29 septembre 2017, 15:44

PÄNZER

• "Fatal Command"

Album : Fatal Command

Side-project de Schmier, bassiste-chanteur de la formation mais aussi leader du groupe de thrash allemand DESTRUCTION, voilà le gaillard de retour avec « Fatal Command », le deuxième album de PÄNZER. Accompagné par l’ex-ACCEPT Stefan Schwarzmann à la batterie et par les guitaristes V.O. Pulver (qui produit l’album) et le Suédois Pontus Norgren (HAMMERFALL), le groupe livre un album définitivement heavy metal au sens noble du terme, comme seuls les Compagnons peuvent encore en faire un sans sombrer dans la caricature ou le ridicule. L’artwork, sous couvert d’humour, montre de manière illustrée le quatuor infernal de la planète (j’ai nommé sans ordre particulier Trump, Poutine, El Assad et Kim-Jong Un) en pleine débauche, Trump étant dépeint en train de fumer un bang sous l’œil hilare du Coréen, à moins que ce dernier rigole en regardant les têtes coupées de Staline et Hitler, suspendues en guise de décoration. Ce n’est pas de très bon goût mais c’est allemand, certains y verront une relation de cause à effet à laquelle nous ne prendrons évidemment pas partie.

Ne cherchez pas plus loin donc. Si vous aimez le heavy metal classique à l’allemande, troussé comme il se doit et œuvré par les meilleurs artisans du genre, PÄNZER va vous en donner plus que pour votre argent. Le disque démarre sur les chapeaux de chenille avec ''Satan’s Hollow'' et l’éponyme ''Fatal Command''. Guitares à l’unisson, refrains scandés, mélodies, le ton est donné et il sera le même tout du long des 53 minutes que dure ce disque. Si ces éléments descriptifs contribuent à la réussite de ce « Fatal Command », ils le desservent dans le même temps car impliquant de fait une linéarité et des similitudes trop importantes pour être passées ici sous silence. Si ''Scorn And Hate'' est le titre sur lequel les chœurs sous testostérone du refrain s’entendent le plus (à égalité avec ceux sur ''Promised Land''), ces mêmes chœurs sont présents sur tous les titres. Comme souvent sur les albums, les trois premiers titres sont percutants et le mélodique et rapide ''We Can Not Be Silenced'' ne déroge pas à cette règle avec les deux premiers. Le très bon (''The Decline'' ou ''Afflicted'' et son riff furieux – déjà entendu mais on s’en fout, c’est bon quand même), côtoie le tout juste moyen (''Skullbreaker'', ''Bleeding Allies'') et, bien qu’elles permettent d’y insérer de longues parties de guitare ou des soli à rallonge (on sent que les deux guitaristes se sont vraiment fait plaisir), les chansons sont dans l’ensemble un peu trop longues pour ce style et gagneraient en efficacité si elles étaient plus courtes et différentes en profondeur.  

Bien qu’il faille admettre que la bande à Schmier vient un peu trop souvent poser ses rangers sur les plates-bandes de ses compatriotes d’ACCEPT (mélodies sur les refrains, chœurs scandés et rythmique de riffs) et qu’il souffre des quelques faiblesses évoquées plus haut, ce « Fatal Command » tient quand même la dragée haute à bon nombre de formations s’essayant à cet exercice. La production sert bien l’ensemble et un sentiment de jovialité et de sincérité transpire de l’affaire. Dans ces circonstances, devrait-on bouder son plaisir ? Pas du tout et je vous encourage fortement à vous engager auprès de la troupe qui a sorti l’artillerie lourde pour canarder nos oreilles et qui nous pousse à entonner ce cri de guerre : BANZAÏ !!! Ah non, mince… PÄNZER !!! Rompez.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK