25 novembre 2022, 23:59

PSYKUP + POGO CAR CRASH CONTROL + AS A NEW REVOLT

@ Wasquehal (The Black Lab)

Le Black Lab de Wasquehal offrait une affiche énervée, avec des groupes de générations et de styles différents. Si AS A NEW REVOLT, POGO CAR CRASH CONTROL et PSYKUP n’ont pas le même maillot, ils ont assurément la même passion : celle de ne pas faire de quartier !

Duo batterie/voix accompagné de machines, AS A NEW REVOLT propose une sorte de cocktail vitaminé où se mêlent rap, pour les vocaux à la Eminem et la casquette, punk, hardcore et indus, un peu dans la veine de AT THE DRIVE IN. La paire grenobloise mouille le maillot, et finit même par tomber la chemise, dans des lumières qui passent du rouge au bleu entre éclairs stroboscopiques. Le chanteur est bondissant, convaincu, quand son compère assène ses parties, véritable ossature des morceaux, avec une énergie impressionnante... mais la part de la musique crachée par l’ordinateur est bien trop importante. Dommage que AS A NEW REVOLT ne s’appuie pas sur un groupe complet, avec guitare et basse, tant ses compositions font mouche.


Dès leur mise en place, les POGO CAR CRASH CONTROL communiquent et s’amusent avec le public, à l’image d’un Olivier taquin... Puis le concert démarre et la folie se répand dans la fosse. Pogo à foison, crashs en fusion, fans en pâmoison, le concert explose en un millions d’étincelles électriques. Lancée par un "Aluminium" incandescent, la set-list est imparable et riche en incontournables (bordel, qu’ils sont toujours aussi jouissifs ces tu veux un "Conseil", "Qu’est-ce qui va pas" ou "Crève", ultime décharge d’adrénaline qui voit le chanteur se jeter dans la foule... imité par Louis, le batteur, une fois la dernière note envolée dans un chaos bon enfant). Une petite pause par-ci ("Le Ciel est Couvert"), par là ("Cristaux Liquides") et Lola bondit de nouveau, après avoir rincé ses cheveux à la bière. Derrière la machine punk/metal/hardcore jaillit une réelle complicité, une belle harmonie, une simplicité désarmante : la bassiste, au moment de ranger le matériel, n’hésite pas à prendre la pause pour des photos. Bravo, messieurs, madame !


Il est temps maintenant de faire l’autruche avec les psychopathes de PSYKUP. L’oiseau à l’air niais apparaît sur le back-drop quand arrivent les musiciens. En jeans et chemises noirs, les Toulousains ont abandonné les habits à fleurs de la tournée précédente... mais restent fidèles à leur metal aussi complexe que violent, ponctué d’humour, de jazz et de passages plus apaisés. Le dernier album du groupe, « Hello Karma », est mis à l’honneur dès l’entame du spectacle avec l’intro jazzy de "Family Burlesque". Très vite la rythmique passe la surmultipliée et la rage s’empare de l’assistance : les pogos concernent moins de monde que durant le set de PCCC mais leur intensité est supérieure.


Les vocaux, partagés par Julien Cassarino, âme et membre fondateur de la bande, et par le nouveau venu Mathieu Romarin, dont les growls et l’apparence évoquent Julien Truchan (BENIGHTED) – c’est un compliment – se marient à merveille comme sur l’épatant et ultra violent "We Will Win This War" ou sur l’ancien "Teacher" ; les deux gaillards semblent d’ailleurs s’entendre comme larrons en foire tandis qu’à la basse Julian Gretz ne ménage pas sa peine... au point de casser une corde et d’imposer une interruption : il n’en a pas en stock. Julien gère cette pause haut la main, plaisante, demande un petit instrumental jazz au guitariste Dorian Dutech et, hop, la guerilla sonique reprend. "Love Is Dead" est emblématique des compostions de PSYKUP avec ces changements de rythme incessants, maîtrisés à la perfection par l’indéboulonnable Brice Sansonetto derrière sa batterie.

Les spectateurs, toujours au taquet, donnent ce qui leur reste de force sur la paire finale "Lucifer Is Sleeping" / "Masturbation Failed" et sa progression diabolique, freinée par un temps plus calme, avant de se conclure en une apogée rageuse. Les visages sont rouges, les corps en sueur... et l’âme ragaillardie par cette soirée furieuse... qui s'est prolongée avec le set de la DJ punk Zombie-Chang.


Photos © Sébastien Feutry - Portfolios : PSYKUP / POGO CAR CRASH CONTROL

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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