1993. Le groupe texan GALACTIC COWBOYS sortait son deuxième album, « Space In Your Face », et passait alors en rotation lourde sur MTV (les moins de 20 ans ne vont pas comprendre un traître mot de la fin de cette phrase). Ce fut le dernier album avec le line-up originel, jusqu’à un beau jour du printemps dernier où une inespérée autant qu’inattendue, mais ô combien réjouissante nouvelle, est tombée sur nos téléscripteurs : la sortie d’un nouvel album avec ledit line-up et ce, après 24 ans. Presque un quart de siècle, vous savez comptez, bien que le groupe n’ait pas totalement disparu des "rock n’ rock" radars, ayant sorti d’autres disques intéressants par la suite mais pas aussi bons que leurs deux premiers, soyons francs. Et ce « Long Way Back To The Moon » voit donc Ben C. Huggins (chant et guitare), Dane Sonnier (guitare et chant), Monty Colvin (basse et chant) et Alan Doss (batterie, claviers et chant) revêtir leurs combinaisons d’astronautez pour leur premier atterrissage sur Terre depuis le non-bug de l’an 2000.
Les GALACTIC COWBOYS distillent un heavy parfois presque thrash mais toujours mâtiné d’harmonies vocales empruntées aux Fab Four (THE BEATLES quoi !), les quatre membres étant aussi à l’aise derrière leurs instruments que devant un micro. Compatriotes locaux des excellents KING’S X avec qui ils partagent nombre de similitudes musicales, on est avec ce disque à nouveau en terrain connu. Et heureusement, serais-je tenté de dire, leur style étant assez original pour ne pas avoir à chercher la "normalité" ailleurs. Dès le premier morceau ''In The Clouds'', on retrouve nos marques donc. Le son est bien celui qu’on a chéri autrefois, agrémenté d’un break massif à la basse et un autre de batterie, et GC (appelons les ainsi, on est entre amis) prend le temps d’asseoir le propos et de servir ses meilleurs gimmicks instrumentaux et vocaux, comme pour faire les présentations (ou célébrer les retrouvailles, c’est selon).
''Internal Masquerade'' est le titre qui a été choisi comme premier single, direct et accrocheur malgré une vidéo flirtant trop avec l’amateurisme, nous rappelant que l’époque où les maisons de disques lâchaient des chèques en blanc est définitivement révolue. Arrivé à ''Blood In My Eyes'', on se demande comment le groupe fait pour écrire à chaque fois des refrains qui nous emmènent dans les nuages (in the clouds). ''Next Joke'' ne convainc pas vraiment par contre donc… Next ! Chanson plus heavy, ''Zombies'' souffre cependant d’un son de guitare pas assez agressif pour les intentions qu’elle vise alors que GC a réussi à l’avoir cette agressivité à une autre époque (''Kill Floor'' sur le premier album ou ''If I Were A Killer'' sur le second) et sait d’ailleurs encore la trouver sur le morceau suivant, ''Drama''. Un riff alambiqué et légèrement dissonant pour le mid-tempo ''Amisarewas'', long morceau planant et qui est l’un des meilleurs de ce nouveau disque, tout simplement.
Dommage de faire retomber le soufflé sur ''Hate Me'', titre qui s’oublie assez rapidement. Groovitude est le maître mot pour ''Losing Ourselves'' et énergie celui pour qualifier ''Agenda''. On arrive vers la fin et la chanson-éponyme ''Long Way Back To The Moon'' déçoit un peu, quand bien même elle obtient l’indulgence du jury en replaçant une allusion aux deux premiers disques par la phrase « Since I Had A Ranch On Mars » (y figuraient une chanson intitulée ''Ranch On Mars (Reprise)'' sur le premier et ''Ranch On Mars'', tout court, sur le second). Présents sur l’édition "standard", deux titres bonus qui finalement n’en sont pas : ''Believing The Hype'' et ''Say Goodbye To Utopia''. Du moins sur la forme car sur le fond, ils le restent (vous me suivez là ?). Les GALACTIC COWBOYS, certainement heureux d’en découdre à nouveau, auraient gagné à être plus concis et un peu moins généreux avec ce nouvel album dépassant l’heure d’écoute.
Comme indiqué plus haut, le groupe a un son bien à lui ainsi que des "gimmicks" de jeu bien définis et ils répondent ici tous présents à l’appel. « Long Way Back To The Moon » est réjouissant donc malgré quelques évidences de composition qui atténuent l’impact positif de cet album de retrouvailles avec ses fans. Propos atténué également par une production qui dessert un peu l’ensemble, les GALACTIC COWBOYS ayant un son particulier qui a besoin d’être peaufiné et de ne pas sonner aussi brut qu’il l’est là, pour ne pas dire cheap. C’est somme toute peu de choses à porter à sa décharge car nous ne boudons pas notre joie de revoir les "quatre z’amis" atterrir sur nos platines après 17 ans de silence radar total. En souhaitant bien sûr ne pas avoir à attendre 17 ans de plus pour le prochain. You’re… « Baaaaack ! Back In The Saddle Again ! ».