29 janvier 2019, 23:39

POWERWOLF + AMARANTHE + KISSIN' DYNAMITE

@ Strasbourg (La Laiterie)

Mardi 29 janvier 2019, où donc se sont donné rendez-vous les metalleux alsaciens ? A la Laiterie de Strasbourg, pardi ! L’affiche est belle et hétéroclite : KISSIN' DYNAMITE, AMARANTHE et POWERWOLF.

KISSIN DYNAMITE ouvre le bal à 18h40 avec un "I’ve Got The Fire" issu du dernier album « Ecstasy ». Peu coutumier du groupe, je découvre un son hard rock des plus plaisants et entranants. C’est très eighties. C’est surtout très énergique et très communicatif. Le public est très vite conquis et ovationne le groupe à chaque titre. Groupe qui, pendant son set de 40 minutes, compte bien défendre son dernier bébé. Nous avons droit à quatre excellents extraits, comme le groovy "I’ve Gotta Do It". Côté incontournables des précédents albums, nous gigotons joyeusement sur "Love Me, Hate Me", "I Will Be King" et en final un "Flying Colors" endiablé. Ces Allemands sont le plus texan des groupes de hard rock, logique me direz-vous ? KISSIN DYNAMITE quitte la scène sous les applaudissements, c’est mérité.



Nous sommes tous tombés d’accord, KISSIN DYNAMITE c’était très bien. 19h40, nous passons à un groupe qui divise un peu les fans de metal avec ses choix artistiques osés (et parfois contestés) : AMARANTHE. Nous débutons avec un plaisir "Maximize", le premier album « Amaranthe » est le plus représenté, quatre chansons sur les 11 du concert. AMARANTHE balance ensuite le classique et jouissif "Digital World". Le trio Elize, Nils et Henrik sont des voix très complémentaires, ils sont surtout très en forme et communiquent à merveille avec le public. Ce dernier si enthousiaste que l’on pourrait croire qu’ils assistent au concert phare de la soirée.

Le dernier album est représenté par "Helix". Suivront deux autres extraits. Si AMARANTHE est un groupe qui m’a toujours touché, ne cachons pas que sa dernière production manque un tantinet de pêche, et certains mixages et breaks produisent un rendu parfois brouillon. Le guitariste Olof est excellent (et il a une bouille d’elfe rigolard), mais une deuxième guitare lors de ses soli aurait été un plus pour contrebalancer le trio vocal polysymphonique. Un anniversaire original est fêté ce soir, celui d’un spectateur qui assiste à son 102e concert d’AMARANTHE. Doit vraiment être fan, celui-là !

Le groupe termine sur les classiques "Call Out My Name" et "The Nexus". De la fosse jusqu’aux gradins, la joie et palpable. Si j’ai pinaillé sur le son d’une guitare un peu en retrait, je ne suis pourtant pas bégueule. AMARANTHE, avec la belle Elize qui danse un swidish-cancan, j’ai beaucoup aimé !



21 heures. Lâcher de la bête POWERWOLF. Bon, j’ai un cas de conscience. Des reports de POWERWOLF, il y en a eu pléthore, on connaît tous leurs spectacles magistraux, pleins de flammes et de refrains entêtants bourrés de "Sanctus", "Alléluia" et autres "Dominum". Les détracteurs diront : « C’est toujours la même chose ». C’est vrai que les set-lists sont figées, que nous connaissons par cœur les interactions d’Attila Dorn avec son public, aussi généreuses soient-elles. En plus, petite salle oblige, pas de pyrotechnie.

Cette dernière date de la tournée de POWERWOLF a quelque chose d’autre à offrir. Je me suis pour une fois glissé jusqu’au devant de la scène pour à loisir détailler le spectacle offert par des Louloups fatigués. Cela se voit jusqu’à leur maquillage. Sinon, c’est l’occasion d’écouter les six titres choisis dans leur dernier album, « The Sacrament Of Sin ». Certes, j’entends toujours leurs haters qui clament : « C’est toujours la même chose »… où est le problème vu que « c’est toujours très bien fait » ?

L’ouverture avec "Fire And Forgive", qui se marie à merveille avec "Army Of The Night". "Incense & Iron" aux accents sabatoniens apporte une fraîcheur endiablée au spectacle. Le public français est comme à son habitude au rendez-vous, se prête au jeu et je note la satisfaction sur les visages aux traits tirés d’Attila Dorn et de Falk Maria Schlegel le claviériste. Un accueil chaleureux est la plus belle récompense pour la création d’un artiste. Roel Van Helden porte bien son nom de "héros", véritable galérien derrière les fûts, et les frères Greywolf ? Ils sont toujours iconiques et s’offrent à la scène avec leurs Grr-riffs dehors. La Laiterie devient vite une étuve, une antichambre de l’enfer, car les loup-garous, ça transpirent dur ! Nous nous baignons carrément dans les flammes avec le magique "Let There Be Light".



POWERWOLF, c’est la Belle et la Bête. La beauté transpire (comme nous) dans le rendu des compositions, les petits nouveaux sont solennels, "Stossgebet" et "Where The Wild Wolves Have Gone", vous m’en direz des nouvelles. La Bête se déchaîne sur le groovy "Demons Are a Girl's Best Friend", ou encore le hit "Killers With A Cross" qui est ovationné. Pour en revenir à l’interrogation du début, il s’agit bien d’un concert parfaitement huilé où les nouveaux titres se glissent parmi les classiques tels une vierge dans une robe de nonne. Attila s’exprimant très bien dans la langue de Molière, c’est un plébiscite des fans, on sent l’émotion sur son visage grimé et fatigué. Nous finissons dans la consécration du sang, seule substance que nous réclamons, POWERWOLF nous délivre "All We Need Is Blood" et "We Drink Your Blood". La Laiterie est un chaudron d’exultation.

La messe "Lupus Dei" précédera le rappel. Oui, nous n’allions pas regagner nos tanières sans être "Sanctified With Dynamite". Comme tous les hits du groupe, le refrain est repris avec force et crocs par l’assemblée. "Coleus Sanctus", puis "Werewolves Of Armenia" (avec ses « Hou, ha » bon enfant) finiront de nous achever.

Un concert de POWERWOLF, si tu en sors pantelant, sec comme un pruneau de Rocco après un tournage marathon, c’est qu’il est réussi. Et ce soir à la Laiterie, les Loup-garous nous ont bien brossés dans le sens du poil. Viel danke !


Photos © Christian Ballard - Portfolio


Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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