17 octobre 2022, 18:46

AVATARIUM

"Death, Where Is Your Sting"

Album : Death, Where Is Your Sting

Il y a 10 ans débarquait un groupe qui m’avait bien interpelé, AVATARIUM. L’alchimie créé par la présence de la chanteuse à la voix d’or Jennie-Ann Smith dans le groupe de Leif Edling (auteur du mythique CANDLEMASS), au sein duquel officiaient également des pointures venues de TIAMAT et EVERGREY, a produit depuis de merveilleux albums de doom rock & metal. Aujourd’hui Leif Edling s’en est allé vers d’autres horizons, l’occasion nous est donnée avec ce 5e album, « Death, Where Is Your Sting », de s’intéresser à l’évolution du groupe.

Introduction toute en langueur sur "A Love Like Ours", violoncelle et chant féminin qui s’étirent jusqu’au point de rupture. Le ton est sombre, vous me direz que le doom n’est pas rose comme les leggings des glam-rockeux, mais avec ces guitares tantôt acoustiques tantôt cristallines le linceul brumeux est encore plus glacial qu’à l’accoutumée. Ce dark-rock demeure aussi somptueux qu’il est dérangeant. Hurlez violons, pleurez jouvenceaux. On enchaîne avec "Stockholm", rappelant les premières compositions d'AVATARIUM où Jennie-Ann se lamente telle l’elfe Galadriel sur une musique toujours très épurée. Du doom metal de la Terre du Milieu ? Peut-être.

Si le titre "Death, Where Is Your Sting" est toujours semi-acoustique, il contient un rythme plus enlevé, presque champêtre. Après tout le noir est un goût commun du doom et de la country, n’est-ce pas "Jennie Cash" ? Une superbe et entêtante ballade que ce morceau. La mort n’a jamais été aussi fraîche qu'habillée d’un anneau de feu. Ou lors d'un "Psalm For The Living" dépouillé et envoûtant. Macabritude quand tu nous tiens dans tes griffes...

Arrivée sur la deuxième partie de l’album on retrouve le doom aux riffs bas et pesants et la rythmique obsédante. "God Is Silent" est de par la même un titre paradoxal, tant on se prend une vague de puissance. La sonorité du silence. Un retour en force vers les origines du genre plus que réussi. "Mother, Can You Hear Me Now" se livre sur des fûts qui résonnent gravement, ainsi que sur un chant qui s’étire au-delà des guitares solides et saturées. Le moment est bienvenu pour une méditation tout en lâcher prise... électrique.

"Nocturne" est une salve un cran plus chargé en metal lourd, on retrouve les couleurs d’un SABBATH bien Noir. Le genre de rythme qui fait dire à Arletty « atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’avatarium ? ». "Transcendent" apaisera la Belle avec une ballade relaxante, qui se mue subitement en un déferlement de guitares heavy juxtaposées à des cordes mélancoliques. Un excellent mélange des genres, une excellente conclusion.

AVATARIUM avec « Death, Where Is Your Sting » m’a d’abord dérouté, puis enivré, pour au final me conquérir. Danse sensuelle d’Eros dans les bras de Thanatos, la beauté dans l’amore, dans la mort. Dark-country is the new AVATARIUM.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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