AUGUST BURNS RED. 14 ans d’existence et javoue sincèrement les découvrir depuis peu. Piètre défenseur du metalcore que je suis, vu la qualité de leur discographie déjà bien fournie.
Comme pour beaucoup de leurs confrères hurleurs le nom claque bien. Voici que mon chef m’envoie « Phantom Anthem », et je l’en remercie. Car le disque est un pur bijou. Il n’y a pas de gras, que de la lourdeur savamment calculée. Ce qui frappe d’emblée ? Le talent des deux guitaristes, John Benjamin Brubaker, dit "JB" et Brent Rambler. Durant les quarante minutes de « Phantom Anthem » ils se livrent à une démonstration de virtuosité, de complémentarité et d’originalité. Les piliers d’un metalcore qui peut ainsi se démarquer du tout venant de la production d’un genre mésestimé.
Si l’album regorge de titres calibrés, "King Of Sorrow" se déroule à une vitesse que ne renierait pas un Usain Bolt après un copieux petit déjeuner. Nous assistons à des breaks incroyables au beau milieu du 100 mètres, comme pour nous faire admirer la richesse de la créativité sensorielle. Le growl de Jake Luhrs est chaud et parfaitement poussé. Nous avons des modulations du chant et du rythme, le tout écrit pour s’inscrire dans une harmonie incroyable. C’est une expérience sonique et épique, un orgasme auditif. Nous prenons même une belle dose de heavy thrash dans "Hero Of The Half Truth". C’est tellement varié que "Lifeline" offre aux auditeurs, après sa charge frontale, un voyage colorisé façon FLOYD ou Moore. Les envolées sont cérébrales et lyriques, notre esprit s’évade, « mentalcore » pouvons-nous clamer ?
Pour les curieux qui souhaitent prêter une oreille et ont peur qu’on ne la leur rende pas, aucune d’inquiétude, "The Frost" est un hit, une bombe. Si on est glacé, c'est d'émotion.
On prend un réel plaisir à se laisser bercer violemment par les titres. L’implication ce ces jeunots m’impressionne. Leur sens du travail bien fait également, "Invisible Enemy" est d’une telle maturité artistique. Retenons que, quoique très expérimental lors des breaks, l’album suit une trame au demeurant toujours entraînante. Le rythme martelé, un "Quake" qui déverse ses vagues brisantes sur nos nuques, de la rapidité et de l’intensité, le tout est fort bien "Coordinates". Toute la dualité du metalcore, l’alliance de la bête et de la belle. Ou comment atteindre la plénitude au travers de la rage.
AUGUST BURNS RED. Quel groupe ! Des monstres de puissance.
« Phantom Anthem » est un album que l’on ne doit pas ignorer parmi toutes les sorties du moment. Il ne faut pas se demander SI on doit l’écouter, mais plutôt QUAND !