15 septembre 2018, 14:46

ATROCITY

• Interview Alexander Krull

Après presque 30 ans de carrière, ATROCITY revient avec le second volet de la trilogie « Okkult ». En plus d'être un excellent album de death metal, il est détenteur d'un sens profond que son compositeur Alexander Krull nous explique ici avec un réel engouement.


Comment te sens-tu à la sortie de ce nouvel album « Okkult II » ?
Je viens de recevoir le CD et j'ai été très surpris de voir la qualité du packaging. Je ne m'attendais vraiment pas à quelque chose d'aussi sympa. Le label a vraiment fait du bon boulot. On a vraiment l'artwork que l'on voulait, tout ce qui se trouve dans le livret est parfait. On a toujours peur que l'album prenne du retard ou qu'il ne sorte pas exactement comme on l'avait imaginé. Mais là c'est juste parfait ! Mais bon, on ne pourra juger de la qualité de l'album qu'avec la réaction des fans !

ATROCITY a presque 30 ans si on prend comme référence la sortie de l'EP « Blue Blood » en 1989. Si tu devais résumer ta carrière, que dirais-tu ?
Hmmm, c 'est très difficile car chaque période a ses bons moments et ses bons souvenirs. Ce que je peux dire, c'est que ma vie a été jalonnée par la musique et que je suis très fier d'être encore dans le milieu musical aujourd'hui. Ce qui est encore plus gratifiant, c'est que d'autres groupes disent de nous que nous les inspirons car on a introduit de nouveau éléments musicaux dans notre metal : du gothique, de l'indus, des effets sonores..Pour moi, cette trilogie « Okkult » est un des plus gros projets de ma carrière. J'ai fait beaucoup de recherches, beaucoup d'essais et c'est ce que je recherche maintenant en tant que musicien. Sortir de ma zone de confort en quelque sorte !

D'ailleurs, peux-tu nous expliquer le concept derrière la trilogie « Okkult » ?
Déjà, il y a tout le côté dark, qui m'a toujours attiré. Mais à partir de 2004, j'ai commencé à m'intéresser à des sujets plus occultes, plus philosophiques peut-être. Et j'ai eu envie d'écrire des albums à ce propos. Je me suis rapidement rendu compte qu'un seul album ne suffirait pas. C'est de là qu'est né l'idée d'une trilogie. Tout le monde pensait que le sujet serait la religion, le satanisme. Mais ce n'est pas le cas. Je parle d'endroits occultes, de sujets spirituels, mais toujours avec ma vision d'artiste, de musicien.

Et peux-tu nous en dire plus à propos du sous-titre : « Masters Of Darkness » ? Qui sont ces maîtres des ténèbres ?
Bien sûr, il y a toute la dimension occulte et sombre mais ce titre incite surtout l'auditeur à regarder au plus profond de soi, à regarder derrière le rideau, à s'interroger sur le sens profond de la vie. Les maîtres des ténèbres font aussi référence à ces dirigeants qui ont entraîné la France comme l'Allemagne dans la seconde guerre mondiale qui a tué beaucoup de monde pour rien de manière très cruelle. Enfin, ce sous-titre fait aussi référence à ces artistes, écrivains par exemple, qui avaient prévu cette guerre, en avaient décrit toute l'horreur avant qu'elle ne se passe. Ce sont pour moi, des personnes très talentueuses, des maîtres à penser.

Il y a 11 titres sur l'album, avec différents style, du brutal death de "Shadowtaker" par exemple, aux morceaux plus lourds comme "Gates To Oblivion". Quel était ton état d'esprit pendant le processus d'écriture ?
Il y a peut-être moins de parties techniques sur cet album mais j'ai eu à cœur de toujours conserver cette atmosphère un peu glauque, ténébreuse avec les chœurs et ces ambiances de films d'horreur.

Ces ambiances, qui donnent du relief à la musique, sont importantes à tes yeux...
Oui, car en plus des paroles qui vont clairement dans le sens de l'occulte, l'auditeur s'y trouve plongé entièrement grâce à la musique et aux effets autour. Chacun peut y vivre sa propre expérience et pas seulement celle que je véhicule à travers les paroles. Je n'écris pas seulement un livre d'histoire ou un recueil occulte, j 'utilise vraiment la musique en tant qu'ambiance pour créer un monde complet en rapport avec ce que je veux exprimer.

Du coup, ce doit être un vrai plus d'avoir des personnes comme Katie Haliday qui est intervenue sur le son de l'album ?
Oh oui ! Ce fut une grande chance de travailler avec elle. Elle nous a vraiment aidé et nous a conforté dans le fait d'utiliser différents instruments, différents sons, différentes ambiances. J'ai beaucoup aimé son approche et sa façon de travailler. Mais je crois qu'elle a aimé travailler avec nous aussi.

Tu as composé, masterisé, mixé et produit l'album. Ce doit être beaucoup de travail non ?
Oui, en effet ! C'est toujours comme ça ! Mais je ne travaille pas seul, j'ai toujours des personnes de confiance autour de moi. Et puis j'aime aussi le challenge et c'est stimulant d'assembler tous les éléments et à la fin constater que le rendu est intéressant.

Tu es très créatif ! D'où te vient ton inspiration ?
J'ai aussi deux autres projets à mener, donc autant de concerts, d'enregistrements d'albums. Mais je pense que cela permet de rester créatif. Je n'aimerais vraiment pas me forcer à écrire. Mais ce n'est vraiment pas le cas heureusement. J'aime aussi rencontrer des fans, découvrir de nouveaux endroits en tournée. Je visite beaucoup de pays, ce que je ne pourrais pas faire sans être musicien. Je vois donc d'autres cultures, d'autres modes de vie. Cela stimule mon inspiration, c'est très gratifiant.



Est-ce que tu peux nous parler des invités sur quelques titres comme L.G. Petrov (ENTOMBED A.D.) et Marc Grewe (ex-MORGOTH) ?
Je connais Marc depuis les années 90. On a fait quelques tournées ensemble et on est resté en contact. Tous les deux ont été très enthousiastes à l'idée de participer à l'album.

Il y a une chanson sur l'album qui s'appelle "The Golden Dawn" : quelle est cette aube dorée dont tu parles ?
Il s'agit d'une société secrète fondée au 19e siècle qui faisait partie du mouvement occultiste. Il est surprenant que dans notre monde, les gens soient toujours attirés par les mondes occultes. Dans cette chanson, je parle de rituels, de ces sociétés où les gens s'impliquent de manière plus générale. Les gens s'intéressent beaucoup aux conspirations, aux prophéties, à la sorcellerie, à la magie noire, au surnaturel. Cette chanson reflète cet état d'esprit général mais aussi le fait que les gens font de moins en moins confiance à leurs dirigeants, qu'ils pensent trop puissants. Pour un groupe comme ATROCITY, ce sont des sujets très intéressants à traiter. Ils vont parfaitement avec le metal que nous jouons.

Il y a une chasse au trésor organisée aux USA où un CD doré doit être découvert. C'est très intrigant cette histoire ! D'où vient l'idée ?
Nous avions déjà fait cela pour le premier volet de la trilogie, avec un CD caché dans un parmi 6 pays d'Europe. C'était peut-être un peu compliqué et je ne sais d'ailleurs pas comment cela s'est terminé. Au départ, l'idée du trésor avait été divulguée auprès de 500 ou 600 fans seulement sur Facebook mais rapidement la communauté s 'est agrandie et je me suis aperçu que les fans partageaient leurs indices, ce que je trouve cool ! Je suis content que les gens aient envie de jouer. L'idée est vraiment de créer un lien entre les fans. Et ça marche !

Quelques derniers mots pour vos fans français ?
On espère revenir vraiment très vite jouer en France car on adore votre pays. On a vraiment passé du bon temps ici. Et j'y ai de très bons souvenirs. En attendant, merci de votre soutien. Ecoutez le dernier album et faites-vous votre propre opinion sur l'« Okkult » !


Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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