Les prestations de DEMON sont devenues suffisamment rares pour ne pas louper l'occasion lorsqu'elle se produit prêt de chez vous. C'est donc à Bully-Les-Mines que nous nous rendons pour la neuvième édition du BULLY ON ROCKS. C'est une set-list essentiellement composée de titres des deux excellents premiers albums qui est proposée ce soir : « Night Of The Demon » (1981) et « The Unexpected Guest » (1982). Sont aussi joués « The Plague » qui donne son titre au troisième album sorti en 1983 et « Life On The Wire » extrait de l'album « Breakout » paru en 1987. Si c'est par une nuit de pleine lune que DEMON fait son entrée en scène tout comme il le fît en 1981, c'est en 1979 que Dave Hill fonde le groupe avec le guitariste Mal Spooner. A 72 ans, excusez du peu, Dave Hill est le seul rescapé du line-up originel et c'est fringuant et démoniaque qu'il arrive sur scène pour introduire « Night Of The Demon ». Déguisé en précheur démoniaque, c'est un peu halloween avant l'heure. Si le son n'est pas des plus parfait, que les lights sont aussi approximatifs et que le groupe met quelques titres avant de trouver ses marques, nous ne faisons pas les fines bouches pour cette entrée en matière qui propose les trois premiers titres du cultissime « Night Of The Demon » dont la mémorable introduction « Full Moon ». Une introduction à écouter comme son nom l'indique par une nuit de pleine lune et pour les amateurs de sensations fortes par une belle nuit de printemps ou d'été, allongé dans l'herbe verte à contempler les étoiles au milieu des pierres tombales d'un cimetière abandonné. Rien de tel pour vous retrouver au beau milieu de votre pire cauchemar comme le laisse entendre « Into The Nightmare ». Le gourou de cette étrange secte démoniaque ayant totalement pris possession de l'esprit des nombreux adeptes avec « Total Possession » enchaîne pour une séquence de cinq titres tous issus de « The Unexpected Guest ». Le son s'améliorant titre après titre, c'est sous l'emprise de « The Spell », que Dave Hill emprisonne l'audience. Devant une telle prestance scénique le temps semble n'avoir aucune prise sur le leader de DEMON. Sous le signe du démon, nous nous demandons sur « Sign Of The Madman », qui du chanteur ou du public cédera le premier à la folie ? L'enchaînement sur « Strange Intuition » traduit cette étrange intuition que les seconds couteaux de la NWOBHM sont des valeurs sûres et n'ont modestement rien à envier aux machines de guerre que sont les illustres noms de ce mouvement. Lorsque Dave Hill pose la question « Have We Been There Before ? », le public ne peut que répondre oui unanimement car tout comme pour TYGERS OF PAN TANG lors de la précédente édition en mai dernier, cette édition se déroule à guichet fermé. Au petit jeu de la folie, peu importe de savoir qui est le plus fou des deux. Que ce soit Dave Hill qui continue à 72 ans à se déguiser en démon ou le public qui malgré sa moyenne d'âge mûr, continue à s'éclater comme une bande d'adolescent à son premier concert cela n’a aucune espèce d'importance. Peu importe, car ici nous sommes dans l’authenticité. Celle de vivre l'instant présent comme sur l'interprétation de « Liar » qui n'a rien d'un leurre. Avec « The Plague », l'ambiance est loin de celle que l'on peut vivre avec un groupe désabusé et usé par le temps. Tout comme le montre « Victim Of Fortune », DEMON ne fait pas parti de ces groupes victimes de leur bonne fortune et qui se sont construits une vie faite de mensonges. Une vie sur le fil du rasoir comme peut le laisser penser « Life On The Wire ». De toute évidence, la musique mène dans cette édition du BULLY ON ROCKS une fois de plus à l'évasion l'espace d'un concert et nous conforte dans le sentiment que rien ne doit venir briser le cercle de cette folie salutaire. Ce n'est pas le public reprenant en chœur « Don't Break the Circle » avec Dave Hill qui dément cette impression. Cette communion du démon et de ses disciples vaut bien un rappel et c'est le bien nommé « One Helluva Night » qui vient clôturer ce concert.
Si vous n'avez jamais assisté à un concert de DEMON, vous savez ce qui vous reste à faire. En attendant prenez le temps de ré-écouter ou de découvrir ces deux excellents albums que sont « Night Of The Demon » et « The Unexpected Guest » qui pourraient vous donner l'envie de creuser plus loin dans leur discographie qui comporte à ce jour pas moins de 13 albums.
La prochaine édition du BULLY ON ROCKS aura lieu le 9 mai 2020 avec TYKETTO en tête d'affiche. La billetterie est disponible ici
