Après la trilogie « Moonlover / Starmourner / Self Loather », le black metal dépressif des Américains GHOST BATH peut explorer des horizons encore plus variés et sombres qu’ils l’étaient auparavant.
Et c’est ce que fait le frontman Nameless avec les neuf nouveaux titres de « Rose Thorn Necklace ». Entre growls enroués, hurlements déchirés, mélodies mélancoliques et tempo lourd, on sent que la misanthropie, l’introspection, l’angoisse sont récurrents de son univers sordide.
Si l’entrée en matière instrumentale "Grotesque Display" est plutôt éthérée, tout comme l’intro acoustique et arpégée du premier titre éponyme de l’album, GHOST BATH nous emmène rapidement dans un univers de souffrance chaotique, avec les hurlements sinistres de Nameless et son black metal mélodique et nostalgique. Il n’y a qu’à écouter l’écorché "Well, I Tried Drowning" pour comprendre que la fascination pour la mort et la sérénité qui lui est éventuellement associée est omniprésente.
Cet apaisement est d’ailleurs apporté par le très joli et acoustique "Thinly Sliced Heart Muscle", comme si tout à coup, la dépression se changeait en espoir.
Suivi de l’hyper mélodique "Dandelion Tea", heavy, rock même, on pourrait presque dire groovy. Ne nous emballons pas, on reste dans du GHOST BATH, avec des dissonances, des growls caverneux et des cris puissants tout de même !
Rien à voir avec le déjanté "Vodka Butterfly", où la mélodie vient contrecarrer des riffs musclés et des rythmes blastés, tout comme sur le très habité "Stamen And Pistil" où on retrouve un Nameless complètement possédé, avec des vocaux dévastateurs et des atmosphères cathartiques à couper le souffle.
L’instrumental au piano "Needles" permet un break salvateur avant l’ultime et maladif "Throat Cancer", hyper dépressif, à vous tirer les larmes, avec ses guitares déchirantes, son rythme lent et ses cris haletants.
La délivrance semble proche mais l’horizon s’obscurcit également. Quel final !
GHOST BATH réussit à faire de son black metal dépressif un art fédérateur. « Rose Thorn Necklace » parvient à nous hanter grâce à des mélodies captivantes et des atmosphères saisissantes. Quand la souffrance décuple l’inspiration.