Un quinquennat. C'est à quelque chose près le temps qu'il aura fallu au plus brutal des groupes de death technique américain pour lâcher un nouveau bout de bidoche fraîche et sanglante à son public carnivore. Après l'avoir mis à genoux sur un « Reign Supreme » technique, puissant et brutal qui a mis tout le monde d'accord, le trio de Baltimore a donc pris le temps nécessaire pour faire monter la pression encore d'un cran avant de remettre le couvert avec ce « Wrong One To Fuck With ». Un nouvel album au titre et à la pochette on ne peut plus explicites, qui ravira les esthètes de la langue de Shakespeare et comblera les amateurs d'artwork sanguinolent. J'en suis.
Implacables, une fois de plus, les trois bouchers de DYING FETUS mettent à l'amende la plupart de leurs petits camarades avec une recette inégalée composée de changement de rythmes incessants, d'un batteur-pieuvre à rendre jaloux Carlo-Tentacule et d'une section rythmique aux abois, de celles qui avoinent et laminent à grands coups de breaks brise-nuques meurtriers. Le groove carnassier de "Panic Armongst Theherd" ou "Reveling In The Abyss", les tempos meurtriers de "Seething With Disdain" ou du monstrueux "Fixated On Devastation" qui ouvre les hostilités ou encore ce "Wrong One To Fuck With", final terrifiant de plus de six minutes qui garantira son lot de frissons aux connaisseurs, rien n'est à jeter ici. C'est clair, le père Gallagher est toujours en forme, en témoignent ses growls profonds et ses hurlements plus rauques, et ses deux petits camarades aussi : quelle science du bastonnage mes aïeux ! Mais attention, sur un titre comme "Weaken The Structure", les bougres se laissent aller à un peu de douceur, oh juste ce qu'il faut pour se dire que le trio excelle dans tous les tempos... avant de replonger tête la première dans les viscères tiédasses et fumantes, miam !
DYING FETUS fait donc du DYING FETUS certes, mais ça fonctionne toujours ! L'excitation, le plaisir absolu de la molestation auditive est toujours au rendez-vous, album après album. Ce truc ultime qui fait qu'on en demande et redemande encore et encore, joue gauche, joue droite, est toujours intact. Plus de vingt-cinq ans après sa formation, le trio du Maryland reste une valeur sûre sur laquelle les amateurs et amatrices de brutalité dévastatrice pourront compter une fois de plus. Grunt !