1 août 2024, 16:54

BLUES PILLS

"Birthday"

Album : Birthday

Après un troisième album en demi-teinte sorti dans une période sombre, BLUES PILLS est de retour avec un album lumineux. Loin du cliché ''Sex, Drugs and Rock'n'Roll'', « Birthday » s’impose comme une œuvre résolument moderne, même si ses racines sont celles du blues-rock des années 70. A travers l’image de la grossesse de la chanteuse, cet album est résolument une ode à la féminité qui n’en exclut pas pour autant le genre masculin. Au contraire, la voix d’Elin Larsson cohabite parfaitement avec la musique délivrée par le trio Zack Anderson (guitare), André Kvarnström (batterie) et Kristoffer Schander (basse). A une époque où la féminité continue inexorablement de s’affirmer dans le rock et le metal, et pas seulement derrière le micro, il va sans dire qu’Elin n’aurait aucune difficulté à y trouver une place de choix dans l’univers des femmes fortes du rock, s’il fallait en faire un livre. Pour preuve, sa capacité à osciller quelque part entre Brody Dalle et Janis Joplin, où elle fait preuve d’un charisme pur et nonchalant, qui accompagne ses lignes de chant stellaires.

Cette puissance et cette force se ressent immédiatement dans la chanson-titre ''Birthday'' qui ouvre l’album. Les paroles racontent cette expérience hallucinante où, le jour de son anniversaire, elle avait invité tout le groupe et l’équipe technique au restaurant et qu’un serveur a décidé de gâcher la fête en lui manquant de respect... « On y retrouve un peu d’humour. Le premier couplet est du point de vue de l’agresseur, mais ce n’est pas pour autant que je me pose en victime. Précise la chanteuse. C’est avant tout un moyen de remuer sérieusement les choses et une manière de dresser le majeur avec conviction face à cette merde. »

Musicalement, on retrouve cette dichotomie, le point de vue de l’agresseur est basé sur un schéma de batterie qui domine par son martèlement. Dans un premier temps accompagné d’un riff de guitare discret et dans un second temps par une très belle ligne de basse. Le refrain est irrésistible et la seconde partie dédiée au point de vue de la chanteuse, est revendicative, illustrant parfaitement une femme affirmée qui bien que féminine et enceinte n’hésite pas à brandir sa colère à destination de cette masculinité toxique d’un autre âge.

Deuxième single de ce nouvel album, ''Don't You Love It'' est basé sur une ligne de basse rythmée et groovy. Le chant qui se développe dans les aigus est gaie, suivi du refrain joyeux et dansant. ''Bad Choices'' commence sur un air de gospel associé à une efficace basse sur laquelle Elin offre un couplet avec une intonation qui lui donne beaucoup de profondeur. Après trois titres imparables, on espère bien que la suite ne laissera pas paraître des choix regrettables qui viendrait ternir ce superbe début. Plus calme, ''Top Of The Sky'' est un 3e single mélancolique d’une incroyable beauté où une fois de plus la voix de la chanteuse est d'une incroyable puissance. ''Like A Drug'' poursuit sur un registre mid-tempo où l’association de la basse, d’un arpège de guitare et du chant, fait des miracles.

Plus dynamique ''Piggyback Ride'', choisi comme 4e single extrait de l'album, est un titre humoristique, expérimental et déjanté. Elin s’imagine dans la peau d’une enfant sauvage qui sème le désordre à la tête d’une horde de sangliers. Une expérimentation très réussie que l’on a hâte de voir sur scène. ''Holding Me Back'' propose trois couplets qui s'appuient sur des orchestrations différentes et retenues, avec un refrain explosif. Poursuivant sur un rythme mid-tempo ''Somebody Better'' n’en n’est pas moins un titre puissant. Dans l’esprit du blues de la Nouvelle-Orléans, ''Shadows'' propose une ligne de chant d’une grande profondeur. ''Back On That Horse Again'' est une chanson calme et mélancolique où le chant d’Elin déborde d’énergie. ''What Has This Life Done To You'' termine cette expérience musicale paisiblement. En concert, on s’imagine aisément sur le refrain brandir une flamme de briquet.

Avec ce quatrième album, BLUES PILLS impose un nouveau slogan : ''Féminité, Maternité et Rock'n'Roll''. Du début à la fin, vous serez happé, incapable de vous libérer de l’emprise de cette œuvre qui agît comme le chant des sirènes. Par chance, la voix d’Elin n’est en rien celle qui vous entraîne dans les abysses, mais beaucoup plus celle du charisme d’une femme épanouie qui clame haut et fort sa joie de vivre au monde entier.
Pas une note de cet album n’est dissonante. La musique est d’une rare efficacité au service du chant magnifiques dont la perfection est telle qu’au fil des écoutes on se demande comment une telle perfection est possible.

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK