27 décembre 2024, 17:05

OCEANS

Interview Patrick Zarske

Blogger : Clément
par Clément


Originaire de Berlin, OCEANS revient sur le devant de la scène avec un troisième album éblouissant. Après deux LP et plusieurs EP qui franchissaient les frontières du metalcore en allant piocher au sein des scènes deathcore et nu-metal, le groupe a décidé de continuer sa mue vers un style encore plus varié et accessible sur « Happy ». Le guitariste Patrick Zarske a pris le temps de se poser en notre compagnie pour faire un état des lieux quelques jours avant la sortie de l’album, le 27 septembre dernier chez Nuclear Blast Records...
 

Après la sortie de votre nouvel album, le troisième depuis la création du groupe en 2018, quels ont été les retours que vous avez eu sur les quatre premières chansons qui avaient été révélées juste avant ?
Ces morceaux montrent tout d’abord que nous ne sommes pas un groupe qui stagne. Depuis la création du groupe, nous avons toujours eu à cœur de faire évoluer notre son et c’est encore le cas avec « Happy » qui inclut de nouvelles influences, toujours posées sur une base metalcore solide. Pour être honnête avec toi, nous avons obtenu beaucoup plus de réactions de la part de nos fans que de la presse ! Cela ne me surprend pas car ce sont eux qui sont concernés en priorité par notre musique. Nous avons eu d’ailleurs l’occasion d’expérimenter deux de ces singles sur scène et la réaction du public nous laisse entendre qu'il les a bien appréciés ! Et la presse aussi finalement car je viens de prendre connaissance aujourd’hui d’une toute première chronique d’un média argentin qui a attribué un 10/10 à ce nouvel album... Voilà qui semble prometteur pour la suite.

J’aimerais en savoir un peu plus sur le nom du groupe et le titre de l’album qui sonnent plutôt étranges pour le genre de musique pratiqué, qui inviterait à utiliser des termes plus sombres...
Je dirai qu’il y a de l’ironie dans ce titre d’album : « Happy », qui contraste avec sa pochette très sombre et ce poisson comme désincarné qui nage dans son bocal. Tu peux aussi y voir cette injonction à être heureux, à connaître le bien-être que l’on retrouve dans notre société avec ces magazines, ces médias qui diffusent ces messages. C’est un peu comme si le fait de ne pas être heureux au quotidien dans ta vie personnelle ou professionnelle montrait que tu passais à côté de quelque chose. Or, les émotions ne se décrètent pas, elles se vivent et chacun les vit à sa manière. D’ailleurs, nous abordons également sur cet album les sujets des problèmes mentaux, d’émotions contradictoires qui sont souvent le fruit de ce qui se passe sur les réseaux sociaux et de la place qu’ils ont pris dans nos vies.

Concernant les textes, notamment ceux sur le thème de la santé mentale, y a-t-il un lien avec la pandémie de COVID qui est désormais derrière nous ? Celle-ci a pu laisser des traces profondes pour nombre de personnes...
Oui et non, je dirai que cela a eu plus d’influence sur nos deux derniers EPs. Ici, nous avons laissé libre cours à nos émotions et décrit avec nos mots ce qui peut être amélioré dans cette société et ce qu’il faudrait pour enfin atteindre cet état d'esprit "Happy" !

Tu viens d’évoquer le sujet de cette pochette sombre, noire, obscure et c’est aussi une partie importante du côté visuel de l’album, y a-t-il un concept derrière ce sujet ? Qui en est l’auteur ?
Il n’y a pas de véritable concept au sujet de cette pochette, c’est un travail qui a été très spontané et imaginé par notre bassiste, Thomas Winkielmann. L’influence souvent négative et l’impact des réseaux sociaux pourraient en être cependant le principal thème, notamment sur les plus jeunes qui prennent parfois pour argent comptant certains des messages qui y sont délivrés. Un peu à l’mage de ce poisson enfermé dans son bocal. Quant à l’artiste qui est derrière cet artwork, il s’agit d’un de nos amis, Dickie, qui est lui aussi originaire de Berlin. Et qui a réalisé un travail remarquable.

Pour revenir à l'album, on sent qu'il y a beaucoup d'influences sur celui-ci : death metal, melodic metal, metalcore, nu-metal... Est-ce que cela reflète le background musical de chacun des membres d'OCEANS ?
Totalement, d’ailleurs nous avons baptisé notre style "nu-death metal" car il symbolise la rencontre de tous ces styles sans que nous ne nous soyons fixés aucune limite. Chaque membre du groupe possède un background musical et des goûts différents en matière de musique qui vont du rap à l’electro en passant par le metal. Et je crois que c’est cette richesse d’influences qui fait de « Happy » un album éclectique qui s’adresse à plusieurs publics potentiels. L’évolution depuis le premier album est flagrante puisque nous sommes sortis du pur carcan metal pour aboutir à ce que nous sommes devenus aujourd’hui. Certains diront peut-être que « Happy » est plus commercial mais nous sommes en phase avec cela, aucun problème...

L'ensemble de l'album sonne de façon homogène mais j'aimerais revenir sur le dernier morceau "In The End There's Always Pain" qui se distingue des autres chansons avec son ambiance très sombre...
Tout d’abord, je dois t’avouer qu’il s’agit de notre morceau préféré, c’est d’ailleurs celui sur lequel chaque membre du groupe est unanime ! Je pense d’ailleurs que "In The End There's Always Pain" symbolise le mieux ce qu’OCEANS est aujourd’hui, sur le fond comme sur la forme. Il est puissant émotionnellement.

Timo Rotten a fait un superbe travail sur la production, peux-tu nous raconter comment vous avez travaillé ensemble car il est aussi le chanteur et l'un des guitaristes du groupe ? Ne penses-tu pas qu’une personne extérieure pourrait apporter un regard nouveau sur votre son ?
Recourir à un regard extérieur est ce que nous avons fait au cours des dernières années. Mais l’avantage de produire cet album entre nous est que, au-delà du côté financier lié à l’embauche d’un producteur, cela apporte plus de confort dans l’enregistrement puisque tu peux prendre le temps que tu veux pour mettre tout cela en boîte. Le fait est aussi que tu peux t’offrir les services du meilleur producteur du monde, celui-ci réalise une prestation de très bonne qualité, mais ton groupe n’est pour lui qu’un parmi tant d’autres qui défilent dans son studio tout au long de l’année. Ce que je veux dire, c'est que nous sommes les plus qualifiés pour savoir comment notre musique doit sonner.

Comme tu es l’un des membres fondateurs d’OCEANS, j’aimerais savoir quels sont les événements les plus importants que tu aimerais souligner depuis la création du groupe ?
Nos premiers enregistrements, l’excitation liée à la sortie du premier album début 2020 sont ceux qui me viennent à l’esprit. Mais je dirais que l’événement le plus important, en tout cas celui qui m’a le plus touché est lié à l’EP « We Are Not Okay », paru en 2021. Il y a plusieurs featurings dessus dont l’un d’entre eux est signé Robb Flynn sur "Everyone I Love Is Broken", je n’oublierai jamais ce moment exceptionnel !

Après une longue tournée avec SEPTICFLESH et EQUILIBRIUM, vous revenez en février pour une dizaine de dates avec PAIN, dont une à Lyon le 16 février. Quelle place tient l’exercice du live pour OCEANS ?
Nous avons hâte bien sûr car il est essentiel ! Etre au contact du public, ressentir ses réactions, voir dans les yeux de nos fans du plaisir à vibrer avec nous : c’est la finalité même de notre musique. Et pour en revenir à la période de pandémie que nous avons subie, elle a été difficile à vivre comme pour beaucoup d’autres groupes car cette énergie est vitale...

Rendez-vous donc en février en France, avec « Happy »​ sous le bras  !
J’espère que nos fans français ne seront pas déçus par notre nouvel album, nous y avons mis du cœur à l’ouvrage et avons hâte de vous le présenter sur scène lors de nos prochaines tournées...
 

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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