16 juin 2023, 23:58

HELLFEST OPEN AIR

@ Clisson (Jour 2)


C’est sous un ciel couvert de nuages que cette deuxième journée de festival commence, avec comme conséquence des températures bien plus agréables dans le pit. Malgré une nuit relativement courte, on se réveille en forme, la tête encore pleine des sons de la veille, et des images d’un Winston McCall (PARKWAY DRIVE) porté à bouts de bras, surfant sur la foule tout en continuant de chanter. La navette ayant pris un peu de retard, on loupe le début du concert d’ESCAPE THE FATE sur la MS2, mais on peut tout de même profiter d’un bon moment de post-hardcore mélodique avec le fort bien nommé (ou pas ?!) Craig Mabbitt, vocaliste de son état. C’est ensuite au tour de THE QUIREBOYS de prendre possession de la MS1 avec leur hard rock classique. Sympathique et bien exécuté mais pas suffisamment énergique à mon goût, pour véritablement réveiller la passion. Petit tour du côté de l’Extreme Market pour se changer les idées avant de revenir vers la MS2 pour la fin du set de MOD SUN, un pop-punk catchy bien plus en adéquation avec mes besoins du jour.
Sur la MS1, BRITISH LION, le deuxième groupe de Monsieur Steve Harris, bassiste de “vous savez qui”, propose un hard rock classique de bonne facture, avec une touche plus moderne et directe que son groupe principal. Accompagné de musiciens de talent, le célèbre bassiste récolte un beau succès auprès du public. Logique, me direz-vous, vu que la Vierge de Fer joue sur la même scène le lendemain, et ses fans sont déjà au rendez-vous. Mais, cependant, BRITISH LION, en se démarquant légèrement du grand frère encombrant, est susceptible de plaire à une autre catégorie d’amateurs. Quel dommage, cela dit, de ne pas avoir pu utiliser les écrans géants ! Les spectateurs placés en fond de fosse n’ont pas la possibilité d’observer le jeu des musiciens et doivent se contenter d’écouter en tentant d’apercevoir les silhouettes miniatures qui évoluent sur scène. A noter que PORCUPINE TREE le lendemain aura le même fâcheux traitement. Frustrant !


Première énorme baffe de la journée en compagnie de NOTHING MORE sur la MS2 qui va nous offrir une prestation aussi époustouflante visuellement que musicalement. Tout est là : un véritable univers avec des musiciens recouverts de peinture rouge et noire, aussi dégoulinante que sanguinolente, un metal moderne et alternatif faisant appel aussi bien au nu metal, à l’électro et à la pop qu’au heavy rock, à travers des compos accrocheuses et punchy. Menés par Jonny Hawkins, un frontman ultra charismatique à l’énergie bondissante et à la voix en or, NOTHING MORE, avec un talent évident, va mettre le Hellfest dans sa poche en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. En effet, comment ne pas succomber à des titres aussi énergiques, bien construits et originaux que "Spirits", "Do You Really Want It?", "Go To War" et "Don’t Stop", pour n’en citer que quelques-uns ? Ou à l’émotion torturée de "Jenny" ? Et lorsque le guitariste Marc Vollelunga vient s’accrocher à la barrière de sécurité pour un solo jouissif, et que Jonny Hawkins, le chanteur aux pieds nus, se jette dans les premiers rangs sur le final de "This Is The Time (Ballast)", avec deux toms qu’il matraque avec fougue pour un final absolument apocalyptique, on ne peut qu’applaudir à tout rompre et hurler en cœur notre joie ! Il faut préciser que le frontman et vocaliste était le premier batteur du groupe, avant de passer derrière le micro, ce qui explique sa technique impeccable et son amour du rythme. Ayant toujours eu une fascination certaine pour les batteurs, je ressors de ce concert surexcitée et comblée, avant d’enchaîner, toujours devant les Main Stages, en l’occurrence la 1, avec ELEGANT WEAPONS, le groupe de Richie Faulkner, guitariste de JUDAS PRIEST, qui s’est ainsi fait plaisir avec ce projet parallèle. On a droit à un heavy metal classique, mais doté d’une touche de modernité. Avec la superbe voix de Ronnie Romero et la dextérité incroyable de Richie Faulkner, on est assuré de passer un très bon moment. Effectivement, le public du Hellfest ne s’y trompe pas et offre une belle ovation au groupe.


Mais cela ne sera rien face à la tornade SILMARILS qui s’apprête à faire un hold-up sur la MS2, comme NOTHING MORE précédemment. Les vétérans franciliens débordent d’une énergie communicative et l’envie de faire honneur à la place qui leur a été offerte en dernière minute suite au désistement de ETHS. Plus de 30 ans après leurs débuts, les pionniers français de la fusion ont encore la niaque et embarquent les spectateurs dans une séance de jumping effrénée et totalement jouissive. N’ayant de cesse de remercier le public très nombreux qui s’est amassé devant les Main Stages et bien au-delà, les SILMARILS vont se jeter à corps perdu dans ce show qu’ils espéraient depuis de nombreuses années. Concrétisation d’un rêve devenu réalité, les musiciens explosent de joie et leur sincère enthousiasme fait plaisir à voir. On les rejoint sans crainte dans cette immense fête de tous les instants.

Retour gagnant également sur la MS1 pour les vieux briscards de SKID ROW et leur nouvelle recrue, l’excellentissime vocaliste suédois Erik Grönwall, ayant récemment combattu une leucémie. Et là, c’est LA deuxième giga claque de la journée. En effet, le gaillard hyperactif parcourt la scène de long en large, tout en headbangant à s’en décrocher la tête et en balançant des notes hallucinantes de justesse et de puissance. De quoi effacer définitivement Sebastian Bach des esprits chagrins, Erik étant tout aussi doué et surtout éminemment plus sympathique que son illustre aîné. Les quatre autres musiciens s’en retrouvent boostés et nous assènent tube sur tube, comme autant de déflagrations soniques, au sein d’une setlist parfaite. Jugez plutôt : "Slave To The Grind", "Big Guns", "18 And Life", "Piece Of Me", "Livin’ On A Chain Gang", "Monkey Business", etc. Le seul extrait du récent et excellent « The Gang’s All Here » sera la chanson-titre, le groupe préférant offrir un condensé de sa discographie, bien adapté à une configuration de festival. Le quintet qui déchaîne la foule termine son set (hélas trop court) par l’indispensable "Youth Gone Wild", repris comme un seul homme par les festivaliers. Chair de poule le long de la colonne vertébrale et l’impression d’avoir 20 ans à nouveau. Bien mieux que tous les liftings du monde, la cure de jouvence SKID ROW se transmet des musiciens au public dans une communion intensément exaltante. Erik Grönwall n’hésite d’ailleurs pas à descendre dans le pit pour quelques accolades avec les fans des premiers rangs.


Après une telle démonstration de force, le set des metalcoreux de MOTIONLESS IN WHITE, malgré le maquillage d’apparat haut en couleur des membres du groupe, fait un peu pâle figure. Difficile en effet, de rentrer dans leur univers assez codifié qui s’adresse essentiellement à un (très) jeune public et la voix nasillarde de Chris Motionless n’est pas la plus agréable à entendre. Quoi qu’il en soit, le groupe fait le show et les fans près de la MS2 sont ravis et le font entendre.

ALTER BRIDGE prend la suite sur la MS1, et si le groupe assure toujours à merveille avec une exécution parfaite, on les sent fatigués et en manque de jus. En résulte une interprétation assez lourde de titres pourtant d’habitude plus énergiques, tel "Addicted To Pain", "Isolation" ou "Silver Tongue". Marc Tremonti (guitare) a même des soucis techniques en début de concert qui l’obligent à changer de matériel dans l’urgence, pendant que ses compères continuent de dérouler le morceau. Moment de grâce toutefois avec la splendide "Black Bird" qui fait toujours son petit effet. Et l’aura d’ALTER BRIDGE est telle auprès des musiciens en tout genre qu’ils ont droit à la présence dans le pit de 3 membres de NOTHING MORE, Jonny Hawkins, Marc Vollelunga  ainsi que le bassiste Daniel Oliver venus admirer leurs compatriotes en s’installant de l’autre côté de la barrière de sécurité. L’occasion idéale de féliciter le charmant frontman aux belles bouclettes, assis juste devant moi, pour leur superbe prestation. Ce à quoi l’intéressé me remercie chaleureusement avec un grand sourire. Instant de complicité magique et totalement improbable que l’on ne peut vivre qu’au Hellfest.


​Décidément, la journée s’avère pleine de belles surprises, car c’est ensuite PAPA ROACH qui va foutre un bordel monstre sur la MS2 et malmener les festivaliers dans la fosse avec son metal alternatif/nu metal qui ne vieillit pas, à l’instar de leur vocaliste, Jacoby Shaddix, qui fait plaisir à voir en s’éclatant comme un éternel ado et en prenant toujours autant de plaisir à partager et donner sa musique avec un sourire désarmant. Un concert excellent de bout en bout.

Après plusieurs heures passées à la barrière, mon corps réclame un peu de repos, et c’est en trainant un peu la patte mais le cœur léger que je rejoins l’espace VIP pour me réhydrater. N’étant pas particulièrement attirée ni par les vieux glam rockeur ventrus, ni par les death metalleux sanguinolents et encore moins par les rappers soi-disant reconvertis en rockers, je décide de retourner dans mes pénates afin d’être fraîche et dispose pour le lendemain qui s’annonce particulièrement chargé en musique, en émotions et en kilomètres.

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Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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