23 avril 2017, 15:12

IRON MAIDEN

+ SHINEDOWN @ Anvers (Palais des Sports)


© Christian Ballard - HARD FORCE

On savait l’an dernier qu'IRON MAIDEN reviendrait (I’ll be back…) en 2017 pour la nouvelle partie du « The Book Of Souls » World Tour 2016-2017 et c’est en Belgique à Anvers que se sera tenue la première date de la tournée. N’écoutant que mon cœur de fan, je décide de m’y rendre afin de découvrir ce premier concert de l’année, donné dans le plat pays cher à Jacques Brel. « So here is the trip of a man… ».

La première partie est assurée ce soir par les Floridiens SHINEDOWN qui, avec leurs seize ans d’existence et cinq albums au compteur, viennent fouler le sol européen et tenter de s’imposer en 45 mn devant l'un des publics les plus difficiles qui soit, celui de la Vierge de Fer. Un exercice souvent périlleux, voire complètement suicidaire, mais qui ce soir va pourtant s’avérer concluant. Le chanteur Brett Smith possède une assurance à la limite de l’arrogance et intime presque l’ordre au public de suivre son groupe. Et avouons que ça marche complètement, tant il est impressionnant de charisme et de puissance vocale. Secondé aux chœurs par le bassiste Eric Bass (qui gère quelques claviers et guitare acoustique à l’occasion), le guitariste Zach Myers et mené par la frappe puissante du dreadlocké Barry Kerch, SHINEDOWN puise dans presque chacun de ses albums pour proposer une set-list extrêmement bien ficelée. "Adrenaline", "Diamond Eyes" (qui figure sur la bande originale du blockbuster The Expendables et rappelle un peu le style SIXX: A.M. dans son refrain), "Enemies" et le furieux "Cut The Cord" et "Sound Of Madness" sont autant de titres qui font mouche. Loin d’être des perdreaux de l’année, ils jouissent d’un statut de groupe majeur dans leur pays d’origine. C’est donc une machine très bien huilée et qui connaît son métier. Ceux qui auraient vu SKILLET en novembre dernier ou au Download 2016 n’auront pas été dépaysés. Seule interrogation, celle concernant le style. Si SHINEDOWN, groupe américain qui tourne en Europe et que GHOST, groupe européen qui tourne aux Etats-Unis, tient d’une logique commerciale, on peut s’étonner de ce choix qui pourtant fonctionne (on l’imagine sans peine également pour GHOST prochainement sur le sol US) et dont on ne se plaint pas au final.



© Christian Ballard - HARD FORCE

C’est comme d’habitude sur les premières notes du "Doctor, Doctor" d’UFO que le public se déchaîne, lui qui sait alors que 4 mn 30 seulement le séparent désormais de l’arrivée d’IRON MAIDEN. Lorsque les lumières s’éteignent et que les bâches recouvrant le décor sont retirées, les écrans géants latéraux lancent le film d’intro. Belle surprise, car c’est une nouvelle animation complètement différente de l’an dernier qui se révèle à nos yeux. Le chaudron fume, la nappe de claviers résonne et Bruce Dickinson fait son apparition, juché au-dessus de la batterie de Nicko McBrain. « Here is the soul of a man… » Les frissons parcourent l’échine, l’audience se veut presque recueillie, tout en étant prête à exploser. Quand débarque le reste du groupe, les 20 000 personnes présentes clament bruyamment leur approbation et la joie de revoir le groupe. A "If Eternity Should Fail" succède "Speed Of Light" qui, comme l’an dernier, constitue une doublette d’entrée impeccable. C’est ensuite à la vitesse de la lumière que nous revenons en 1981 pour le premier classique de la soirée, "Wrathchild" qui, bien que prévisible dans les changements annoncés avant le début du tour, fait toujours son effet sur le public qui n’en demande pas tant pour donner de la voix, à l’instar de Steve Harris venant haranguer les fans au plus près afin de les faire participer.

Un roadie apporte une guitare acoustique sur scène pour Adrian Smith et nul besoin d’être devin pour savoir que "Children Of The Damned" va être jouée, précédée d’un petit speech de bienvenue de notre maître de cérémonie (qui est, au passage, pour ce premier concert dans une forme insolente tant d’un point de vue physique que vocal – il délivre d’ailleurs une bien meilleure prestation ce soir qu’au Download parisien l’an dernier). "Death Or Glory", troisième extrait sur six de l’album donnant son nom à la tournée, est placé plus tôt dans l’ordre du soir et permet une fois de plus de faire mimer le singe qui grimpe (« Climb like a monkey ! ») à plus d’une personne présente. Toujours amusant. Le backdrop suivant (un par titre, s’il vous plaît) annonce l’épique "The Red And The Black" qui, bien qu’avec près de 14 mn au compteur, passe comme une lettre à la poste. Changement de tenue pour le soldat Dickinson sur "The Trooper" qui est suivi par "Powerslave", un titre qu’on aimerait entendre à chaque tournée, classique parmi les classiques. Affublé de son masque de catcheur mexicain, on souffre pour Bruce qui court comme un marathonien et doit transpirer comme pas un là-dessous, lui qui, à ce moment du set, ne montre aucun signe de fatigue.



© Jérôme Sérignac


La grosse surprise de la soirée intervient sur "The Great Unknown", extrait du dernier album et qui passe l’épreuve du feu avec brio. Le groupe prend d’ailleurs grand plaisir à nous le faire découvrir si l'on en juge par leur sourire et les regards complices qu’ils échangent sur ce titre (Bruce vient taquiner Janick Gers, Adrian Smith et Dave Murray dans l’ordre de leur soli). Eddie s’invite sur "The Book Of Souls", un morceau que l’on devrait revoir lors d’une prochaine tournée, vu l’effet sur le set. Dernière salve avant rappel avec les indéboulonnables "Fear Of The Dark" et "Iron Maiden". Classiques, vous avez dit classiques ? On ne s’arrête pas là alors ! Le bouc prend place en fond de scène et s’élève dans les enceintes le « Woe to You O Earth and Sea… » repris par l’ensemble du public, intro annonçant "The Number Of The Beast". On termine en beauté par un petit moment de communion sur "Blood Brothers" et l’immense "Wasted Years" qui referment le livre d’une soirée impeccable.
La chanson des MONTY PYTHON "Always Look On A Bright Side Of Life" vient nous aider à accepter que le concert est malheureusement déjà fini.  

Un groupe méchamment en forme pour cette "reprise du boulot", une set-list plus qu’efficace et qui rend hommage à son dernier album de la plus belle façon (quel groupe peut se targuer de jouer autant de titres de ses dernières sorties discographiques ?) et on souhaite beaucoup de plaisir aux spectateurs qui assisteront aux autres concerts de la tournée (votre serviteur reprendra d’ailleurs une dose à Londres le 27 mai). Up the irons !

Ce report est dédié à la mémoire de Guillaume B.Decherf


Set-list

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK