain inlassablement au niveau audiovisuel également pour asseoir sa notoriété. Connaissant les chiffres de ventes de ce disque et le nombre de places de concert vendues (le groupe remplira des stades), on peut dire que la mission a été remplie.
Pour l’anecdote, le nom de l’album vient du même nom qu’une chanson d’Elmore James jouée par le groupe à ses débuts. On peut gloser sur le fait qu’ils se soient fait virer de la tournée de ZZ TOP en 1991 pour avoir critiqué le sponsoring par une marque de bière ou sur les embrouilles entre les frangins Robinson, ces dernières débouchant sur la fin du groupe, et qui trouvent écho dans l’industrie musicale avec la carrière du groupe OASIS, dans lequel les frères Gallagher se sont foutus sur la gueule et insultés publiquement, menant également ce groupe à l’autodestruction. Mais nous ne sommes pas comme ça chez HARD FORCE…
Pour aller plus loin :
The Southern Harmony And Musical Companion (1992)
Amorica (1994)
Live At The Greek – with Jimmy Page (2000)