17 février 2023, 23:59

THE GREAT OLD ONES + NATURE MORTE

@ Wasquehal (The Black Lab)


Soirée atmosphère mystérieuse et ambiances pesantes au Black Lab pour un 17 février placé sous le signe de la peur et de l’angoisse. Dans une odeur d’encens, NATURE MORTE, après une intro délicate, quoiqu’étrange, en chant féminin, tisse un univers contrasté. Lumières bleues pour les passages lourds et obsédants, éclairs blancs ou explosions rouges quand le rythme s’accélère, frôle la frénésie. Le groupe, où plutôt les ombres fantomatiques qui errent dans la fumée, navigue aux confins du black metal et du post-rock. Chris Richard, chanteur guitariste, au chant éraillé, presque douloureux vibre, comme possédé, aux moindres inflexions de sa musique, dans la lignée d’un Colin van Eeckhout ; NATURE MORTE, prometteur, ressemble d’ailleurs à un cousin d’AMEN RA.


Après une brève intro, le visage masqué par une capuche, pendentif Cthulhu autour du cou, les apôtres des Grands Anciens arrivent sur scène. Tout de noirs vêtus, les membres de THE GREAT OLD ONES peignent des tableaux où se marient lumières et musique. Chaque morceau est enveloppé d’une couleur qui renforce son essence sonique, à l’image du jaune qui règne sur le massif – qui a dit doom ? – "Nyarlathotep" ou des reflets bleus et blancs qui magnifient l’incontournable "Antartica", lancé par les paroles de Benjamin Guerry, extraite de l’intro de  « Tekeli-Li » (2014) : « Je ne suis pas fou ! Je les ai vues, les montagnes hallucinées » . Frissons garantis.


D’une précision admirable, le groupe envoûte avec ces longues compositions, quasi progressives (le labyrinthique "The Omniscient"), où un calme tantôt mélancolique, tantôt désespéré, se mêle à la colère frénétique, enragée des dieux oubliés. L’accent est mis sur « Cosmicism », le dernier album, mais aucune des productions précédentes n’est négligée. Ainsi les deux pièces maîtresses de « E.O.D. (A Tale Of Dark Legacy) » (2017) , "The Shadow Over Innsmouth" et "When The Stars Align", s’enchaînent-elles dans un déferlement de puissance maléfique, blast beat et cymbales en cavale, où se glissent ténébreuses mélodies, comme noyées dans le chaos, et passages oppressants, menaçants. « Al Azif », 11 ans d’âge, nous offre quant à lui un toujours aussi bouleversant et hanté "Visions of R’Lyeh". Encore un voyage aux confins de la folie avec THE GREAT OLD ONES, groupe toujours aussi fascinant, sur scène comme sur disque.

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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