6 janvier 2025, 18:05

THE HALO EFFECT

Interview Niclas Engelin


Après un premier album largement apprécié et une tournée plus que plébiscitée, le groupe de death metal mélodique suédois THE HALO EFFECT revient cette année avec « March Of The Unheard » qui devrait autant fédérer les foules que ce qu’il a produit précédemment. C’est le leader et guitariste Niclas Engelin qui nous parle avec enthousiasme de cet album à l’énergie plus que positive.
 

Alors voilà déjà le deuxième album pour THE HALO EFFECT après une longue tournée. Vous n’avez pas le temps de vous ennuyer, on dirait !
Oui, on aime rester actif et donner de la visibilité aux fans. On a sorti deux singles avant l’arrivée de l’album et d’autres arrivent. On est très productifs.

Vous semblez plus être une bande de potes qui jouent ensemble qu’un simple groupe. Vous vous amusez dans ce que vous faites ? C’est ce qui ressort en tous cas.
Oui, on s’amuse beaucoup tous ensemble. Pour la tournée "Days Of The Lost", on a fait 96 concerts et c’est plutôt pas mal pour un premier album d’un nouveau groupe. Donc il faut vraiment qu’on passe du bon temps.

Et vous êtes vraiment un groupe taillé pour la scène. Est-ce que vous prenez cette dimension en compte quand vous composez vos chansons ? Est-ce que vous imaginez l’impact qu’elles auront sur le public en live ?
Ce n’est pas ma façon de composer non. Je surfe plutôt sur l’énergie positive et j’essaye de m’amuser quand je compose et quand je joue les titres. Je connais Jesper (Strömblad, le guitariste) depuis la 5e, Mikael (Stanne, le chanteur) depuis 1990, ou quelque chose comme ça, et je joue avec Daniel (Svensson, le batteur) depuis 15 ou 16 ans. Donc, on se connaît tous très bien, depuis des décennies.

Si on revient à ce premier album, « Days Of The Lost » justement, il a été largement acclamé par les fans. Est-ce que son accueil a été au-delà de tes attentes ?
Oui, même si je n’avais pas vraiment d’attentes. J’étais juste content que l'on puisse sortir cet album tous ensemble. Mais les fans se montraient prêts. Quand on a posté le tout premier titre, "Shadowminds", je ne réfléchissais pas à un succès potentiel mais je me souviens m’être réveillé le jour après sa sortie avec des tonnes de messages, de mails et d’appels pour me dire que c’était génial d’avoir sorti un truc comme ça. Des messages très positifs, mais qui m’ont vraiment surpris. Je m’attendais juste à sortir un single, ça a été bien plus loin !

Et vous avez tout de suite fédéré votre public ?
Oui, je pense. Et tout ce qui nous arrive est maintenant du bonus : les nominations aux Grammy Awards, notre place dans les différents classements musicaux, tous les prix que l’on reçoit, c’est incroyable, vraiment ! On est contents de ce qui arrive à THE HALO EFFECT, mais c’est juste incroyable, tu ne te rends pas compte ! Nous sommes très fiers.

Est-ce que vos fans sont aussi des fans de DARK TRANQUILLITY et IN FLAMES ou vois-tu un public totalement nouveau autour de THE HALO EFFECT ?
Les deux. Je pense que bien sûr, notre base vient de gens qui nous écoutaient déjà auparavant. Mais je sais aussi que certains fans ont découvert THE HALO EFFECT sans être passés par le genre death metal suédois avant. C’est très intéressant d’ailleurs de voir un public si varié autour de nous.

Attardons-nous maintenant sur le processus d’écriture de « March Of The Unheard », votre nouvel album. Est-ce que vous avez procédé de manière différente par rapport à « Days Of The Lost » ?
Il n’y a eu aucune pression autour de cet album, ni du label, ni de notre part. Je n’y ai même pas pensé. On s’est tellement amusé à faire « Days Of The Lost » que quand on a commencé à écrire le deuxième album, on a ressenti que de l’énergie positive. On n’a pas voulu trop réfléchir. On se sent à l’aise quand on joue ensemble, donc tout semble naturel. On est confiants.

Vous avez trouvé la recette parfaite de la musique ?
Eh bien oui, je pense. En tous cas, pour ce qu’on veut en faire, quelque chose qui a une énergie positive et qui nous convient. On veut juste s’amuser. On est passionnés, inspirés mais aussi curieux de musique, on absorbe tout.

Si on se penche sur le titre de l’album « March Of The Unheard », quel en est le sens pour toi ? Y a-t-il un thème commun à tous les titres ?
Oui, mais c’est plus Mikael qui gère ce côté symbolique. C’est un vrai artiste et poète quand il s’agit de son écriture des paroles. Mais « March Of The Unheard » est là pour donner de la voix à ceux que l’on n’entend pas ou que l’on n’écoute pas dans notre société. Ceux qui vivent dans l’ombre de notre société. C’est une question urgente et difficile.

Comme tu le disais, l’album est très énergique, il est mélodique mais aussi très lourd et rapide parfois. Qu’est-ce qui est essentiel dans votre musique ?
Je pense que l’essentiel de l’album se situe dans les mélodies. Si tu arrives à te plonger dans nos mélodies mélancoliques et à te sentir à l’aise mais que tu aimes aussi la rapidité et le heavy metal, alors THE HALO EFFECT est pour toi. Mais je pense que ce qui est important dans notre musique, ce sont les mélodies, des passages qui, tout de suite, te rappellent que tu écoutes THE HALO EFFECT.

Est-ce que cet album est plus direct que le précédent, plus spontané ?
Oui, sûrement. Quand on a commencé, on savait que l’on voulait jouer ensemble mais on n’était pas sûrs de ce que notre musique serait, comment elle tournerait. Alors on s’est juste lancés, avec la première chanson "Gateways" et là, on s’est rendu compte que c’était ce style que l’on voulait perpétrer. On a ensuite composé "Shadowminds" et "Feel What I Believe" et il n’y avait plus de doute. Ensuite, on a voulu jouer en concert, pour voir à quoi les gens réagissaient ou non, ou en tout cas moins. On a eu de très bons commentaires de tous les concerts que nous avons donnés. Tout cela nous a donné confiance pour l’écriture de « March Of The Unheard ». On savait ce que l’on devait et voulait faire. Même si l'on se connaît depuis des décennies et que l’on joue beaucoup ensemble, on a besoin de savoir que ce que l’on fait est la bonne chose pour tous. Mais là, on n’avait pas de doute. Je n’aime pas trop le mot "mature" mais nous sommes matures ! On a confiance en ce que nous faisons tous ensemble.


Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur la dernière piste de l’album, qui est très spécial, "Coda" ?
C’est un instrumental avec des violons, des violoncelles. En fait, j’en avais composé une partie qui devait servir d’intro pour les concerts que nous devions donner sur la tournée du premier album. Mais ensuite, je me suis dit que ce serait bien d’en faire une chanson. Puis j’ai composé "March Of The Unheard" et je me suis dit que ce serait chouette d'incorporer quelques-unes des mélodies, en version acoustique, en utilisant les atmosphères des instruments à cordes et des chœurs féminins. C’est un titre plein d’émotions et cela peut ouvrir des portes pour le troisième album.

Oh, tu as déjà des idées pour le troisième album ?
Oui, je suis tout le temps en train d’écrire. Mais on verra ce qu’il advient.

On qualifie souvent THE HALO EFFECT de "supergroupe". Est-ce que ce terme te convient ?
Non, je n’aime pas cette étiquette. On est juste un groupe d’amis qui aime jouer la musique qu’il fait.

Vous passez beaucoup de temps à communiquer sur les réseaux sociaux, à produire de nouvelles images et sons pour votre communauté. C’est important pour THE HALO EFFECT de rester sur le devant de la scène constamment ?
Oui. Tu te souviens, quand on était jeune, on s’appelait une fois par semaine et on restait quand même en contact avec nos amis. C’est impensable de nos jours. Tu dois constamment être visible pour que l’on se souvienne de toi et que l’on continue de te "suivre". A l’époque, tu commençais par entendre un single de ton groupe préféré, puis quelques semaines plus tard, tu avais la chance de tomber sur un clip à la télé, puis encore après, tu voyais une affiche dans la rue de ta ville pour voir que le groupe viendrait jouer... en novembre ! Bref, c'était une tout autre époque. On s’imaginait plein de choses à propos de nos groupes préférés et de nos chansons. Aujourd’hui, tout passe à 100 à l’heure ! On se doit donc de s’adapter car si les gens ne nous voient pas, ils pensent que l’on n'existe plus. C’est comme ça. On n’est pas de la génération TikTok, plus de Facebook... mais c’est comme ça. Et j’aime être de mon époque. Cela t’apporte plus d’expérience, plus de confiance en toi.
Merci pour l’interview et on espère vous voir tous à nos concerts en France après la sortie de l’album ce 10 janvier. On espère que vous l’apprécierez.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK