16 mars 2017, 20:28

TRIVIUM

+ SIKTH + SHVPES @ Marseille (Espace Julien)

TRIVIUM n’aura pas regretté sa première incursion à Marseille. Si l’Espace Julien est nettement plus petit que les salles où les Américains ont l’habitude de se produire en Europe (c’est la France et c’est le Sud-Est, baby), il était en tout cas plein à craquer. « Vous vous demandez comment c’est la Floride ? lancera Matt Heafy, le frontman, pendant le concert ? Exactement aussi chaud et humide qu’ici ! » La soirée débute avec SHVPES, jeune groupe britannique drivé par Griffin Dickinson, fils de Bruce. Faute d’être arrivée à temps pour assister à leur courte prestation, je vous conseille d’aller jeter une oreille à ce qu'ils font sur leur site.
 


Viennent ensuite les revenants de SIKTH. Revenants car ils ont splitté en 2008 après deux albums qui leur ont valu le statut de groupe culte avant de revenir officiellement l’an dernier avec l’EP 6 titres « Opacities ». Le public les accueille plutôt chaleureusement mais si, sur album, on ne peut nier une certaine richesse à leur metal un poil expérimental, le rendu n’est pas transcendant en live malgré des morceaux comme “Philistine Philosophies” qui ouvre le set ou des uppercuts (en studio) comme “Pussyfoot” ou “Sanguine Seas Of Bigotry”. Sans parler du manque de charisme évident des deux chanteurs, Mikee Goodman et Joe Rosser. Dommage.

Les lumières s’éteignent et “Run To The Hills” retentit. Le public démarre au quart de tour avec quasiment la même ferveur que si Steve Harris & Co avaient débarqué sur scène (c’est ça la magie IRON MAIDEN !). Dès la fin de cet hymne, Matt Heafy, royal, arrive sur scène avec sa garde rapprochée, Matt Beaulieu à la guitare et Paolo Gregoletto à la basse, le siège éjectable de batteur étant tenu depuis peu par Alex Bent (BATTLECROSS, DECREPIT BIRTH). Les quatre hommes attaquent avec “Rain”, tiré d’« Ascendancy », deuxième album sorti en 2005, et c’est parti pour une heure trente de set sans aucun temps mort.
 


Au fur et à mesure que la soirée avance, il devient évident que TRIVIUM privilégie les titres les plus agressifs de son répertoire – “Pillars Of Serpents”, “A Gunshot To The Head Of Trepidation”, “Dying In Your Arms” ou “Pull Harder On The Strings Of Your Martyr” pour ne citer qu’eux. Et a tendance à durcir les plus mélodiques, “Down From The Sky”, “Throes Of Perdition”, “Dusk Dismantled”, au moins au niveau du chant. Serait-ce parce que la frange la plus metalcore de son public, pour qui “plus de voix claires” = “plus commercial” = “vendus”, apprécie peu le côté plus mélodique de ses trois derniers très bons albums, « In Waves », « Vengeance Falls » (dont l’excellent “Strife” sera l’unique représentant) et « Silence In The Snow » ? Ou alors les musiciens, accusés d’avoir changé un peu trop souvent leur fusil d’épaule, n’amorceraient-ils pas un rétropédalage pour revenir au style plus rentre-dedans qui les a fait connaître ? Réponse à la sortie de leur huitième album.

Pour l’heure, c’est une vague d’énergie qui déferle sur la salle déchaînée. Mention spéciale au toujours souriant et charismatique Matt Heafy, frontman à la langue bien pendue (dans tous les sens du terme) qui communique avec bienveillance avec le public, passe des bouteilles d’eau dans les premiers rangs et signale à la sécurité des fans portés par le public pour éviter qu’ils ne s’écrasent derrière les crash barrières, tout en assurant le show avec une facilité déconcertante. Et aussi à ses solos pleins de feeling qui s’accordent parfaitement avec ceux du shredder Corey Beaulieu avec qui il partage les parties vocales. Il n’y aura qu’un seul rappel, le rouleau compresseur “In Waves”, qui finit de mettre tout le monde d’accord.

Matt a promis que si tous les gens dans la salle parlaient du groupe à leurs amis qui aiment le metal et qui n’étaient pas présents ce soir, TRIVIUM reviendrait à Marseille. Espérons qu’il soit un homme de parole même s’il n’est pas certain que les musiciens aient réellement leur mot à dire quant à leur plan de route. Croisons les doigts en tout cas. Et puis comme ça, la prochaine fois, avec un peu de chance, ils joueront peut-être “Anthem (We Are The Fire)” ?

Portfolio par Chris Caprin.

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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