6 novembre 2018, 23:50

BULLET FOR MY VALENTINE

@ Paris (Casino de Paris)


En ce mardi 06 novembre 2018, c’est par une soirée relativement douce pour la saison et une circulation miraculeusement presque fluide dans la capitale que nous arrivons au Casino de Paris pour le concert de BULLET FOR MY VALENTINE. Le spectacle étant assuré par 4 groupes, il a donc commencé très tôt et ne nous a pas permis d’assister à la prestation de SHVPES, malgré notre légère avance sur le timing prévu. Ce sera pour une prochaine fois peut-être.

La salle qui nous accueille est superbe, toute de velours rouge et d’or vêtue, avec la possibilité de se placer au mieux compte-tenu de sa configuration. La fosse est relativement étroite, en pente descendante, cernée de petites "loges" dans lesquelles le public, et notamment les plus petits, peuvent prendre place et gagner par là-même de précieux centimètres. Les places assises sont, quant à elles, situées au balcon à l’étage. Pour le second groupe de la soirée, NOTHING MORE, on peut encore circuler aisément, les spectateurs n’étant pas encore tous arrivés. C’est un concert avec quelques effets visuels intéressants auquel nous assistons mais la musique du groupe ne réussit jamais véritablement à décoller, malgré un set plutôt bien maîtrisé. Et en dépit d’un chanteur torse-nu qui multiplie les poses, la sauce ne prend pas. Impression persistante que leur musique n’apporte rien de plus… pour ma part.  

Les choses seront différentes à l’arrivée de OF MICE & MEN qui, à contrario, va remporter l’adhésion du public (cette fois regroupé en masse dans la salle), haut la main avec son metalcore puissant et mélodique. La hargne et la présence scénique du bassiste-chanteur Aaron Pauley qui remplace depuis 2016 le chanteur originel Austin Carlile, atteint d’une maladie grave, n’y sont certainement pas pour rien. Le groupe profite de la petite heure qui lui est allouée pour montrer un panel de ce qu’il sait faire : du plus brutal avec des titres comme "Warzone", "The Dephts" et "Defy", au plus mélodique avec "Unbreakable" ou "Would You Still Be There". Le groupe dégage beaucoup de puissance sur scène et la voix d’Aaron Pauley possède une rondeur et une certaine chaleur que son prédécesseur n’avait pas. On pourrait leur reprocher une relative immobilité sur scène, mais largement compensée par le rayonnement qui émane de leur présence. Le groupe termine son set fédérateur sous les acclamations bruyantes du public. A revoir lors d’un passage en tête d’affiche, si possible.



Un bon quart d’heure plus tard, les lumières de la salle s’éteignent pour faire place à BULLET FOR MY VALENTINE qui arrive sur l’intro de "Don’t Need You", titre idéal pour commencer leur concert de ce soir, immédiatement suivi de "Over It". La scène est superbement mise en valeur avec un jeu de portiques lumineux donnant l’impression de changer d’espace-temps. Un côté futuriste qui sied à ravir à l’atmosphère electro du nouvel album « Gravity ». Et bien que celui-ci ne soit pas aussi bourrin que les précédents, les titres qui en sont extraits ce soir se révèlent bien plus puissants sur scène. Le groupe a d’ailleurs eu l’excellente idée de modifier légèrement sa set-list, pour le plus grand bonheur des fans, passant en revue la totalité de leur discographie, à l’exception de « Temper Temper » qui, il faut bien l’avouer, n’est franchement pas leur meilleure production. Ainsi, nous aurons droit à l’incontournable "Your Betrayal" et son intro de batterie ravageuse. A noter d’ailleurs que le nouveau batteur Jason Bowld est véritablement excellent, le son de sa batterie ce soir est surpuissant, très clair, carré et précis, et ses compagnons de route ne sont pas en reste, les guitares et les voix sont bien audibles, seule la basse semble un peu sous-mixée.



Matt Tuck et Jamie Mathias se relayent pour les voix claires et saturées, et elles s’accordent à merveille. Le groupe est dans une forme excellente et nous assène titre après titre, tube après tube. "4 Words (To Choke Upon)", "Worthless", "Letting You Go", "The Last Fight" s’enchaînent sans quasiment aucun temps mort. "Venom" sera la petite pause douceur de ce concert. Seule la présence d’un solo de batterie (au demeurant fort bien exécuté) entre "Not Dead Yet" et l'excellentissime "Scream Aim Fire" pourrait être discutable. Comme chacun le sait, c’est aussi un moyen pour les autres membres du groupe de souffler un peu, mais j’ai toujours trouvé que ce n’était pas très utile. Une autre chanson aurait été préférable, même si ce solo n’a pas fait retomber la pression d’un iota, l’homme étant extrêmement doué. "You Want a Battle ? (Here’s a War)" ainsi que "Piece Of Me" vont clore cette première partie avant un long rappel de quatre titres supplémentaires et l’occasion pour les fans de s’égosiller encore plus et pour les slammeurs de slammer encore une fois, quoique la fosse n’est pas des plus remuantes ce soir, le public semble plus intéressé à véritablement regarder le concert qu’à foutre le bordel. Et visuellement, les lights sont par ailleurs très travaillés, nous donnant plusieurs ambiances qui collent parfaitement aux chansons.



"No Way Out" permet à Matt Tuck de lâcher son micro. En effet, le chanteur de SHVPES est invité à le remplacer sur ce titre et il s’en sort vraiment bien. De quoi nous faire regretter de ne pas avoir vu la prestation du groupe. S’en suivent "Suffocating Under Words Of Sorrow (What Can I Do)", la géniale et très attendue "Tears Don’t Fall " puis le final habituel sur "Waking The Demons" qui fait exploser le "hurlomètre", les fans perdant ainsi les rares cordes vocales encore en état de fonctionner. Le groupe prend ensuite le temps de saluer le public, tous sourires dehors. Qu’importe si la nuit est trop courte, la soirée était une réussite. BULLET FOR MY VALENTINE nous a fait plaisir en nous prouvant qu’il n’est pas un groupe de metal à minettes, mais bien un groupe de metalcore, mélodique certes, mais qui se défonce réellement sur scène. Un groupe qui a mûri, évolué et assume fièrement son bagage musical. Et même si son style n’est pas révolutionnaire, ce qu’il fait, il le fait bien. N’est-ce pas le but de tout musicien ? Nous rendre heureux ? Certains auront vécu ce soir un concert dont ils se rappelleront pendant de longues années. Ça se voyait dans leurs yeux.


Photos © Benjamin Delacoux - HARD FORCE - Portfolio


Blogger : Sly Escapist
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Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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