7 août 2019, 18:20

LABELS ET LES BETES

• "Le coté obscur de la force métallique - épisode 25"

Blogger : Crapulax
par Crapulax


Regardez comme elle est mimi, cette rubrique ! Deux ans déjà et la voilà, à peine les canines poussées, qui commence à mordiller et à viser la jugulaire dès la nuit tombée ! Comme c’est trop mignon ! Il faut dire que les parents, Aude et Clément (certaines personnes mal intentionnées évoquent la paternité trouble d’un certain Crapulax...), sont particulièrement attentifs à sa santé, son bien-être et son éducation, lui promulguant tout l’amour nécessaire en lui fournissant les albums les plus obscurs, les plus noirs, les plus violents que la planète metal a à lui offrir.
Souhaitons-lui un Bon Anniversaire sur Face de Bouc, jolie petite rubrique !


ARCHENTERUM : « ...Ainsi Fut Abîme » (Facthedral's Hall)

Les vauclusiens d'ARCHENTERUM n'en sont pas à leur coup d'essai puisqu'ils ont déjà 4 démos, 1 split, 1 EP et 1 album live à leur actif. « ...Ainsi Fut Abîme » marque cependant un tournant dans leur carrière ; en effet, il s'agit de leur premier album et de plus signé sur le label Facthedral's Hall.

ARCHENTERUM évolue dans un blackened death varié, carré, sombre voire occulte. Chaque morceau propose une intensité particulière, des passages les plus blastés aux atmosphères les plus lourdes.
Les growls, qu'ils soient en français ou en anglais sont d'une puissance incroyable. Et ce qui fait l'une des particularités du groupe, c'est la batterie électronique qui ne laisse aucune place à l'approximation. Ça tombe bien, les 10 morceaux de cet album sont le reflet de la personnalité tranchée de chacun des membres d'ARCHENTERUM.
Et ce qui ne gâche rien, en plus d'être un très bon groupe sur album, le trio possède un visuel très fort, ce qui en fait d'excellents showmen.
A découvrir de toute urgence !
(Aude)



GRIMA : « Will Of The Primordial » (Naturmacht Productions)

En Sibérie, le climat et la nature sont sensiblement aussi hostiles qu'en Scandinavie, donc aucune raison pour que les musiciens ne soient pas enclin à fournir un black metal d'une froide qualité saisissante.

La preuve en est faite avec le duo GRIMA qui revient avec un troisième album de black metal atmosphérique d'une beauté aussi luxuriante que son logo. Les six titres de « Will Of The Primordial » sont un habile assemblage de vocaux hurlés, de riffs glaciaux, de soli envolés et de passages folk.
Les claviers omniprésents se fondent dans la frénésie d'un black metal puissant sans prendre le dessus. Quant aux deux morceaux instrumentaux, ils véhiculent une profonde mélancolie grâce à leur rythme lent et leur structure acoustique.
Le tout contribue à faire voyager l'auditeur au plus profond d'une nature emprunte de paganisme. Des morceaux comme "Siberian Sorrow" ou "Enisey" sauront fédérer les adeptes du style défendu avec brio par GRIMA, mais aussi ceux qui ne s'y sont jamais vraiment penchés.
Un très beau voyage au cœur de l'hiver russe qui ne peut que faire du bien par ces chaleurs estivales.
(Aude)



Krzysztof Drabikowski : « Панихида » (Autoproduction)

Avec « Litourgiya », les Polonais BATUSHKA ont sorti l'un des albums de metal les plus mémorables de 2015. En injectant des chœurs grégoriens, des chants clairs épiques et une bonne dose de sacré à leur black metal orthodoxe, le trio a cassé la baraque.
S’en est suivi un paquet de tournées et de festivals pendant lesquels le groupe a proposé avec succès son show à grand renfort d’encens, de bougies et d’un certain mysticisme.
Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, Krzysztof (guitare, basse) et Bartlomiej (chant) se sont brouillés pour d’obscures raisons au sujet de la propriété du nom du groupe en fin d’année dernière. Ce sont donc les tribunaux qui ont tranché, Bartlomiej conserve les saintes reliques et Kzryzstof continue l’aventure en solo. Mais la rancœur reste tenace et les deux protagonistes viennent chacun de sortir leur propre album. Le premier sous le patronyme BATUSHKA, « Hospodi » paru chez Metal Blade, et le second sous son propre nom, en indépendant.

Pour faire simple, « Панихида » est la suite logique de « Litourgiya ». Tant sur la qualité de la production que sur la richesse des compositions, Kzryztsof met Bartlomiej à l’amende. Fortement inspiré par la liturgie orthodoxe, son black metal dévoile un caractère sacré, une force spirituelle intangible, que ne peut hélas revendiquer son compagnon d’infortune. N’est pas BATUSHKA qui veut…
(Clément)



ARMAGEDDON DEATH SQUAD : « Necrocosmos » (Great Dane Records)

Avec un patronyme comme le sien qui renvoie aux travaux des Finlandais IMPALED NAZARENE, ARMAGEDDON DEATH SQUAD annonce la couleur. Mais ne vous fiez pas aux apparences, car même si le death technique pratiqué par le quatuor strasbourgeois possède une bonne dose de brutalité, il n’a pas le caractère outrancier de son voisin du grand Nord.

Ni sa régularité de sortie d'ailleurs puisque cet album est son premier et qu’il n’est précédé d’aucune démo ni EP en dix ans d’existence : voilà une bonne illustration de l'expression "savoir prendre son temps".
Cela a de quoi surprendre mais chacun des membres du groupe est impliqué dans l’underground local et visiblement… il s’en passe des choses dans le grand Est. Beaucoup !
Sorti en autoproduction l’année dernière et bénéficiant d’une plus large exposition grâce à sa signature chez Great Dane, ce « Necrocosmos » mérite toute l’attention du fan de death metal exigeant, à la fois technique et musclé juste ce qu’il faut.
Production carrée, artwork de qualité signé des Mythrid Studios, exécution efficace et quelques touches thrash pour relever les saveurs : voilà un menu qui s’annonce fort appétissant !
(Clément)



SPIRAL GURU : « Void » (Abraxas Records)

Non, non et non ! Le rock stoner brésilien ne se joue ni avec des danseuses dénudées, ni accompagné d’une batucada ! Il se joue tout à fait classiquement avec les instruments traditionnels propres au genre : une guitare (Samuel Pedrosa), une basse (José Ribeiro) et une batterie (Alexandre H.G. Garcia) !

En revanche, c’est une chanteuse (Andrea Ruocco) qui tient le micro et avec elle toute la magie et le soleil du Brésil dans sa voix. Pas de ces voix rocailleuses adaptées au rock comme un tatouage de Harley sur la peau, non, une voix douce qui ensorcelle ("Signs"), qui emmène l’esprit aussi loin qu’un solo de guitare psychédélique pourrait le faire ("The Curfew At Dusk").
Cela apporte un contraste saisissant avec la lourdeur du fuzz de la 6 cordes ou le rythme parfois très lancinant de la basse ("Mindfullness"), rapprochant SPIRAL GURU à la frontière de la pop sans jamais réellement la franchir.

Avec le planant « Void », SPIRAL GURU redéfinit la magie brésilienne.
(Crapulax)



GRAVE SUPERIOR : « Maniacal Viral Infestation » (Démo)

« Mesdames et Messieurs, ce soir dans notre émission hebdomadaire de Télé-achat, nous vous présentons un produit islandais parfait pour vous débarrasser des nuisibles de toute sorte qui empoisonnent votre quotidien !

Regardez plutôt : avec son potard de volume poussé à 10, le brutal death de GRAVE SUPERIOR est capable de faire fuir durablement belles-mères, gros beaufs et voisins envahissants. Il se révèle même très utile pour déblayer un attroupement de gilets jaunes picolant au milieu d’un rond-point...

Monsieur X, C.R.S. à Paris témoigne :

- Ah ben c’est mieux que des coups de matraque, des bombes lacrymogènes et des pompes dans le derrière réunis ! En plus ça ne laisse pas de traces… Nickel ! Par contre, ça ne marche pas sur les petits vieux à cause de leur surdité : on est obligé de recourir aux vieilles méthodes.

Branché sur votre téléphone GRAVE SUPERIOR limite les démarchages à domicile, est pratique dans les transports en commun pour gagner de la place autour de soi ou les lendemains de cuite pour éviter d’entendre les reproches de votre conjoint : les applications de GRAVE SUPERIOR (mixé par Dan Swanö, excusez du peu) sont infinies !

Alors fondez pour ce répulsif islandais ! »
(Crapulax)


Blogger : Crapulax
Au sujet de l'auteur
Crapulax
Véritable touche-à-tout venant du metal underground : ancien animateur radio de l'émission TRANSAM ROAD (1989/1995), rédacteur de fanzines (CREME D'ANDOUILLE), ex-chanteur et guitariste rythmique au sein du groupe de Post-Hardcore SCREAMING SHORES (2006/2011). Également artiste graphique : affiches de concerts, jaquettes de démos, logos, caricatures de stars du Metal et divers comics (SEXUAL TENDENCIES, PAPY METAL, NEOBLASPHEMATEURS).
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