En 2015, PARADISE LOST revenait au plus près de ses racines avec « The Plague Within », qui permit au groupe de rester dans une zone de confort acquise depuis « One Second », tout en offrant au public averti le côté sombre et lourd avec lequel le quintet s’était fait remarqué au début de sa carrière. Et au vu du succès de l’album, il semble que les fans aient été réceptifs à ce retour aux sources. Le 1er septembre marque la sortie du quinzième album du groupe cette fois chez Nuclear Blast Records. Et ce « Medusa » confirme la tendance d’un PARADISE LOST death/doom façon « Gothic » en plus abouti, plus mature.
« Medusa » se compose de huit titres qui plongent l’auditeur dans le "sang et le chaos", l’univers tourmenté et dépressif d’un PARADISE LOST dont la vision du monde n’est pas très optimiste. Et c’est un euphémisme. En cela, rien de nouveau sous le soleil voilé d’Halifax.
Dès le début du premier morceau "Fearless Sky", on sent toute la lourdeur qui pèse sur le combo avec une intro digne des titres les plus sombres de MY DYING BRIDE. Le rythme lent et lancinant du petit nouveau Finn Waltteri Väyrynen, les guitares lourdes et saturées d’Aaron Aedy et Gregor Mackintosh forment un fond musical envoûtant pour les vocaux tantôt gutturaux tantôt clairs de Nick Holmes. L’auditeur est alors emporté, de son propre gré, dans un gouffre sans fond. On est plus proche d’un "True belief" que d’un "Soul Courageaous" et le regard hypnotisant de la Méduse commence à faire effet. "Gods Of Ancient" ne fera que confirmer cette descente ténébreuse avec le même pattern musical mais cette fois uniquement les growls du chanteur qui contribuent à la tendance death voulue par le groupe. Un death très en vogue avec la vague suédoise du moment sur laquelle PARADISE LOST surfe avec maîtrise. "From The Gallows" est un titre très représentatif de PARADISE LOST version 90’s dans lequel on retrouve tous les éléments que l’on aime : le son de guitare et les riffs typiques, l’énergie heavy, les growls hurlés. Les fans de « Gothic » apprécieront. "The Longest Winter" et "Medusa" marquent le retour d’une voix claire et modulée et d’un style plus proche de ce que les Anglais ont proposé ces dix dernières années, qui du coup, créent des breaks peu enthousiasmants car peut-être trop prévisibles. Petite sensation de déjà-vu ou plutôt de déjà-entendu.
Le choix de "Blood and Chaos" comme premier single extrait est judicieux car il peut fédérer à la fois les fans de la première heure et les adeptes du PARADISE LOST de ces dix dernières années. Pourtant, le titre n’est pas le plus représentatif de l’album. "No Passage For The Dead" et surtout le dernier "Until The Grave" sont à mon sens ses vraies puissances. A la fois heavy, doom, death et rythmiquement imparable, le dernier titre de cet album hypnotisant est une perle du genre.
PARADISE LOST a pu surprendre, déstabiliser et même décevoir ses fans au fur et à mesure des années et des sorties d’albums mais « Medusa » marque le retour d’un groupe qui revient à ce qu’il sait faire de mieux : une musique profonde et obscure mais aussi intelligente et actuelle qui ne laissera personne de marbre.
