9 juillet 2022, 23:59

RAMMSTEIN

@ Lyon (Groupama Stadium)


Il se sera passé 3 ans entre la mise en vente des places au début de l'été 2019 et les 8 et 9 juillet 2022, dates auxquelles nous nous retrouvons enfin devant le Groupama Stadium de Lyon pour la suite de la tournée des stades de RAMMSTEIN. 3 ans après leur date à Paris La Défense Arena, une date post-pandémie, mais aussi quelques semaines après la sortie de l'album sans titre et bien avant la parution du dernier en date « Zeit », le 29 avril 2022. Les amateurs du groupe le savent et ne seront pas surpris, les quelques lignes suivantes sont valables pour les deux dates. Si j’ai eu la chance de faire le vendredi en gradins et le samedi dans la fosse, le show quant à lui est identique. Des effets pyrotechniques en grand nombre, la place à l’improvisation est nécessairement réduite.

C’est à l’heure précise que commence le duo ABELARD qui joue une partie de l’album "XXI - Klavier" de RAMMSTEIN. Annoncée depuis quelques temps, cette première partie ne fait pas l’unanimité. Si le talent des deux pianistes n’est pas sujet à débat, le choix d’une première partie 100% instrumentale associé au fait que cette dernière n’ait pas changé depuis 2017 pose davantage question. Peut-être est-ce pour une question pratique d'aménagement de scène (le duo jouant sur un espace annexe situé dans la fosse), mais l’habitude aidant, seule une partie du public chante les chansons de RAMMSTEIN jouées au piano, pendant que l’autre regrette que le groupe ne profite pas de son aura pour donner un coup de pouce à un groupe émergent qui profiterait grandement de cette opportunité. Au final on est donc davantage sur une première partie écoutée comme une musique de fond pour beaucoup... dommage dans la mesure où les deux françaises sont ravies d’être présentes et de jouer dans un tel cadre, essayant au mieux de chauffer cet énorme stade.


C’est à 21h que retentit la musique d’introduction dans le Groupama Stadium alors qu’un écran sur la partie centrale de la scène se déploie pour nous montrer le fameux "R" sur fond de drapeau français... l’ambiance est électrique lorsque le groupe fait son entrée sur scène et que les premières notes de "Armee der Tristen" retentissent. Même tournée oui, mais une set-list différente de celle de leur passage à Paris en juin 2019 pour évidemment inclure des chansons du dernier album. Autant dire que le public est ravi et ils sont nombreux ces lyonnais ayant fait le déplacement sur d’autres dates de la tournée, beaucoup d'autres étaient également présents lors des concerts à Paris, Bruxelles et plus encore. Dans le public, ils sont également nombreux à avoir fait le déplacement y compris depuis l’étranger.

On monte d’un cran en intensité avec "Zick Zack", parmi les nouveaux titres d’ores et déjà scandé par la foule. On retrouve d’ailleurs dans ce dernier les refrains faciles à retenir et à chanter – bien qu’écrits dans la langue de Goethe – qui ont contribués au succès du groupe. C’est avec les premières notes "Links 2-3-4"  que les Allemands montent définitivement en puissance en récupérant ceux qui ne sont pas encore familiarisés avec « Zeit ». Le public dans les gradins est debout, et la fosse saute des premiers rangs aux derniers (à quelques exceptions près). De quoi démontrer aux plus septiques que la nouvelle de la captation d’un des concerts donnés en Allemagne par un sismographe situé 2km de là est loin d’être exagérée. Le ton est donné avec les grandes banderoles rouges arborant le logo du groupe déployées sur scène et sur les pilônes dans le fond de la fosse.


Sans pitié et sans faire de pause le groupe enchaîne avec "Sehnsucht", autre incontournable puis, "Zeig Dich", pour arriver sur "Mein Herz Brennt"... Pyrotechnie, chant à l’unisson, que Till Lindemann le demande ou non, la magie RAMMSTEIN frappe encore. La nuit tombe sur le stade alors que le landau géant synonyme du titre "Puppe" apparaît sur scène. Cette chanson sombre tirée d’un poème écrit par Till sonne comme un exutoire avec son final sur fond de landau enflammé et de confettis noirs tirés et projetés depuis plusieurs endroits du stade. S’ensuivent "Heirate mich", "Zeit", "Deutschland" avec son intro remixée par Richard Z Kruspe depuis une plateforme mobile dans la tour centrale, pendant que les autres membres du groupe viennent danser en combinaison sur le devant de la scène.

On enchaîne ensuite "Radio" et les indispensables "Mein Teil", "Du Hast" et "Sonne". Pour ces derniers aucune surprise sur la mise en scène qui fonctionne toujours aussi bien et on est loin de bouder son plaisir (après tout pourquoi changer une recette qui est excellente ?) que ce soit sur "Mein Teil" ou Till Lindemann arrive à trouver des lances flammes de plus en plus puissants pour cuire Flake dans son chaudron, ou les feux d’artifice de qui partent dans la fosse pour revenir sur la scène pendant "Du Hast"... ou encore le "petit coup de chaud" pendant "Sonne" avec les flammes qui sortent aussi bien de la scène en grandes quantité que des poteaux dans la fosse... on sait ce qui va se passer, on l’attend et cela fait toujours autant d’effet ! Côté public beaucoup finiront probablement le lendemain par avoir la voix cassée et de nombreuses courbatures à force de sauter. Sur ce point, après une première soirée en gradins, bien que debout, j’étais particulièrement contente de rejoindre la fosse le lendemain !


Ces trois titres enchaînés pourraient presque avoir des airs de bouquet final mais ce serait un set bien trop court... c’est donc sur la scène annexe dans le public que le groupe revient pour la première partie de ses rappels. Si certains titres ne changent pas on a quand même des surprises pour d’autres comme avec cette version au piano de "Engel" qui marque le retour du duo ABELARD accompagné des 6 membres du groupe répartis autour des pianos pour chanter pendant que les écrans affichent les paroles pour permettre au public de suivre, y compris en dehors des refrains... exit donc les fameuses ailes agrémentées de lance-flammes aux extrémités mais il faut bien admettre que l’alternative est bien trouvée. C’est sur ses fidèles canots gonflables que le groupe rejoint la scène, l'occasion d’être un peu plus proche des fans et d’échanger des poignées de mains... mais aussi de faire une transition parfaite avec la mise en scène adéquate pour "Ausländer" avec le "débarquement" et le panneau "Wilkommen in der Dunkelheit" brandit par Landers. Viennent ensuite "Du riechst so gut" et son duo de guitares entre Landers et Kruspe, suivi de "Pussy" et son canon évocateur pour asperger les premiers rangs de mousse.


C’est finalement avec "Rammstein" que Till apparaît comme un paon avec ses plumes de feu, suivi de "Ich Will" (ils n’allaient quand même pas l’oublier !) et "Adieu" que les Allemands termineront leur show.
Surprise peut être de ne pas avoir "Feuer Frei" entre autre mais avec une telle discographie, autant d’incontournables et les nouveautés à intégrer, il faut bien faire des choix ! Une fois de plus on se dit après coup que décidément ce ne sont pas de gros bavards, mais le concert est mené tambours battants et les quelques mots lancés par ci, par là, accompagnés du familier « nous aimons la France » suffisent à créer le lien avec le public.

Avec un concert de RAMMSTEIN on en a plein les oreilles et les yeux, trop si on souhaite tout raconter, et puis il faut aussi garder un peu de surprise pour ceux qui les verront pour la première fois sur une autre date... Un vrai show comme on les aime. On le dit d’ailleurs souvent, même sans trop aimer la musique du groupe ça reste un spectacle à voir et ces deux concerts lyonnais n’ont pas dérogé à la règle.


Portfolio © Anthéa Bouquet.

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