17 février 2018, 10:40

CERNUNNOS PAGAN FEST 2018

• Interview Marie (organisatrice)

Le Cernunnos Pagan Fest fête sa 10e édition. Et pour l'occasion, ce ne seront pas une mais deux journées de concerts que sont organisées. Les 24 et 25 février 2018, la Ferme du Buisson de Noisiel ( 77 ) nous accueillera donc pour le seul festival de pagan metal en France. Hormis les nombreux groupes à l'affiche, avec parmi eux BELENOS, ASENBLUT ou encore EREB ALTOR, il y aura aussi des artisans, des jeux et de la restauration typique, bref, une vraie fête médiévale païenne ! Marie, organisatrice et présidente de l'association les Acteurs de l'ombre nous fait quelques révélations à propos de ce Cernunnos aussi metal que pagan.


Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce beau festival, peux-tu nous le présenter ?
Le Cernunnunos est un festival qui a pour vocation de faire le lien entre une branche du metal, le pagan, qui utilise le folk et les légendes propres à chaque terre, avec le médiéval et le folk pur. Il s'articule autour de ces musiques et d'une fête médiévale ainsi que des animations qui permettent au public d'interagir. Donc plein de festivités qui ont lieu en plus des concerts.

C'est la 10e édition du Cernunnos fest ! Déjà ! Le petit troll est devenu un géant ! C'est une belle aventure, avec un ascension tout en douceur. L'orga doit être fière du travail accompli depuis toutes ces années ?
C'est un festival auquel on dédie pratiquement 8 mois par an, c'est énormément de notre temps libre, c'est donc notre bébé et on en est fiers ! Nous sommes tous bénévoles, tous les membres de l'association en tous cas. Après, je paye quelques prestations comme les travaux de promotion ; Mais 95% de l'organisation du festival est basée sur le bénévolat donc, oui nous sommes fiers du travail accompli.

Ressens-tu un engouement de plus en plus marqué pour le Pagan metal et le paganisme en général ?
Pour le paganisme en général, je n'en sais rien. En tous cas, c'est vrai que par rapport aux premières années, quand on a commencé en 2006-2007, on peut dire que le pagan a eu le vent en poupe quand même !Il y a de plus en plus de groupe de Pagan, le Pagan folk s'est beaucoup développé, des groupes comme ELUVEITIE qui ont commencé il y a 10 ans et qui en était à leur premier ou deuxième album et qu'on pouvait faire venir pour 400 euros, demandent aujourd'hui 2000 euros en festival. Et ce n'est évidemment pas le seul groupe à avoir bénéficier de cet engouement. Il y a vraiment une demande. Et si les groupes sont de qualité, ils arrivent vraiment à percer dans le milieu. On a pu le voir avec feu le Ragnard rock fest qui a quand même réussi à drainer entre 2500 et 3500 personnes avec une affiche black, folk. Je ne suis pas sûre que ce genre de festival aurait pu rassembler tant de monde il y a une dizaine d'années. Donc oui, il y a vraiment une demande, après elle est quand même marginale par rapport aux grands festivals mainstream. Le Cernunnos est un des seuls en France aujourd'hui qui est construit sur cette thématique, avec la fête, les artisans, le marché et la ligne directrice de programmation dédiée au folk et au pagan. Après évidemment il y a plein de concerts avec plutôt du pagan metal ou des concerts de folk, il y a Tigres et Dragons en Belgique, il y a d'autres festivals qui allient le fantastique, l'héroic fantasy … mais vraiment sur la ligne du Pagan metal, le Cernunnos est le seul, en France en tous cas.



 

Comme l'an passé, le fest se déroulera à la ferme du Buisson à Noisiel ( 77 ). C'est un endroit très approprié à l'atmosphère du fest avec notamment le caravansérail qui accueille les stands des artisans et de restauration. Cela vous change de la salle parisienne où se déroulait le fest avant ?
Ah oui, complètement ! Quand on était à la Machine du Moulin Rouge, on ne pouvait pas pousser les murs donc on a vite été à la limite de notre capacité d'accueil et après, on pouvait faire le choix, soit de rester toujours à 900 entrées payantes et augmenter le prix d'entrée tous les ans et payer les artistes, soit on déménageait pour faire quelque chose de plus grand. Cela nous permettait aussi de construire le festival un peu différemment. Cela nous permet aussi d'accueillir plus de monde tout en restant sur un prix d'entrée raisonnable. On a cherché des salles qui pouvaient avoir au moins deux salles de concerts séparées pour pouvoir toujours avoir cette alternance de concerts et on a contacté la Ferme. On a mis 3 ans à obtenir l'endroit. La première fois, on n'a eu aucune réponse, la deuxième fois, les dates ne collaient pas et comme ils ont mis du temps à nous répondre, nous on avait déjà réservé la Machine du Moulin Rouge. Enfin la troisième année, on a réussi et ça a été une expérience géniale, une des meilleures en terme de relations avec le personnel accueillant de la salle, que ce soit la technique, la régie, les....On est tombés amoureux de ce lieu et on est super contents !

Y'aura-t-il des aménagements supplémentaires par rapport à l'an passé ?
Oui : l'année dernière, il y avait 4 bâtiments, cette année il y en aura 5. Il y aura un hall supplémentaire qui est entièrement protégé des intempéries mais avec une façade ouverte sur l'extérieur. On va donc pouvoir s'organiser différemment. On va y mettre le pôle restauration en accès libre, ce qui va permettre de mettre une scénette dans le caravansérail et développer les activités pour les enfants et les animations tout public. Pour ne pas être plombés par les intempéries, on ne veut pas prévoir des animations qui ne se feraient qu'en extérieur. S'il fait beau, rien n'empêchera les animations de se faire en extérieur, sinon, tout le monde pourra être protégé.
Pour ce qui est de la restauration, on aura plusieurs associations qui proposeront des gammes de plats différents. La restauration a toujours été le point noir du festival car on a donné l'exclu à une asso mais elle avait du mal à fournir tous les repas nécessaires donc il pouvait y avoir de l'attente. Comme là c'est sur deux jours et 2500 repas, on a décidé d'ouvrir ce pôle et de varier les choix offerts au public.

Cette année, le fest se déroule sur deux jours ! Sacré challenge non ?
Oui, c'est pour fêter les 10 ans en fait. Comme on a trouvé un lieu adéquat et que la dernière édition s'est super bien passée, on a eu que des retours positifs et du public et de la salle et des prestataires, on y va à fond !

Et du coup, vous pensez garder les 2 jours pour les années suivantes ou c'est juste pour cette date anniversaire ?
Ecoute on verra ! Je ne me projette pas sur le long terme ! Chaque année se suffit à elle-même. Faire le festival sur deux jours est un investissement financier plus conséquent : on ne double pas forcément les postes en terme de budget mais l'artistique double, la sécurité double, les techniciens seront payés le samedi et le dimanche. Même si on double aussi nos recettes, il y a quand même cette donnée qu'on ne connaît pas. On va voir si on équilibre le budget sur 2 jours et si on arrive à s'en sortir...On verra ! On se concentre déjà sur le numéro 10 !

Des groupes de belle envergure sont déjà annoncés Asenblut, Belenos ou Ereb Altor. Mais vous maintenez le suspense quant à l'affiche complète. Quand sera-t-elle dévoilée entièrement ?
Elle sera dévoilée le 8 novembre, à la rentrée des vacances.

Comment sont sélectionnés les groupes qui joueront au Cernunnos ? L'affiche de 2017 était très intéressante et éclectique, il va falloir faire encore mieux !
On espère oui ! Moi, quand je programme, j'essaye déjà de regarder quels sont les groupes qui n'ont jamais joué en France, il y en a peu mais ça arrive. Ensuite, évidemment je regarde ceux qui ne sont pas en tournée, les groupes rares, qui n'ont pas joué depuis plusieurs années. J'essaye de trouver des groupes originaux, hors du milieu metal pour garder cette ligne directrice d'avoir toutes les influences possibles du pagan, que ce soit des racines folk, vikings, celtiques, d'Europe de l'Est, orientales, pourquoi pas asiatiques...En fonction des nouveautés aussi et bien sûr, on a nos coups de cœurs.

As-tu un ou des groupes fétiches que tu aimerais programmer et voir jouer ?
Cette année j'ai deux groupes que j'adore et que je voulais faire jouer depuis plusieurs années et que je n'avais jamais réussi à avoir. Donc moi je suis très contente ! Après, en fait j'ai déjà fait joué mes groupes préférés. Le premier ça a été PRIMORDIAL, FEJD aussi. Cela faisait plusieurs années que je voulais les programmer. Donc voilà, j'ai déjà fait mes coups de cœur à moi, maintenant je fais plaisir à mon équipe aussi. J'écoute les vœux des personnes qui travaillent avec moi dans l'asso. Je n'aurais par exemple pas forcément pensé à inviter NAHEULBAND l'an passé si on ne m'avait pas poussée à le faire.

Il y a un tremplin qui est organisé pour les groupes émergents. C'est une bonne opportunité pour eux de se faire connaître. Tu peux nous parler un peu plus des modalités ?
On a déjà fixé la date pour jouer : le deal ce sera de jouer le samedi en ouverture de petite scène à 14H. La date du tremplin est le 17 décembre au Klub à Paris et tous les groupes qui veulent se présenter peuvent envoyer leur candidature à Battles Beer, soit via la page Facebook soit sur l'adresse donnée sur l'event du tremplin. Quand on aura suffisamment de candidatures pour pouvoir choisir, on choisira 5 groupes et ils viendront donc jouer le 17 décembre. Il est important de préciser qu'il y aura des modalités de votes : il n'y a pas qu'un jury qui choisit, c'est vraiment le public qui va choisir son groupe préféré. C'est important que le groupe qui se présente fasse la promo de son passage.Il y aura une urne à disposition pour voter. Nous jury, nous voterons aussi en dernier. Donc ce n'est pas du tout pré-établi. Ce sera vraiment en fonction de la performance sur scène, de la régularité à laquelle le groupe joue, car on veut quand même des groupes qui savent jouer ensemble, qui ne fassent pas trop de pains, qui ne chantent pas faux, avec une présence scénique...On donne la chance à tout le monde en tous cas.



Qu'en sera-t-il des troupes présentes et des artisans. Peux-tu nous en dire plus ?
C'est un peu comme nos bénévoles, certains sont là depuis le début, d'autres sont là depuis l'année dernière. On essaye d'inviter des artisans, c'est-à-dire des gens qui fabriquent eux-mêmes leur stock et pas des gens qui ont acheté leur stock et le revendent. On essaye qu'il n'y ait pas une trop forte concurrence entre eux pour qu'ils puissent vendre, c'est le but. On fait attention aussi à ce qu'il n'y aitt pas trop de redondances : on équilibre les bijoux, le cuir...On essaye d'être originaux sans trop de concurrence. Pour ce qui est des animations, on n'a pas trop développé la partie jeux pour le public l'année dernière mais cette année on va développer les campements et surtout la partie pour les enfants. La partie médiévale sera ouverte et gratuite pour tous donc on va beaucoup faire de promo autour des écoles du coin pour inviter les enfants à venir passer le week-end avec nous. On va développer une partie théâtre interactif, il y aura de l'initiation à la calligraphie, à la danse, du combat, des mêlées avec des armes en latex et en mousse, avec un goûter spécifique pour les enfants.

Cela va attirer les familles et un public différent des festivaliers.
Oui, c'est ça. Et cela fera vivre un peu le côté local. On est suffisamment grand pour faire connaître le lieu, la partie médiévale et accueillir plus de monde, voir si ça plaît. Et si c'est le cas, cela nous permettra peut-être à moyen terme de demander des subventions car aujourd'hui, on est entièrement auto-financés, grâce au bar et à la billetterie donc on reste limités. Si on arrive à développer un engouement sur le médiéval, on arrivera peut-être à obtenir des subventions et pourquoi pas développer la partie théâtre, représentations...

Question organisation, peux-tu nous dire où et quand les festivaliers pourront se procurer leur précieux sésame pour entrer sur le site ? Y'aura-t-il des pass à la journée ?
Pour l'instant, on va mettre les pass en vente en même temps que la deuxième annonce. Dans un premier temps, on ne mettra en vente que des pass 2 jours et quelques semaines avant le festival, courant janvier, on mettra des pass à la journée en vente, suffisamment tôt pour que les gens puissent se décider à la dernière minute. Mais le festival sera de toute façon bloqué à 1200 entrées payantes, on garde cette jauge là. Le prix n'est pas encore fixé, j'ai encore 10 jours pour le fixer !

En parlant d'organisation, tout semble se dérouler très sereinement au sein de l'quipe du festival. L'an passé, il semble qu'une bonne ambiance régnait parmi les différents membres de l'orga présents sur le site et il y a eu peu ou pas de souci organisationnel si ?
Il y a des gens qui travaillent avec moi depuis 10 ans donc on se connaît par cœur, d'autres sont arrivés il y a 5-6 ans, d'autres encore sont arrivés l'an passé mais qui ont adoré donc sont motivés avec plein d'idées pour l'année prochaine. On arrive donc vraiment à souder une équipe, avec un noyau dur de 7-8 personnes. On sait se répartir les tâches et c'est très agréable car j'ai vraiment confiance en mes équipes et je ne fais que superviser, je n'ai qu'un rôle de guide, je n'ai pas besoin de les pousser. Il y a une autonomie qui fédère le groupe et pousse à un investissement individuel très fort. On reste un festival à taille humaine. En comparaison avec le Motocultor ou le Fall of Summer qui se font en open-air avec des scènes à monter et démonter...Nous on n'a pas ces contraintes car la Ferme du Buisson est une scène nationale donc tous les bâtiments restent tels quels, on ne rajoute pas de technique en extérieur. On accueille une dizaine de groupes par jour, ce qui n'est pas excessif, pas comme si on en accueillait 40 ou 160 comme pour le Hellfest, on fait 1000 entrée payantes..ça reste un petit festival. On n'a donc pas une pression excessive ! On est zens ! C'est cool !

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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